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pierrre s.
446 abonnés
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4,0
Publiée le 9 novembre 2021
Un grand Film noir, qui n'a pas pris une ride et se regarde avec un grand plaisir. Tout est là, amour, trahison, manipulation. On a juste à s'assoir et à regarder.
Cet archétype du film noir des années quarante vaut avant tout par la présence de Bob Mitchum, la beauté perfide de Jane Greer, des dialogues incisifs et une photo splendide, grâce à des éclairages très travaillés. Kirk Douglas, qui n'en est qu'à ses débuts, n'a qu'un petit rôle mais compose néanmoins un excellent méchant. Tous les seconds rôles sont excellents. En revanche, le scénario est un peu faible et ne ménage pas de surprise. A voir et revoir donc pour son atmosphère et l'inimitable composition de Mitchum, avec son trench, son feutre et sa cigarette au coin des lèvres.
Après un passage guère convaincant par le western (Le Passage du canyon), Tourneur revient à un genre où il est plus à l'aise : le film noir. C’est un des films les plus réputés de son auteur et l’atmosphère y est comme toujours travaillée avec un début très prometteur. Mais la trame du récit - défaut récurrent chez Tourneur qui n’a pas toujours de bons scénaristes - est mince comme du papier à cigarettes, difficile à suivre et sans grand intérêt. Et surtout, le ton et l’ambiance évoquent irrésistiblement Le Grand Sommeil, sorti l’année précédente, dont ce film semble être un décalque tant il reprend les mêmes principaux ingrédients : intrigue volontairement obscure, détective ambigu et cynique avec imper et chapeau vissé sur le crâne, femme fatale. Mais n’est pas Bogart qui veut (même si Mitchum est le seul à s’en tirer plutôt pas mal) et Jane Greer, actrice médiocre au registre limité, est plusieurs niveaux en dessous de Lauren Bacall. Quant à Kirk Douglas, acteur très surfait au demeurant, il tient un rôle de méchant auquel il ne donne ni épaisseur ni crédibilité. Au total, un film honorable mais sans plus et certainement pas le chef-d'œuvre dont on parle parfois.
Magnifique photographie, dialogues ciselés, acteurs formidables, intrigue complexe, retournements de situation, femme fatale, cigarette au bec...Un des plus grands films noir.
Film magistral sur la justice et la liberté. Jacques Tourneur réalise ici un chef d'oeuvre. Chef d'oeuvre, tout d'abord, dans son écriture; à la fois créative, ambitieuse, philosophiquement pertinente et surprenante. Le scénario de la griffe du passé est une vraie perle. Une recherche continuelle de la liberté. La liberté tout d'abord empêchée par l'argent, la manière dont est filmée la scène de mise en place du contrat réflète bel et bien cet asservissement à l'argent. La liberté empêchée par le passé, engendré précedemment par la privation de liberté liée à la mission imposée. La liberté empêchée par un système judiciaire qui ne fonctionne pas et substitue à Mitchum toute l'innoncence qui lui appartient légitimement pourtant. Puis la liberté rendue impossible par l'ignorance, l'ignorance du jeune homme qui ne sait pas que Mitchum, dans un dernier geste de désespoir, a désiré reconquérir sa liberté. La mise en scène est également prodigieuse. Chaque plan est d'une beauté esthétique incontestable. La gestion du mouvement est également de grande qualité. Peut être un petit bémol pour une BO qui manque un peu d'ambition : dommage. Excellent film !
Bon. Il y a Mitchum avec l'imper de Bogart il y a l'ambiance du film noir. Mais le scénario à la Chandler est complexe et, pour tout dire, capillotracté et le montage laisse à désirer. Trop de décontraction désabusée du héros nuit. On n'y croit pas.
Certainement l'un des tous meilleurs films noirs, un modèle du genre avec son intrigue complexe tout en étant facile à suivre, sa femme fatale impeccablement interprétée par Jane Greer et ses multiples rebondissements. Un polar porté par un duo de tête royal entre Robert Mitchum et Kirk Douglas. Une référence dans la lignée de classiques comme "Le faucon maltais".
Tout comme son illustre précurseur, "Le faucon maltais" de 1941 avec Humprey Bogart, "Out of the past" est considéré par la presse en particulier comme l'un des plus grands films noirs de tous les temps. Bien qu'encensé également par une grande partie du public, je reste légèrement sur la réserve. Déjà, après avoir vu deux ou trois fois "Le faucon maltais", j'avais émis de sérieuses réserves quant au soi-disant chef d'œuvre. Dans " La griffe du passé", l'intrigue est complexe, ce qui en renforce l'intérêt. Jacques Tourneur collabore pour le scénario avec Daniel Mainwaring, écrivain à succès et scénariste de nombreuses œuvres cinématographiques de l'époque. Il est d'ailleurs l'auteur du roman noir " Build my gallow high" (Pendez moi haut et court) sous le pseudonyme de Geoffrey Holmes, base de l'histoire du film. Pour mémoire, Edward Dmytryk devait le réaliser initialement et d'autres acteurs tels John Garfield et Dick Powell avaient été pressentis pour jouer le personnage principal du détective Jeff Bailey. A noter que ces deux acteurs ont tourné plusieurs films noirs à succès. Finalement, Robert Mitchum décrocha le rôle. Son flegme légendaire allait le prédestiner à tourner plusieurs films du genre entre 1944 et 1955. Opposé à l'inoubliable et merveilleux acteur et dernier monstre sacré de l'époque hollywoodienne, Kirk Douglas (98 ans), il doit déjouer les pièges qui lui sont tendus par Witt Sterling (Kirk Douglas), son ancien employeur qui le charge de retrouver sa maîtresse, Kathie Moffet interprétée par la talentueuse Jane Greer qui le manipulera à son tour. Tous les ingrédients du film noir sont réunis : l'utilisation du flashback, la femme fatale manipulatrice, le poids du passé, le pessimisme, le détective blasé et bien sûr, le noir et blanc. Tous ces paramètres devraient normalement conduire ce film à en faire un monument du polar. Il est intéressant certes mais à quelques réserves près : le rythme est mou, Kirk Douglas manque de présence, l'intrigue tarde à se construire et la première moitié confine à l'ennui pendant que la seconde partie devient complexe et déconcertante. Heureusement, la fin est sublime, le destin accomplissant son œuvre. Globalement, Out of the past demeure une référence.
Le film culte de Jacques Tourneur, tout y est parfait, Il a trouvé des acteurs a la hauteur de son talent, Mitchum en devenir, qui porte de sa nonchallence le rôle titre, la belle et sulfureuse Jane Greer.
Pour les nostalgiques de cette grande époque du cinéma, pour exemple, la petite scène de la pièce de monnaie qui tombe de la poche de Mitchum pour s'arrêter pile poil à la table de Jane Greer, même cette pièce de monnaie est parfaite. Jane Greer qui vient d'entrer dans le café comme une déesse vient d'entrer dans un temple, et comme un fait exprès, Mitchum, s'approche de sa démarche ravageuse et là, on sait que l'on regarde un film majeur.
Excellent film noir, avec Kirk Douglas campant un gangster très convainquant. La partie centrale est peut-être un petit peu difficile à suivre, mais finalement tout se clarifie assez vite. Tous les ingrédients sont là, la femme fatale, le gangster qui tire les ficelles et son tueur qui fait les basses besognes, les intrigues avec nombre de rebondissements, et le scénario transcende tous ces ingrédients pour nous donner un grand film noir.
C'est lorsqu'il est abordé par un homme plutôt mystérieux que Jeff, un pompiste qui vit tranquillement avec sa petite amie, va voir son passé le rattraper... où se mêleront amour, gangsters et argent.
En adaptant le roman Build My Gallows High de Geoffrey Homes, Jacques Tourneur livre l'archétype (jusqu'à l'excès même) du film noir où s'entremêlent détective privé, femme fatale, fumée de cigarette ou encore noirceur chez les personnages. Pourtant, c'est surtout un film sur l'amour qu'il réalise, un amour destructeur, manipulateur et passionné comme celui de Jeff dans le passé pour la maîtresse de son employeur qui verront ses sentiments maltraités, puis sa replongé dans le milieu alors qu'il était à nouveau amoureux.
Tourneur met bien en avant la folie de cet amour qui va entraîner Jeff dans une spirale où tout dénouement heureux semble banni. Il braque sa caméra sur ce dernier et met peu à peu en place les relations qu'il aura avec la galerie de personnages gravitants autour de lui, allant d'une femme fatale manipulatrice à un gangster ambigu en passant par divers hommes de main. Très bien écrit avec des personnages fort intéressants, notamment par leurs enjeux, Out of the Past est sublimé par l'atmosphère sombre, troublante et prenante que Tourneur instaure peu à peu.
Si ce n'est pas préjudiciable, c'est néanmoins dommage que la mise en scène manque légèrement de tension et de nervosité dans la seconde partie alors que la première n'en manquait pas. Pourtant, Tourneur ne manque pas de bien exploiter les divers éléments qu'il a à sa disposition, notamment la belle photographie en noir et blanc, instaurant un jeu d'ombre qu'il maîtrise bien. Dans le rôle principal, Robert Mitchum est parfait, donnant un côté humain, tragique et amoureux à son personnage, tandis que face à lui, le jeune Kirk Douglas impose déjà sa présence.
Out of the Past permet à Jacques Tourneur de livrer un modèle de film noir placé ici sous le signe d'un amour destructeur et manipulateur et met en place une atmosphère sombre et adéquate au sujet.
Quelques années avant d'être à l'affiche d'"Un Si Doux Visage", Mitchum était déjà à l'affiche de ce qui pourrait bien être le parangon du film noir, édictant toutes les régles du genre, film d'une nervosité extrème, en flux tendu, aussi magnifiquement et sobrement réalisé qu'interpreté. La réference du genre.
Tout de suite dans ce film, j'ai reconnu la patte artistique du réalisateur: la mise en scène est proprement brillante. Les effets de clair-obscur sont magnifiques (gros point fort du film), tout comme la photographie, les mouvements de caméra, la musique, les paysages... Et surtout la narration. La première partie en flashback est excellente, et la deuxième avec la voix off de Mitchum en fond est pas mal non plus. Et puis ça gère au niveau des interprétations. Chez Mitchum, être aussi charismatique est une habitude, mais Kirk Douglas m'a beaucoup étonné en donnant une véritable profondeur à son personnage. Mais là où le film pèche, c'est dans son intrigue. Il y a du rebondissement, des fausses pistes... Mais il y en a trop, si bien que le film en devient un calvaire pour les méninges. On ne sait plus qui est manipulé par qui, qui est mort ou n'est pas mort... C'est probablement du à sa durée, trop courte, et qui ne permet pas que l'histoire se développe clairement. Et quand on comprend rien, forcément... Reste une belle fin, qui, même si elle ne déblaie pas tous les doutes et les interrogations, permet de conclure le film sur une bonne note.