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🎬 RENGER 📼
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3,0
Publiée le 31 janvier 2021
Michael Faraday (professeur d'histoire spécialisé dans les mouvements terroristes d'extrême droite), se remet difficilement de la mort de sa femme (agent du FBI). Il habite dans une rue calme et typique de l’american way of life (de belles et grandes maisons alignées les unes aux autres à la pelouse irréprochable). Jusqu’au jour où il sympathise avec son nouveau voisin Oliver Lang, qui a emménagé juste en face de chez lui. Sauf que ce dernier ne tardera pas à l’intriguer en constatant des incohérences dans le récit que lui fait Lang sur son passé…
Mark Pellington, si son nom ne vous dit rien, a débuté sa carrière en réalisant des clips vidéo pour des artistes tels que U2, INXS, Pearl Jam ou encore Bon Jovi (cela se ressent dès le générique d’ouverture). Arlington Road (1999) est son second long-métrage de cinéma, on lui doit notamment le remarquable documentaire U2 3D (2008).
Faraday est-il réellement en train de perdre la tête, de sombrer dans la démence ? Cette obsession devenue maladive de tenir pour responsable le FBI de la mort de sa femme et de s’évertuer à parler de l’affaire (pendant ses cours) durant laquelle son épouse a perdu la vie, n’est-ce pas tout ça mis bout à bout qui sont en train de lui faire perdre pied au point d’avoir des délires paranoïaques vis-à-vis de ses voisins ? Quant à ce dernier, Lang ayant eu un passé de jeune délinquant, n’a-t-il pas droit à une seconde chance, de faire oublier ce passé trouble et dérangeant, afin de repartir sur des bases saines vis-à-vis de sa famille ? Tant de questions qui viennent se mêler au récit.
Le réalisateur dresse ici un palpitant thriller paranoïaque & complotiste. La mise en scène emprunte beaucoup à Alfred Hitchcock et la construction du récit ne cessera de brouiller notre perception des choses pendant toute la durée du film. Le spectateur se retrouve comme pris en tenaille entre d’un côté, un veuf père de famille (Jeff Bridges) et de l’autre, une famille modèle bien sous tous rapports (Tim Robbins & Joan Cusack, soeur de...).
Il en résulte un brillant thriller (hélas) méconnu du grand public et qui, plus de 20ans après, reste encore d’actualité, entre la menace terroriste qui pèse plus que jamais et l’assaut du Capitole des États-Unis (par des partisans de Donald Trump le 06 janvier 2021), impossible de ne pas faire le lien et d’y ressentir une certaine consonance entre eux.
Un thriller paranoïaque terrifiant, au suspense efficace, malgré une dernière partie rocambolesque, soutenu par une interprétation excellente et notamment la confrontation entre Jeff Bridges et Tim Robbins.
Arlington Road emprunte au thriller ce que The ‘Burbs (1989) empruntait à la comédie : soit une dénonciation virulente de la paranoïa au sein de la banlieue aisée américaine qui conduit l’individu à violer l’intimité de ses voisins nouveaux venus afin de combler ses propres frustrations. Seulement, comme dans le film de Joe Dante, la fiction prend peu à peu le pas sur la réalité, jusqu’à devenir réelle, donnant lieu à un dernier segment trépidant quoique guère crédible. La mise en scène de Mark Pellington s’agite inutilement en introduction et laisse présager le pire, avant qu’une forme plus classique ne s’impose : elle place sur le devant de la scène d’excellents comédiens, en particulier l’anti-duo formé par Jeff Bridges et Tim Robbins dont la relation intrigue de bout en bout. La partition musicale d’Angelo Badalamenti tend à annoncer le Mulholland Drive de David Lynch, sorti deux ans plus tard (2001) et qui prendra également comme titre le nom d’une rue et comme thème l’entrelacs paranoïaque du rêve et de la réalité. L’œuvre de Pellington s’empare de la théorie du complot pour l’incarner à l’écran de manière subversive, puisqu’elle défend l’idée selon laquelle derrière chaque attentat ne se cache pas un seul homme ayant agi solitairement mais un groupuscule activiste, dont gouvernement et médias tairaient les agissements de sorte à restaurer ce climat de confiance nécessaire à la vie en société. Une thèse fort bien démontrée, quoique l’aspect mécanique de l’ensemble prenne le pas sur la spontanéité des actions et réactions humaines, somme toute ici programmatiques.
Un grand film qui reprend et annonce les attentats subis par les Etats-Unis ou un navet surjoué aux ficelles scénaristiques énormes ? Ni l'un ni l'autre, mais on peut recevoir "Arlington Road" de manière tout à fait positive. Il est vrai que Jeff Bridges et Tim Robbins en font parfois trop dans le serrage de dents et dans l'écarquillement des yeux, de même que le film, s'il échappe intelligemment au happy end afin de répondre à une nécessaire cohérence d'ensemble, fait preuve de lourdeur dans son final dont l'exécution spectaculaire annihile la subtilité recherchée. L'intérêt du film de Mark Pellington se trouve davantage dans la description d'un terrorisme ordinaire et d'un suspense au mécanisme original dans la mesure où la tension accumulée ne vient jamais perturber une intelligence en marche – l'organisation d'un attentat –; elle se met plutôt au service d'une descente aux enfers que le spectateur n'imagine pas aussi programmée, en tout cas pas avant ce que révèle l'issue. Film pessimiste – ou réaliste, selon la qualité de l'approche de Pellington –, "Arlington Road" imagine pourtant toutes les formes d'échappatoires mais les rejette notamment en excluant l'autorité fédérale comme une aide : à ce titre, une des meilleures scènes du film est celle où Michael tente d'expliquer à son ami travaillant au FBI ce qui se trame dans les détails. Michael est incapable de parler parce qu'il sait que l'ennemi peut être partout, que ce dernier peut avoir n'importe quel visage et qu'il peut agir quand bon lui semble. Les terroristes ne sont pas des méchants charismatiques que l'on reconnaît immédiatement, ils peuvent être les américains moyens que l'on ne prend pas la peine de regarder, de considérer. Ce qui ressort alors, c'est une critique acerbe d'un pouvoir ethnocentré et impérialiste qui a oublié que la menace pouvait venir de l'intérieur, qu'elle pouvait s'organiser avec d'autant plus de facilité sur le sol visé que les yeux de Washington faisaient diversion pour elle en restant fixés sur le Moyen-Orient. Ainsi, l'issue du long-métrage peut être frustrante pour un spectateur qui aime qu'on le réconforte – qu'on le sauve –, mais elle fait sens avec le discours porté et tout ce qui précède. En somme, "Arlington Road" n'est pas dépourvu de certaines lourdeurs mais sa démarche demeure tout à fait intéressante et pertinente.
Rien que pour son final audacieux, il faut voir Arlington road, Et si vous êtes fan comme moi de Jeff bridges, vous avez-là une seconde bonne raison d'accepter certaines invraisemblances du scénario pour vous laisser embarquer dans ce thriller glaçant.
Plutot partagé pour ce film. En effet, car le film possède vraiment une bonne intrigue, qui est réellement prenante. Et en cela, c'est très bien. Après le bémol que je met, c'est au niveau des ficelles, un peu grosses. Si j'ai bien tout compris, ce professeur aurait étéspoiler: le fameux élu, pour jouer le role de couverture . Comme l'a avait été un autre gars spoiler: précédemment dans un autre attentat . Alors comment expliquer,spoiler: le gamin du début,marchant au milieu de la route, et par le plus grand des hasards, c'est notre héros qui tombe dessus . Voila, c'est sur ces détails qu'il ne faut pas trop se pencher. Pas mal cela dit.
Je n’ai pas aimé. D’abord cette plaie américaine de ne pas savoir démarrer correctement une histoire : la première heure est vraiment soporifique. Ensuite les nombreuses invraisemblances, dont la pire est ce copain agent du FBI qui ne lève pas le petit doigt alors que ce prof de terrorisme attire son attention sur ce voisin pas net. Enfin, la morale franchement contestable de cette histoire, avec la victoire du méchant et la fin du gentil : cela serait acceptable s’il ne s’agissait pas de terrorisme, mais ici...Autrement, point fort des Américains, les scènes d’action, avec une dernière demie heure décoiffante qui relève un peu ma note, mais l’ensemble est très critiquable.
On a le souffle coupé dans la dernière scène du film. Et il y a de quoi avec l’enquête à rebours de cet homme sur son voisin. C’est diabolique, sournois et maléfique. Un suspense total, même dans les petites scènes anecdotiques dans lesquelles il faut cependant sentir le venin se répandre. C’est excellent
Avec American Beauty (sorti la même année), Arlington est un peu l’autre moitié de ce qui deviendra le concept de Desperate Housewives: des voisins en apparence parfaits s’installent dans la maison d’en face et transforment le joli lotissement de banlieue en un cauchemar paranoïaque. Le style est un peu outré parfois et n’évite pas les clichés du genre ni quelques grosses ficelles et incohérences, mais le résultat est efficace et se donne les moyens de ses ambitions, faisant habilement monter la pression par vagues successives. On craint un moment que le scénario n’ait les yeux plus gros que le ventre dans la dernière partie, qui vire au cinéma d’action, mais c’est pour mieux retomber sur ses pattes avec une fin bien pensée, qui justifie après-coup les deux ou trois poncifs qui alourdissaient le récit (le veuvage, le prof qui en fait trop, etc.). Certes, on y perd fortement en vraisemblance, mais ce côté excessif n’est pas désagréable, comme dans cette scène de garden party surréaliste qui rappelle la fin de Rosemary’s Baby. Pas un chef-d’œuvre, mais une machine bien huilée.
J'avais oublié le dvd dans ma dévédéthèque comme le navet qu'il convenait. D'énormes ficelles, un Jeff Bridges qui en fait des mega-tonnes. Une intrigue cousue de fil blanc. Bref, un film à fuir.
Un début un peu pénible mais une fois qu'on rentre dans l'histoire on en sort plus jusqu'au retournement finale renversant très bien emmené grâce a une intrigue bien ficelé ! scénario costaud 14/20
Suspense d'une certaine qualité où le malaise s'installe progressivement, Arlington Road donne l'occasion d'un épatant duel entre Jeff Bridges parfait en prof déboussolé et Tim Robbins très bon en voisin pas très net. Le film est malin et complexe, pas forcément exempt de quelques impasses sur le plan scénaristique, mais la mécanique tient la route et la démonstration fait preuve d’une certaine force, en évitant de faire de gros effets de manche, sauf dans le dernier quart d'heure où l'on perd un peu de cohérence. Un travail solide et rondement mené.