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Caine78
6 788 abonnés
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3,0
Publiée le 22 février 2012
Si Robert Hamer est surtout connu pour son succulent et génial « Noblesse oblige », il serait injuste de limiter sa carrière à ce simple film. « Il pleut toujours le dimanche » est en effet la confirmation que le monsieur avait un réel talent, même si nous sommes clairement en-dessous de son chef d'oeuvre réalisé deux ans plus tard. La faute sans doute à un classicisme trop évident, que ce soit dans la mise en scène que dans l'évolution du récit, somme toute sans grande surprise. Cela dit, j'ai pris un réel plaisir à suivre l'oeuvre. Que ce soit par la très belle photographie, la manière de présenter les personnages, de filmer le village, Hamer montre une touche, un style, une sensibilité qu'il n'est pas si courante de voir, offrant à l'oeuvre une élégance indéniable. Mais « Il pleut toujours le dimanche », c'est aussi une ambiance, très grise, très triste, voire un peu désespérée, opportunité pour les différents habitants du village d'exprimer ce qu'ils ont au fond du coeur : leurs aspirations, souvent modestes, leurs problèmes personnels... Il est d'ailleurs intéressant de noter qu'il n'y a pas de véritable « héros », simplement des gens comme vous et moi, au pire un peu médiocre, au mieux sympathique. Le point de départ (un ancien habitant du village s'évade de prison) devient ainsi presque un prétexte à une étude comportementale très juste, à l'image d'un dénouement d'une sobriété exemplaire. Un beau moment de cinéma.
Robert Hamer est sans doute le cinéaste des studios anglais de la Ealing qui connu le plus de difficultés pour monter ses projets et il est aujourd'hui un peu oublié en raison d'une courte filmographie.
Lorsqu'on visionne "il pleut toujours le dimanche " on ne peut que le regretter au regard de la qualité de cet opus et premier long métrage du cinéaste.
Film choral qui se déroule dans les milieux interlopes et défavorisés, il s'apparente à certaines œuvres de Robert Altman et dans la comparaison Hamer n'a pas à rougir.
Ces croisements de vies maussades, taraudees par les difficultés économiques, culturelles, sont admirablement rendues et " il pleut..." est à mes yeux une formidable découverte ( grâce au talent de Bertrand Tavernier dont la sûreté du goût et son sens de l'esthétique fit beaucoup pour la défense du cinéma anglais des annees d'après guerre- mésestimé par certains cinéastes de la nouvelle vague française) .
Il pleut toujours le dimanche n'a pas grand chose de la comédie, comme en témoigne sa dénomination "Les rebelles" à l'intérieur du Coffret Studio Ealing monté par Bertrand Tavernier. C'est un drame qui part d'un triste constat social dans une période de crise vécu par l'Angleterre. Si le film n'est pas mauvais en lui-même, ce drame mêlé de policier n'a pas non plus l'envergure des fleurons présentés dans le coffret, et passe un peu inaperçu à côté d'autres drames réalisés aussi bien Outre-Manche (France, Italie) qu'Outre-Atlantique. En effet, quoiqu'il ne manque pas de qualités, il est à parier qu'il rejoindra les cohortes innombrables de ces films qui "n'ont pas marqué l'histoire du cinéma", malgré l'effort louable de Tavernier de le réhabiliter. Il reste tout de même une curiosité, que l'on pourra certainement regarder, ne serait-ce que pour essayer de trouver en son sein des bribes de ce qui constituera le chef d'oeuvre du réalisateur Robert Hamer, à savoir son film suivant, Noblesse Oblige. Si vous en découvrez, à ce propos, n'hésitez pas à me les faire parvenir ; personnellement, je n'en ai pas trouvé.
On a un peu de mal à suivre l'histoire au début car il y a trop de personnages différents. Puis peu à peu on arrive à clarifier la fresque sociale qui se met en place dans ces bas fonds de l'East End. C'est plutôt pas mal. Une remarque : j'ai vu le film en VO, les acteurs ont un accent pas facile à saisir.