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Hotinhere
549 abonnés
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2,5
Publiée le 28 mai 2022
A travers le récit choral du déroulement sur cinq jours d'un festival de musique country à Nashville, Robert Altman dresse un portrait intéressant mais un peu foutoir sur les travers de l’Amérique des années 70. Car si la partie musicale est très réussie, le film ne captive pas beaucoup en raison d’un trop grand nombre de personnages.
Un film choral ou Robert Altman utilise son ironie pour brocarder la société du spectacle à l américaine. Derrière les paillettes, il montre un monde de requins où se mêle: business, politique, culte de l apparence, violence et j en passe. Le rêve américain passe ici pour une illusion dont une partie de ses personnages a conscience alors que pour les autres la désillusion les frappent de plein fouet. Dommage que dans la galerie de personnages tous ne présentent pas le même intérêt et que du coup sur les deux heures quarante de films j ai trouvé quelques longueurs, notamment dans les nombreux numéros musicaux.
5 ans après M.A.S.H. qui lança la carrière cinématographique d'Altman, Nashville popularise ce style si spécifique qui fera la marque de fabrique du génie réalisateur. Nashville est un de ces récits croisés que seul Altman a su faire, qui mélange naturalisme, humour, et musique country. Porté par une troupe d'acteurs dont certains ont tourné plusieurs fois pour Altman (Eliott Gould, Keith Carradine, Shelley Duvall...) et une bande-son envoûtante, Nashville se distingue par la densité du récit et le réalisme accordé aux fragments attribués à chaque personnage. Il y a de tout dans Nashville: ironie, amour, tromperie, intrigue, chaos... et c'est ce qui fait qu'Altman a toujours su nous transporter dans des mondes si fascinants.
Robert Altman est pour ainsi dire l'inventeur du film-choral. Nashville est un récit complexe. Structuré mais complexe. Il se déroule juste après que les dernières troupes américaines ont quitté le Vietnam. Il présente la culture américaine, satire du show-biz et de la politique de cirque mais aussi affirmation des grandes valeurs du pays de l'oncle Sam. Déroutant parce qu'on ne sait pas réellement ce qu'a voulu dire Robert Altman, Nashville est à l'image du nouvel Hollywood des années 70.
Au-delà du microcosme de la ville de Nashville, c’est la société américaine des années ’70 qui s’inscrit en toile de fond de ce film du grand Altman. Précurseur du récit à multiples personnages, « Nashville » présente les qualités et les défauts de ce type de narration où certaines situations auraient mérité d’être davantage développées en opposition à d’autres qui semblent faire office de remplissage. Néanmoins, dès les premières minutes de projection, on reconnaît facilement la patte et l’œil de Robert Altman et ce jeu de massacre, non dénué d’émotion, servi par un casting impeccable, nous fait passer un bon moment de cinéma.
Mon premier Robert Altman, suivre 24 personnage sur 2H35 pourrait paraitre fastidieux mais il n'en est rien...on se lance bercer par l'histoire, par l'époque, par le construction... A voir. Dommage que le nombre de critique soit aussi peu nombreux, car ce film mérite de figurer dans les tops
Un impressionant portrait tout en musique du Tennessee des seventies. On peut y voir un certain misanthropisme, tant la plupart des personnages sont égratignés par Altman : Géraldine Chaplin suinte de pédanterie, de snobisme et prétention journalistique : bavarde et britannique, elle débarque avec ses oeillères et ses clichés lyriques dans ce Sud auquel elle ne comprend rien. Shelley Duvall qui aura 5 ans plus tard son plus grand rôle dans The Shining de Kubrick n'a même pas besoin de l'ouvrir pour incarner la bassesse morale, la crasse ignorance et l'absence totale d'aspiration d'une jeunesse américaine désabusée. Henry Gibson, vedette locale et vieillissante dégouline de fausse-modestie et se prépare a une conversion politique. Sa femme, campée par Barbara Baxley vit dans le passé et l'alcool. Tous les personnages montrent leur faiblesse.
Brillant, comme souvent chez Altman. Un immense tohu bohu, une myriade de scènes et de personnages qui se parlent par dessus mais miraculeusement, tout s'imbrique et se suit parfaitement. Seul bémol, il faut se farcir des kilomètres de folk américaine assommante.