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Fêtons le cinéma
687 abonnés
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3,0
Publiée le 17 mars 2024
L’intérêt de Castle Freak réside dans l’ambiguïté de sa créature, sorte de Quasimodo tout à la fois victime d’un sort défavorable et d’une femme qui le tourmente, et bourreau d’une famille et de son entourage, quoique cette famille disposât déjà de ses propres démons. Le monstre devient ainsi l’allégorie de la culpabilité et de la résurgence d’un passé traumatique : l’accident de voiture, l’alcoolisme du père, les accusations de la mère qui ne parvient à pardonner… Le film s’inspire de divers contes populaires, emprunte la peur du miroir à Blanche-Neige, la relation entre jeune femme et bête à La Belle et la Bête, la suspicion du père criminel à La Barbe Bleue, tout en mobilisant un imaginaire strictement italien présent dans les décors, dans les interactions constante entre Américains et la population locale, dans l’approche néoréaliste faite de plans longs, de gros plans nombreux et d’une mise en scène du désespoir que n’aurait pas reniée Pier Paolo Pasolini. La comparaison s’arrêtera là, puisque Stuart Gordon, honnête artisan et habile faiseur, ne saurait disposer de la puissance symbolique et religieuse dudit cinéaste, peinant à conférer une envergure mythologique à sa créature en dépit d’apparitions marquantes, en particulier ce saut depuis une fenêtre jusque dans la cour, qui produit bien quelques frissons.
Stuart Gordon a su nous offrir des films d'horreur marquants. J'en retiendrais 3 : Re-animator, Aux Portes de l'Au-delà et Dolls. Mais avec Castle Freak, il semble s'être beaucoup ramolli. Castle Freak fonctionne un peu comme un film d'horreur gothique puis l'histoire se situe dans un château recelant un sombre secret. Une famille y emménage et va bientôt être confronté à des événements terribles en raison d'un monstre hantant les lieux. Bien que ce schéma soit classique, il est ici assez bien traité et c'est intéressant de montrer une famille souffrant de divergences avec un père alcoolique et une mère couvant sa fille. Le maquillage du monstre est bien réalisé. Cependant Castle Freak souffre d'une ambiance inefficace, d'une mise en scène très télévisuelle. Le film aurait gagné à travailler davantage les effets de lumière et la pénombre, éléments essentiels à la réussite de l'ambiance dans un film d'horreur, surtout qui se veut gothique. C'est sympa de situer l'intrigue dans un château, mais on aurait aimé que le décor soit davantage mis en valeur comme le faisaient les films de la Hammer. Le côté "Quasimodo" du monstre n'est pas suffisamment exploité. Et côté acteurs, leur performance sans être catastrophique est plutôt fade. Castle Freak est bien en dessous de ce à quoi nous avait habitué Stuart Gordon. Ce n'est pas mauvais, mais ce n'est pas non plus transcendant. Une curiosité, mais pas un film marquant comme Stuart Gordon a su réalisé auparavant.
Convenable, mais prévisible. Tout d'abord le manque de budget se fait ressentir par le jeux d'acteurs des personnages secondaires assez décevants, les décors extérieurs surexposés... Néanmoins, le lieu principal du film est détaillé et convaincant. Le château italien est assez glaçant, intéressant et esthétiquement correct. L'emploi de thématique comme l'adultère et l'alcoolisme ne sont que des prétextes pour complexifier l'histoire et la faire avancer. La créature et notamment ses apparitions sont très dosées, sa présence est régulièrement suggérée, ce qui permet de garder le suspens sur son apparence et nous donne envie de la découvrir physiquement. On peut voir quelques questions qui sont posées au cours du film sur le comportement humain et ses caractéristiques animales. Le protagoniste principal est malheureusement bien trop prévisible... (spoiler: Il semble antipathique et dangereux pour sa famille tout ça pour les sauver comme un héros à la fin ) La fin est d'un certain ennui, spoiler: ce n'est qu'une course poursuite entre une être humain attardé et une femme et sa fille aveugle . Le spoiler: sacrifice final est bien trop sur-joué à coup spoiler: de "je t'aime" et de faux regrets.
L'ambiance et la photographie dans le château reste néanmoins très prenante. Quelques problèmes sur la Version Originale (des personnages italiens comprennent l'anglais qu'à certains moments, et arrivent à le parler à d'autres...) Les maquillages sont très bien faits, le gore est assez bien dosé, et assez convaincant. Certaines idées sont très bonnes, et trop peu de scènes avec la créature sont dérangeantes et sont de véritables scènes d'horreur dans la seconde partie. Les scènes à caractère sexuel n'ont pas d'utilité dans le film et ne font que rompre avec l'ambiance sombre déjà installé.
Ça reste un film convenable, bien que trop prévisible. Aux idées intéressantes mais malheureusement trop souvent inabouties.