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cylon86
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5,0
Publiée le 21 novembre 2010
C'est fou à quel point Kitano arrive à nous toucher d'une manière indescriptible. Ses films sont géniaux, envoûtants, débordants d'amour, de poésie, de mélancolie, d'éclats de violence. Il exprime beaucoup de choses avec peu. "Hana-Bi" est un parfait concentré de ce qui est génial chez lui et c'est un chef-d'œuvre par la même occasion.
Il y a de ces films qui mettent tout le monde d'accord, par leur surcharge émotionnelle.
Hana-Bi en fait indubitablement partie. Sorte de poème lyrique et contemplatif, Hana-Bi carbure à l'émotion. Chaque plan est doublement rétroactif : en dehors de sa puissance artistique certaine, il invite le spectateur à une réflexion métaphysique. Mais cette réflexion ne prend pas la forme d'une méditation introspective comme chez Kubrick ou chez Refn, bien que l'apparente froideur du protagoniste, joué par le cinéaste himself qui a une classe ahurissante, puisse a priori rapprocher les styles.
Kitano mise uniquement sur la sensibilité de son spectateur, ne serait-ce qu'au hasard d'un geste ou d'un son. Cette démarche n'est évidemment pas sans risque. Seulement, le film ne verse jamais dans la boursouflure sentimentale : les forces qui contrebalancent la potentielle mièvrerie du propos sont si fortes, en premier lieu, la violence, que le réalisateur, souvent à deux doigts de la niaiserie, ne s'y égare pas.
Vous l'aurez compris : Hana-Bi va vous coller une boule dans la gorge dont vous aurez du mal à vous défaire jusqu'au dénouement, déchirant et prouesse stylistique. Mais comme dans tous les films-monde, l'émotion est presque un prétexte contingent à la rhétorique métaphysique : Kitano est fasciné par l'homme-machine, chez qui la vie a laissé des traces immuables.
Les handicaps physique, et moral opèrent de la même façon et se traduisent par une mécanisation et un mutisme sentimental.
Optimiste triste, Kitano consacre néanmoins une lueur d'espoir : l'amour. Mais la flamme est éphémère et ne durera que le temps d'un feu d'artifice.
On n'en ressort pas indemne. Dire que ce film est magnifique, bouleversant, envoûtant ... ne rimerait à rien. Il n'existe pas de mots pour décrire une telle oeuvre. Kitano réussit à faire de "Hana-bi" un film qui échappe totalement à toute notion "matérielle". Il utilise brillament un style lent, très contemplatif mais en même temps très sobre pour nous faire ressentir l'indescriptible de manière très sensible ... C'est une oeuvre faite uniquement de sentiments, dissimulés avec pudeur par le visage impassible de Kitano et exprimés avec grâce par la virtuosité de la réalisation et par l'extrême sensibilité de Joe Hisaishi (qui livre peut être ici sa meilleure composition avec celle de "Princesse Mononoké" de Miyazaki). Un chef d'oeuvre d'une force émotionnelle rarissime.
Takeshi kitano nous livre une nouvelle fois une œuvre sublime, mélangeant drame, amour, poésie et violence. Pour certain le film paraitra plat car le film est légèrement décousu. Mais, finalement, tout s'explique. Le film est porté par une musique plutôt belle qui accompagne parfaitement les émotions des personnages. Un film à voir mais peut-être plus pour les avertit des kitano. Pour les novices, allait voir plutôt Violent cop d'abord.
C’est l’histoire d’un homme impassible, brutal et violent dans son métier de flic, mais plein d’une tendresse non démonstrative dans ses rapports avec ceux qu’il aime. Ce qui donne un curieux mélange de violence dans les scènes d’action et de délicatesse dans les moments intimes. La première partie du film est déstructurée, à l’image du chaos intérieur de cet homme dévasté par un dramatique événement intervenu dans l’exercice de ses missions et la maladie incurable de sa femme. Fidèle à ses valeurs et principes personnels, il va passer dans l’illégalité pour pouvoir donner à ses proches ce dont ils ont besoin. S’il ne s’exprime que très peu, il montre ainsi qu’il sait écouter. Et le film glisse du polar à la poésie, donnant une place primordiale à l’art créatif avec les merveilleux dessins de son collègue et ami paraplégique (œuvres de Kitano lui-même) et aux preuves d’amour. Au service de cette histoire, une écriture cinématographique dense et efficace, ponctuée de plans d’une beauté sidérante, avec un magnifique accompagnement musical ; une dernière scène aussi belle que profondément poignante ; inoubliable.
Telle la brise balayant la steppe, une douce mélancolie se dégage de ce Hana-Bi. Elle est là ; muette d'abord, comme imperceptible, puis mêlée progressivement à chaque scène. D'une indéniable amertume, elle se confond au destin de ces personnes rencontrées qu'elle ne quitte plus, tant et si bien qu'on en vient à se demander si ce ne sont pas eux, qui sont mélancoliques. Peut-être. Ou non ; qu'importe. Sitôt perçue, elle plane tout au long de l'œuvre, cette mélancolie de la disparition, de l'injuste perte ou de l'inévitable. Plus qu'une vague illusion, elle colore Hanabi-Bi d'une sorte de fatalité énigmatique. Comme à la fin de tout, ses hôtes marqués par le temps contemplent le passé avec émotion. Il ne semble pas y avoir d'avenir. Seul compte l'instant présent, celui là qui va et qui ne reviendra plus. Puis après, quelque chose, ou plus rien. Au naturel ou à sa peinture, les plans fixes subliment cette idée accompagnés d'une bande sonore remarquable. Le voyage est précieux - tous les moments comptent, car il n'y en aura bientôt plus d'autres. Quand, lorsque le bout du chemin sera atteint, sans doute. A moins que ce soit ça, le bout du chemin. Enfin, tous, nous ne manquerons pas d'y arriver. Alors autant profiter de ce qu'il reste.
3 étoiles car c'est indiscutablement un beau film au sens esthétique du terme et que kitano mérite le respect en tant qu'auteur même si lui même ne respecte pas assez le spectateur.En effet ,nous sommes loin de l'esprit de Truffaut,par exemple,qui prenait grande attention à nous,au point de choisir des noms et des prénoms pour ses personnages qui ne prêtaient jamais à confusion.Le cinéma est merveileusement universel pour que chacun y trouve son bonheur.Ce film n'est pas ma tasse de thé car l'atmosphère y est étouffante,le rythme trop étrange,les acteurs inexpressifs.Ce spectacle soutenu par un amour tordu,impénétrable,silencieux ou la violence éclate grâce à des cadrages et des découpages ultra artificiels ne m'apporte rien.J'ose espérer que les amateurs sont d'une totale sincérité car si Kitano l'est indiscutablement,il me semble que peu d'européens peuvent se mettre à sa place.
Un film très particulier et qui s'identifie bien à l'univers artistique du grand Kitano. L'ambiance est lente et pleine de mélancolie, de poésie, de violence pourtant si calme, de silence merveilleux. Une œuvre d'art sincère, aboutie et émouvante.
Septième de film de Takeshi Kitano, Hana-Bi fut couronné du Lion d'or à Venise en 1997. Kitano délivre une nouvelle fois un film très singulier et teinté d'innocence. Nishi est inspecteur de police, il a perdu sa fille et sa femme est atteinte d'un cancer incurable. Alors que ses collègues étaient en patrouille pendant que lui était à l'hôpital avec sa femme, son ami d'enfance et collègue Horibe est blessé. Horibe finit dans un fauteuil roulant et abandonné de sa femme et de sa fille. Abattu par ses malheurs, Nishi démissionne de son poste mais il a besoin d'argent, il va donc le chercher là où il peut: chez les yakuza et par des moyens illégaux également. Il va utiliser cet argent pour son ami Horibe et pour voyager avec sa femme. Beat Takeshi campe une nouvelle fois un personnage très inexpressif mais aussi très muet. Il reste caché derrière ses petites lunettes teintés faisant preuve d'une impassibilité rare. Le film est assez sanglant mais à l'instar de Sonatine, mélodie mortelle, le maître Japonais délivre un film posé et poétique. Les joies simples d'un bonheur retrouvé, les moments les plus basiques sont peut-être ceux qui comptent le plus au final. A l'image du tableau peint par Horibe (en réalité peint par Kitano lui même) représentant un paysage enneigé avec écrit en plein milieu le mot suicide en rouge sang. Il nous émerveille par cette vision poétique de la mort dans la lumière, le bonheur. Il faut dire aussi que la composition musicale y est pour beaucoup dans la réussite d'Hana-Bi, Joe Hisaishi réalise ici une de ses plus belle composition avec des morceaux capable de nous hantait pendant de longs moments. Hana-Bi est un film fort et comme souvent avec Kitano on n'a plus l'impression d'assister à un film mais à une vrai oeuvre d'art.
Hana-Bi n'est pas un film, c'est une fresque , une fresque qui nous emporte et nous fait rêver. Un film puissant qui mêle violence et beauté sous d'incroyables images, de magnifiques plan et sous la savoureuse, merveilleuse et magique musique de Joe Hisaishi. Un chef-d'oeuvre mis en scène et joué par l'étonnant Taleshi Kitano, dans le rôle d'un ancien flic ravagé par le vengeance, déboussolé par la mort de ses hommes... Génial.
Alors que "Sonatine" ouvrait, ne serait-ce qu'un temps, une fenêtre sur l'espoir, celle d'un retour ludique à l'enfance, "Hana-Bi" voit Kitano au plus sombre et au plus beau de lui-même. L'oscillation constante entre des éléments visuels et emotionnels opposés, du kitsch le plus pur au style calligraphique nippon , des longs passages cotemplatifs aux explosions de violence, ne laisse aucun doute quant à l'issue. Cette marche vers le pire s'accompagne d'une tristesse insondable. On y retrouve le thème, essentiel chez Kitano, du suicide, assimilé à une délivrance. Peu de films véhicule autant de désespoir. Quasiment aucun ne l'a fait aussi superbement.
Le film se résume en 2 lignes et c'est ce qui fait sa force. Jonglant entre minimalisme et maîtrise pure, Kitano déroute par sa rigueur, sa verve créative et son charisme certain. Quelle joie de le voir encore une fois dans un premier rôle, on ne voit que lui, et pourtant, sa femme a presque un rôle principal, sans pour autant jamais prendre la parole hormis à une occasion qui m'a fait un effet sans précédent.
Sorte de fable sombre sur la vie et l'amour, Hanabi va vous marquer et laisser une impression durable chez les spectateurs comme peu de réalisations sont capables de le faire. Joe Hisaishi à la soundtrack ça ne manque jamais, et la mise en scène ( Kitano est derrière également ) flamboie par son audace, sa simplicité et son sens aigu de l'abstraction ( de par des références picturales riches ) qui a fait la renommée de ce réalisateur de renom.
Beat Takeshi accomplit ici sa métamorphose de cinéaste et Kikujiro no Natsu sera la suite logique 2 ans plus tard, dans un esprit un peu plus rigolo et léger on en convient, bien que tout aussi grandiose.
Un excellent film de Takeshi Kitano, d'une rare intensité, qui se déroule dans un ambiance extrêmement saisissante... Une œuvre tres calme et émouvante, pleine de sincérité, qui nous raconte l'histoire de cette homme qui sait sa femme condamnée, mais qu'il va tenter de rendre heureuse coute que coute... Mais "Hana-Bi" est également un film d'une violence intense, certains passages sont tres sanglants, et ce sans jamais perturber l'atmosphère silencieuse du film, et c'est ce qui donne a l'ensemble un coté absolument unique. La bande-originale signée Joe Hisaishi colle merveilleusement bien a la manière de mettre en scène de Takeshi Kitano, et le résultat et formidable. C'est brillant dans le fond comme sur la forme.
On peu regréter quelque longueurs parfois, mais ce film est magnifique. Au début on peu être un peu sceptique face au jeu de Kitano, mais plus on comprend le personnage et plus on apprécie. La violence, mélangé à la poésie, trouble, surtout avec cette fin.
Takeshi Kitano m'a une fois de plus régalé avec un jeu très intériorisé. Du rythme dans la première partie, de la poésie dans le seconde moitié, une photographie et une mise en scène vraiment emballantes. Une sensation de maitrise totale s'impose tout au long de l'œuvre, une grande force narrative. Complexe, plus profond qu'il n'y parait en premier lieu. Superbe et grand film que voilà, plein de philosophie, d'émotion.