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Flavien Poncet
238 abonnés
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5,0
Publiée le 8 décembre 2006
«Hana-bi» (Japon, 1997) est le septième film de Kitano. Cette fois-ci, le cinéaste japonais traite des maux qui rongent les policiers. Habitué aux personnages de yakuza, cette fois-ci Kitano tourne sa caméra de lautre côté. Tout comme dans «Sono otoko kyôbô ni tsuki», Kitano illustre la police au moins aussi violente que les yakuzas. Cependant, rien ne sert de comparer ce film avec les autres uvres du cinéaste, «Hana-bi» sen détache fondamentalement. Les jeux sont fait ( cf «Sonatine» ) rien en va plus. Rongé par un passé au souvenir sanglant et par un présent au silence meurtrier, le film côtoie la mort avec un humour potache idoine à «Beat» Takeshi. Cest lhistoire dun flic handicapé des suites dune vengeance ( Osugi ) dun autre flic souffrant du souvenir de la mort de sa fille et de la mort imminente de sa femme ( Kitano ) et dun jeune flic déjà chargé dune expérience marquante ( Terajmia ). Bref, «Hana-bi» se présente comme un film sur le désespoir où la mort ( et plus spécialement le suicide ) semble être la seule issue à cette tragédie grecque. En effet, Kitano est un homme de théâtre. Si cela se remarque dans la mise en scène de «Ano natsu » où quasi-chaque plan se compose dune entrée et dune sortie, les origines théâtrales de Kitano se remarquent dans lhistoire d«Hana-bi». Kitano, tout en y mettant son style, traite le film comme une tragédie dont la seule issue est la mort. Le film possède le meilleur montage quil soit dans un film de Kitano, liant astucieusement une action ou une image à un message. Bref, Kitano en plus de mettre à la sauce nippone la tragédie grecque fait flotter une poésie grave. Lhistoire, la mise en scène, même les lumières font référence au traumatisme de Kitano. Le cinéaste ayant frôlé la mort, «Hana-bi» reflète le besoin dexpression du cinéaste et cest dailleurs ce qui fait lune des grande force du film, cest car il sagit dun film dauteur ultra-personnel où Kitano se livre avec une pudeur noyée de beauté.
Le grand chef-d'oeuvre de Kitano. La première partie est très destructurée, les séquences ne sont pas montées dans l'ordre et dévoilent peu à peu le personnage interprété par Kitano et ses traumatismes. Les séquences sont souvent très courtes et entrecoupées parfois par des sortes de mini-sketchs. Après cette première partie très maitrisée, le récit part dans une sorte de road-movie où Kitano et sa femme sont recherchés à la fois par la police et les yakuzas.
Pour comprendre Takeshi Kitano il faut voir en son oeuvre en tenant compte de l'idée que les mots schématisent la réalité et ne parviennent pas à saisir l'ampleur de l'émotion humaine. Dans Hana-Bi Kitano en réalisant la synthèse de la violence et de la contemplation exprime cette philosophie. En jouant sur ce jeu de contraste il permet au spectateur de ressentir l'émotivité des personnages en purifiant les sentiments de tout académisme et conformisme. Tout est alors purement intuitif. Cela est rendu possible par la justesse du jeu des acteurs. On notera l'importance de la mémoire qui prend forme dans l'intuition et le caractère proustien du souvenir chez Kitano. Il ne faut pas chercher une morale dans ce film mais juste un explosion de sensibilité (peser au rôle du rire). D'où le titre traduit feu d'artifice. En conclusion ce film est une merveille.
Assez similaire à Sonatine, Hana-bi n'a pas été aussi surprenant que je l'aurais espéré, cependant il faut bien admettre que le style de Kitano est toujours aussi pétillant et frais. Le scénario est original et prenant (après avoir lu le synopsis, j'ai eu directement l'envie de le voir) ; l'histoire est centré autour de Nishi, ancien détective, qui se retrouve dépassé par les évènements de son entourage et décide ainsi de quitter la police pour commettre un braquage (dans le but de soulager les misères de ses amis/sa femme, en leur envoyant l'argent volé). Ce qui est remarquable avec Takeshi Kitano, c'est cette subtilité qu'il emploi dans la mise en scène ; on y retrouve de la violence hors-champ, des sous entendus ou encore l'inexpressivité volontaire des personnages constitue toute l'originalité du réalisateur (à défaut de faire des films relativement lent). La bande son composé par l'habituel Joe Hisaishi ne manque pas de marquer les esprits avec, comme toujours, 2-3 thèmes récurrents ("Hana-bi" la piste principal et "Sea of blue" qui est aussi magnifique). Au final, malgré la petite lenteur générale, je dois bien admettre que certaines moments sont magistrales ; comme le cambriolage de la banque, pas crédible, mais plutôt bien réalisé (la vue depuis la caméra de surveillance par exemple). Même si je n'ai pas été émerveillé, notamment à cause de lenteur, il faut le voir pour tout les amateurs de film sur les yakuzas !
Alternant violence pure et tendresse , hana bi est une réussite déroutante . Flashbacks, dialogue pratiquement inexistant, plans fixes sur quelques peintures ou autres, scènes parfois à la limite de l'incompréhension, il faut tout de même s'accrocher pour ne pas lacher prise. Son final superbe , sa photographie , et ces moments de pure furie font de hana bi un film à voir .
"Hana-Bi" est l'un de ces films touchés par une grâce durement égalable. Kitano a tenté une narration non linéaire pour la première partie du film permettant ainsi de poser les bases de l'histoire et de découvrir les personnages ainsi que leurs situations; la deuxième partie est ensuite une sorte de road-movie mêlée d'actes de bravoure et de bons sentiments. Takeshi a pour ce rôle difficile choisi d'avoir un visage inexpressif, ceci nous laissant toujours en doute sur les intentions de ce protagoniste. Hisaishi nous fait par sa musique voyager dans un univers dur et perturbant au contraire de ses précédentes et futures compositions. Ce film lent a son lot de scènes glaciales parfois accentuées d'une extrême violence; nous pouvons notamment penser à la scène finale qui en bouleversera plus d'un. Un drame poignant atteint par une somptueuse poésie.
Toute la pudeur des sentiments est retranscrite dans ce fabuleux road movie. Quelle maestria ! Takeshi san, une fois de plus tu nous combles de bonheur ! La musique de Joe Hisaishi se diffuse de façon tellement parfaite. Que du bonheur ! Arigato gosaimasu !
« Hana-Bi » ou « Feux d'artifice » est une explosion. Explosion de la colère froide et muette de Nishi (Kitano) ; explosion et éclat des couleurs des êtres mi fleurs mi animaux (magnifiques) peints par son ami condamné à la chaise roulante ; feux d'artifice, les détonations finales. Kitano, dans son rôle d'impassible tranche avec la joie et l'accentue quand apparaissent par de petites choses, la beauté. Un film à images, celles récurrentes qui le hantent, de sang et de violence ; celles sublimées de l'Art, celles des sourires de sa femme, et enfin celles de la nature bienfaitrice. Un style particulier, figé, comme Nishi, auquel on adhère ou pas : on ne décolle jamais malgré les contrastes (joie/mort), tout étant sublimé dans l'image. Nous ne sommes pas habitués à cela, à cette libération sourde.
Takeshi Kitano est un réalisateur qui a quand même une très grande technique du cinéma. "Hana bi" est une réalisation zen traversée par des éclairs de violence.Marqué au sens propre comme au sens figuré par un terrible accident de moto en août 1994, Takeshi Kitano semble mettre en scène sa propre mort symbolique dans un film beau et douloureux. Un ultime feu d'artifices en guise d'épitaphe; le titre est à lui seul une profession de foi. Hana-Bi: Hana pour la fleur, symbole de l'amour, et Bi pour le feu, symbole de la mort.
J'ai revu "Hana-Bi" tout récemment, quinze ans après l'avoir découvert à sa sortie en 1997 (il m'avait impressionné et déconcerté comme jamais car son contenu était tout simplement inédit en France (et même sur un écran de cinéma en général) ; à l'époque, les films asiatiques apparaissaient au compte-gouttes dans nos salles obscures ; nous n'étions pas encore dans la déferlante des sorties des années 2000), j'ai revu "Hana-Bi" tout récemment, donc, et il ne s'agit ni plus ni moins que d'un poème imprimé sur pellicule, un beau chant désespéré qui captive nos yeux (via l'omniprésence de l'art pictural, lequel conduit même la narration du film, parfois) et enchante nos oreilles avec la superbe musique de Joe Hisaishi (les courtes saynètes douce-amères, quasi muettes, qui réunissent le personnage de Kitano et sa femme sont tout simplement bouleversantes ; on est pas loin du Chaplin de la grande époque).
La mise en scène peut paraître déroutante par son rythme particulier et son originalité mais c’est un chef d’œuvre. Poésie faite comme des tableaux avec des petits rien de simplicité, comme des haïkus (courts très simples poèmes), quelques détails, un rythme étrange ponctué de violence inouï par endroits. Les acteurs sont tous formidables, le jeu de Takeshi Kitano, que je trouve beau, utilise presque la même tournure que dans un de ses autres films : L'été de Kikujiro. C’est un jeu comme un masque ou une ombre chinoise, à la fois statique ou figé et dynamique par l’émotion qu’il peut dégager. Et tout ça enrichi avec la musique un peu nostalgique et mystérieuse de Joe Hisaishi, avec souvent l’emploi de la flûte plus le hautbois ou la clarinette. Le fond triste du film me fait penser à la drama Byakuyakou.