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inspecteur morvandieu
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3,5
Publiée le 17 février 2024
Conscient du rôle peu flatteur qu'il fait tenir aux habitants flamands face à l'occupant espangnol, jacques Feyder se défend, en exergue du film, de donner la moindre signification historique à sa comédie, laquelle n'est même pas un fantaisie historique dans la mesure où elle ne s'appuie sur aucun fait avéré. La comédie est une farce, volontiers satirique, qui se fonde, esthétiquement, sur l'art flamand et qui puise, dans les Flandres du 17ème siècle, de quoi nourrir une caricature de l'occupé et de la veulerie. Ainsi les hommes sont couards et spoiler: les femmes couchent avec l'occupant (comment le leur reprocher d'ailleurs au regard de la médiocrité de leurs époux?). C'est l'arrivée d'un seigneur espagnol qui met la ville en émoi. Les notables, pourtant si bravaches, se cachent et lspoiler: e bourgmestre fait le mort (au sens propre) laissant les femmes accueillir les hôtes indésirables. Feyder met en scène une amusante galerie de personnages, où le grotesque (le bourgmestre joué par Alerme) côtoie l'ironie (le chapelain inquisiteur interprété par Jouvet). Simple jeu de massacre ou satire du genre humain, la comédie est d'autant plus estimable qu'elle se décline dans une élégante et artistique reconstitution d'époque.
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4,5
Publiée le 24 septembre 2021
Le chef d'oeuvre de Jacques Feyder, exemple rare d'humour, de finesse, d'humanisme et de vigueur sur fond de film historique, avec les consèquences de la guerre sur les habitants d'une petite ville tranquille et bourgeoise en pleine domination espagnole! Une truculente et très surprenante dèmysification des films historiques aventureux à la mode et nouveau pour 1935 qui sèduit avant tout par sa distribution royale avec quasiment tout le gratin de l'èpoque où se dètachent deux comèdiens èblouissants : Françoise Rosay et Andrè Alerme! Un modèle de reconstitution historique qui rappelle les plus grandes oeuvres de Carnè (ce qui n'est pas un mince compliment) avec un rèalisateur en pleine possession de ses moyens qui s'inspire des maîtres flamands et hollandais connus et reconnus! Nombreuses sont les citations qui ont marquè l'histoire du cinèma! Dans " La kermesse héroïque", on n'a droit à quelques rèpliques cultes dont on en retient surtout la plus drôle de la grande Rosay : « Venise et sa tour penchèe » . Inoubliable...
Un film assez truculent sur le pouvoir des femmes par le charme et la frivolité. L'occasion d'en remontrer aux maris stupides et lâches. Il est beau de voir cette reconstitution et ces grands festins d'époque !!!
Bonne surprise. Film historique de 1935. J'en attendais pas grand chose. Et en le visionnant, je me suis étonné de sa modernité, de son audace et de son humour décompléxé. Il y a certes une morale douteuse (l'histoire fait l'apologie de l'envahisseur...) et la mise en scèen manque parfois de rythme mais les images picturales des Flandres, le jeu des acteurs et l'esprit féministe avantgardiste m'ont assez emballés.
L’histoire aurait pu être plus truculente mais il faut reconnaître que Feyder a su éviter toute vulgarité et autres facilités. Les personnages sont typés, mais jamais avec excès. L’interprétation est vive, emmenée par la vitalité de Françoise Rosay (qui était, rappelons-le, la femme de Jacques Feyder). La Kermesse Héroïque reste un film toujours aussi plaisant à voir aujourd’hui
Dans les Flandres occupées par les espagnols en 1616, les atrocités de cette guerre récente sont encore dans tous les esprits ; nous sommes en 1630. Lorsque la petite ville de Boom apprend l’arrivée imminente d’un détachement espagnol qui désire y bivouaquer, la panique chez les élus est telle que le bourgmestre préfère se faire passer pour mort. Sa femme prend les choses en main et décide de recevoir les militaires. Ceux-ci se révèleront être bien plus civilisés qu’escompté... La Kermesse Héroïque est une fantaisie historique, adaptation d’une nouvelle écrite par Charles Spaak dix ans auparavant. Le film engendra à sa sortie une vive réaction en Belgique, allant jusqu’à l’émeute : il lui était reproché de tourner en dérision l’esprit de résistance à l’ennemi. Une allusion non intentionnelle de la part de l’auteur au bon accueil réservé par les belges aux allemands durant la première guerre. En France, certains condamnèrent l’inspiration nazie de cette œuvre de 1935 ; jugée comme « munichoise » en 1938 puis « collaborationniste » en 1940 ; cette œuvre fît beaucoup parlée car fortement liée à l’actualité. En réalité, Feyder a été certainement plus attiré par la reconstitution de ce petit village, une création faite entièrement en studio avec une méticulosité vraiment admirable ; les décors évoquent la peinture flamande (Bruegel le Jeune est d’ailleurs l’un des personnages du film), les costumes sont nombreux et soignés dans leurs moindres détails. Ensuite cet hommage à la peinture flamande associée avec un scénario très maigre suscitent souvent l’ennui sur un film dépassant largement les 2 heures. En terme de mise en scène, ce film est terne aussi. A part deux scènes inventives ; la scène évoquant un sac éventuel de la ville par les espagnols, puis le travelling long suivant le boucher dans son cheminement prétexte à nous faire découvrir la vie d’époque ; rien à se mettre sous la dent. Ennuyeux même si les tableaux sont bien inspirés, mais on est au cinéma et pas au musée. Louis Jouvet, vedette au théâtre, fait ici partie des précurseurs créant un lien entre cinéma et théâtre.
Belle illustration du réalisme à la Feyder, aux prémices du réalisme poétique. La reconstitution historique est superbe, notamment grâce au travail de Lazare Meerson (concepteur de production), d'Alexandre Trauner et de Georges Wakhévitch (chefs décorateurs), ou encore de Georges Benda (costumier). La réalisation, récompensée à la Mostra de Venise 1936, s'avère quant à elle joliment inspirée par la peinture flamande. Tout cela offre un écrin pittoresque au scénario de Charles Spaak. Un scénario qui prend la forme d'une farce truculente et charmante, tout à la gloire des femmes. Courageuses, diplomates ou impertinentes, elles ridiculisent leurs hommes, faibles, timorés, grotesques... Un féminisme avant l'heure, en quelque sorte, dans une veine malicieuse. Voilà qui a beaucoup plu, à l'époque, au public français. Mais beaucoup moins aux autorités belges qui ont censuré le film... On retiendra enfin la saveur de certains dialogues, nourris de mots d'esprit assez réjouissants et servis par une belle pléiade d'acteurs : Françoise Rosay (qui était l'épouse de Jacques Feyder) dans le rôle principal, André Alerme en bourgmestre couard, Louis Jouvet en moine peu orthodoxe...
Les reconstitutions d'époque (décors, costumes, accessoires...) sont très bien réussies et les acteurs ne sont pas mauvais. Mais bon l'histoire elle n'est pas super, et c'est sans parler des longueurs ou des gags à 2 sous! Bref pas terrible.
Reconstitution (décors, costumes, ...) et mise en scène très agréable. Des situations souvent drôles (manque un peu de folie peut-être ?). Une certaine liberté de ton (libertinage et féminisme) qui font du bien, mais petit bémol si l'on remet cette histoire dans le contexte de 1935 cela peut paraître de mauvais goûts (était-ce voulu ?).
Un chef-d'oeuvre de comédie doublé d'une oeuvre avant-gardiste et audacieuse avec un discours féministe et des allusions explicites au sexe et à l'homosexualité très osées pour l'époque. Les situations comiques sont légion, la réalisation de Jacques Feyder très inspiré et les acteurs excellents dont la formidable Françoise Rosay qui livre une performance mémorable. Un très grand film à ne manquer sous aucun prétexte.
Un pur délice ! La kermesse héroïque se déguste comme un gros gâteau à la chantilly. Drôle, brillant, percutant, fantaisiste, moqueur, espiègle, intelligent, malin... Les qulificatif ne manquent pas pour définir ce film, qui, presque 80 ans après sa réalisation, demeure un exemple pour tout le cinéma français. Un classique qui ne prend pas une ride, du fait sans doute de la modernité de ses répliques (on y parle même de la bagatelle !), de l'exceptionnelle qualité de sa photographie (la ressemblance avec les fresques flamandes est tout simplement sidérante, surtout au début du film) et de son montage qui donne sans cesse le ton à une étonnante comédie. Un régal !
Le côté historique est sympa : les possessions espagnoles en Europe du nord, la place de l'artiste, les indulgences, ... En revanche, l'histoire ne m'a pas emballé. L'humour est bien moyen, c'est bon enfant, plaisant, mais sans plus. Louis Jouvet, qui est un peu la botte secrète du film, occupe finalement un rôle bien mineur.
L'un des grands classiques du cinéma francais, et l'une des plus grandes réussites de Jacques Feyder. Grace à un somptueux travail sur la lumière, les costumes et les décors, évoquant à de nombreuses reprises les tableaux flamands de l'époque, le réalisateur nous offre une oeuvre d'une intelligence rare, souvent très drole et particulièrement raffiné. Certains dialogues sont un pur régal, et il est difficile de décrire le plaisir que l'on a à voir ce film. Le scénario est lui très riche et original, et ne fait que renforcer cette esprit de comédie extrêmement fine que l'on ressent. Francoise Rosay signe une éblouissante performance, parvenant même à éclipser Louis Jouvet (dans un second role, certes.) Bref, vous l'aurez compris de comédie, et un modèle de film tout court. Un grand film.
Ce film avait tout pour être excellent et rester dans les annales. Eh bien non... Malgré une histoire bien écrite (amusant parallèle quand on songe au contexte politique durant le tournage), des comédiens époustouflants (Louis Jouvet dans son tout premier rôle au cinéma, Françoise Rosay parfaite en meneuse d'hommes... et de femmes), des plans magnifiques, etc. et oui malgré tout cela le film reste péniblement moyen et par la faute d'un seul : le monteur. Si les scènes ont souvent du rythme, le film dans son ensemble n'en a aucun. Le monteur ne semble pas savoir que lors du tournage le caméraman commence à filmer avant le début de l'action, et s'arrête quelques temps après la fin de celle-ci afin de pouvoir monter les images plus librement. Non, celui-là il ne coupe rien, il laisse les chutes, rajoutant ainsi vingt bonnes minutes à ce film qui a failli être réussi.