Huis-clos de SF original, Cube est surtout un film très efficace, qui parvient à faire oublier certains défauts qui l’éloigne un peu de la perfection quand même.
Un de ces défauts, pas des moindres, c’est la conclusion du film. Alors que l’intrigue est prenante, réussissant à nous offrir du suspens, de la tension, de l’horreur, poussé à un degré rare, le déroulé scénaristique n’est pas sans quelques ratés. Personnage versatile pas forcément très crédible, un peu de « verbiage », et surtout, une fin cul-de-sac qui me laisse penser que Natali n’a pas totalement su comment plier son film, laissant le spectateur se débrouiller tout seul, alors qu’il y a tant de questions posées intéressantes qui auraient mérités des réponses plus claires. Enfin, l’expérience est plaisante, et Natali fait preuve d’une réelle efficacité divertissante, c’est déjà ça.
D’autant que niveau mise en scène, réalisation, peu de choses à redire. Très bon fx, qui n’ont pas trop vieilli, surtout pour un film à si petit budget. La réalisation est aussi très vive, et elle réussit spécialement les séquences de tension, avec quelques remarquables passages étouffants. Les pièges sont superbement amenés. Les décors sont aussi fort intelligents, et le tout est servi par une bande son discrète, mais qui surligne à merveille les moments importants, et on soulignera l’importance, d’ailleurs, des bruits. Surtout pour l’ouverture du film, un grand moment !
Le casting est composé d’acteurs peu connus, hormis Nicole de Boer et David Hewlett qui ne sont pas non plus des méga-stars. Globalement c’est solide, avec un peu de surjeu de Maurice Dean Wint par moment, surtout dans la seconde partie, et un Hewlett qui lui aussi en fait parfois trop, mais plutôt dans la première partie pour le coup. Reste que Nicole de Boer est top, Andrew Miller se débrouille fort bien avec un personnage complexe, et au bout du compte les interprètes tiennent la baraque, assez pour apporter une plue-value au film.
Finalement, Cube est une bonne découverte à faire, mélangeant habilement le thriller, l’horreur, la SF, et jouant avec l’intelligence du spectateur autant que ses nerfs. Pas imperfectible, ça reste un passage obligé de l’amateur du genre. 4