Après le Majordome je me suis dit que j’allais tenter ça, avec Hopkins et Thompson ça ne devait pas tomber dans le nanar…
Ben en fait presque, non je suis vache mais c’est pas top non plus. A l’instar du dernier Lee Daniels on suit les activités d’un homme de maison, mais en Angleterre et pour un Lord cette fois, pas des présidents américains (oui on y perd). L’époque est les mœurs sont donc différents mais pas plus intéressants. C’est très plat et long, fade aussi, rien ne nous sort de la léthargie, en plus Anthony Hopkins convient mieux aux rôles de patron qu’on sert plutôt qu’à celui de serviteur. Certes c’est bien joué, et il y a des histoires annexes mais mal exploitées à mon sens d’autant que ces scènes durent moins longtemps que celles du job du héros. Du coup
la mort de son père, son amour platonique, les quelques éléments qui peuvent te mener à trouver qu’il laisse une ouverture à Ms Kenton, les relations de son maître avec l’Allemagne nazie, ses positions politiques, ses occupations, ses pensées…
tout ça on le met vite de côté alors que ça pouvait être développé pour sortir de l’ennui. En plus, la musique est lancinante, accentuant le poids et la lenteur de l’ensemble.
En fait on voit tout par le prisme du métier de James : il fait tout pour servir au mieux son maître, ce qui inclut sa 1ère règle qui est de ne pas fricoter avec le personnel. Du coup,
il esquisse à peine un rictus quand Ms Kenton lui annonce qu’elle va se marier, de même quand son père meurt
et il semble ne rien calculer d’autre que son service, tel un Holmes. Le problème est que tout est joué avec une subtilité extrême. Certes cela convient au personnage mais pour deviner quelque chose il faudrait parfois placer le curseur à un niveau un peu plus haut car là c’est trop fin pour tout remarquer. Ms Kenton est explicite, James non, donc allez deviner qu’il
a envie d’elle mais s’y refuse par professionnalisme exacerbé, qu’il souffre en quittant sa présentation de façade durant une seconde, qu’il fait souffrir l’autre en retour (ça on le remarque davantage car Emma s’extériorise), que lors de son voyage il se détend etc.
Désolé mais perso je n’y arrive pas, trop tenus comme indices.
Alors c’est bien réalisé, l’histoire est là, la reconstitution aussi, on sent le dévouement, les dialogues sont ciselés, les émotions très introverties, le jeu est là, la trame reste un peu originale, les décors sont bons etc. Bref on doit reconnaitre que nombre d’éléments sont réussis, mais ce qui fait le personnage principal est sa force et sa faiblesse : ça le construit et conditionne sa vie, mais ça rend le tout trop long et inintéressant, en gros ça l’emprisonne et nous avec, donc malgré tous les mérites qu’on peut trouver au film il reste à peine passable.