On pensait que le genre puzzle-game-survival était né au XXIème siècle, avec des productions du genre de "Saw" (de James Wan), de "Hunger games" (de Gary Ross), de "Le labyrinthe" (de Wes Ball), ou encore de "The killing room" (de Jonathan Liebesman), eh bien que nenni ! "Cube" répond à ce concept de film fantastico-horrifique, et il date de 1997. Bien sûr, j’en ai entendu parler, et j’ai enfin consenti à le découvrir après avoir longuement hésité, définitivement séduit par la saga "Saw", dont le scénario se passe sur 7 épisodes. Mais je reviens à mes moutons, en l’occurrence à ce "Cube". Conformément à ce que certains m’avaient dit, ce film canadien n’est pas si mal que ça en fait. Doté d’un budget minimaliste de 350 000 $, cette production a été tournée dans un seul et unique décor, mesurant 4,30 mètres sur 4,30 mètres, et dont les parois étaient équipées de films de gélatine interchangeables pour pouvoir changer aisément de couleur, permettant ainsi un éclairage tamisé. Le huis-clos nous présente un environnement restreint, étouffant, lourd, inquiétant, et mystérieux. La surprise ne tarde pas à venir avec le premier personnage, et là, on veut forcément savoir ce qu’il en est. Nous sommes confrontés assez rapidement à un regroupement de personnages très différents les uns des autres, qui ne savent pas plus que nous où ils sont précisément, ni pourquoi ils sont là. Le fait est que "Cube" ne donne pas vraiment de réponse, ce qui est assez frustrant, je dois l’avouer. A moins que des éléments de réponse nous soient donnés dans la séquelle donnée 5 ans plus tard, et/ou à travers la préquelle de 2004, nous restons sur notre faim ! Le jeu d’acteur n’est pas très convaincant, voire médiocre, et je soupçonne que le doublage français n’y est pas totalement étranger. Cependant la plupart des comédiens en fait des tonnes, notamment Maurice Dean Wint dont le jeu m’a paru un peu exagéré et relativement cliché. Seuls David Hewlett (Worth), Andrew Miller (Kazan), et dans une moindre mesure Nicole De Boer, parviennent vraiment à tirer leur épingle du jeu, sans réussir à atténuer ces petits bémols. Néanmoins, par le biais de cette tension suscitée par la claustrophobie elle-même provoquée par l’enfermement dans un lieu inconnu pour des raisons inconnues par des personnes à priori inconnues, nous découvrons les différentes facettes de la psychologie humaine. Et c’est presque là que c’est le plus effrayant. Bien que le final laisse perplexe, le résultat a son effet, et remplit parfaitement son contrat, à savoir tenir en haleine le spectateur tout au long de cette (bonne) série B.
Mention spéciale à l’équipe technique qui a su optimiser l’environnement du lieu de tournage, comme les vibrations provoquées en réalité par la proximité immédiate du chemin de fer, transformées en trépidations d’une grande mécanique en mouvement et qui me fait penser à un immense Rubik's cube habité, d'autant plus que nous y retrouvons toutes les couleurs de ce jouet connu de tous.