Deux heures dun film magnifique pour exposer avec bonheur et émotion les 20 premières années dune vie. Il y a Zach, dune part, quatrième fils de Gervais et Laurianne, quatrième garçon, tout comme le Z est la quatrième lettre de CRAZY, et peut-être pas tout à fait comme les autres. Dautre part, les autres, justemment, le reste de cette joyeuse famille souvent un peu bancale, plutôt imprévisible. Il y a laîné, lintello dla bande, puis le deuxième, insupportable caïd et emmerdeur. Il y a aussi le sportif de service un peu lourdingue, le petit dernier dont on oublie un peu de parler, la mère bien sûr, qui a assez damour pour chacun de ses fils, et enfin le père, celui quon admire ou quon déteste,un peu trop "tu seras un homme mon fils". Cest le récit dun garçon qui espérait bien être comme tout le monde mais que personne na voulu considéré comme tel, parce que « tout le monde » ne naît pas un 25 décembre et parce qu'il aurait des "dons de Dieu". Zach nous prend à témoin avec détachement, nous fait rire et pourtant nous émeut aux larmes. Gamin chouchouté, adolescent rêveur transporté par David Bowie et les Stones, ou bien jeune branché en quête dune identité sexuelle, le personnage nous fait ces confessions inattendues et poignantes. Cette famille en patte deph, aussi Crazy soit elle, se révèle juste et bouleversante. Cest un film pop, rétro, une reconstitution réussie de lépoque vinyle et flower power, une saga plus personnelle et grave quelle le semble au premier abord, une comédie dramatique portée par une musique exceptionnelle (les Stones, Pink floyd, et le grand David Bowie). Il nous donne par la même occassion de grands fou rires, notament la scène entre les parents dans la salle de bain. Quant aux acteurs, ils sont tous jubilatoires et délicieux à commencer par Marc-André Grondin qui dépassera très vite les frontières du Québec. A voir et à revoir.