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Eowyn Cwper
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4,5
Publiée le 19 novembre 2017
septiemeartetdemi.com - Dans une Géorgie qui s'apprête à sortir des années 1960 et toujours durement enclavée dans son Caucase soviétique, des hommes reconstituent l'histoire vraie de l'artiste nationalement connu Niko Pirosmanichvili, peintre naïf de son état. Le film répond d'ailleurs lui-même aux critères du genre, suivant la volonté du régisseur et ne laissant pas de place à la création afin de marquer son profond respect pour celle de l'artiste dont c'est l'hommage. Mais dans sa manière de montrer sans pudeur les murs nus de Tbilissi, les couleurs des rues et des monts environnants, de tout traiter avec esthétisme, de tout faire originalement, n'est-ce pas déjà créatif en soi ? En toute délicatesse, le film parvient à se défaire lui-même de ces apparents carcans en s'octroyant deux autres dimensions : le personnage du peintre est naïf au sens propre, ne sachant rationnaliser qu'on puisse l'admirer ou le critiquer, tout en restant dans la continuité logique d'un esprit d'artiste cherchant à s'échapper au monde qui lui est imposé autant par les forces politiques que par ce que personne ne maîtrise. Et une liberté que se permet d'employer le film - sa seconde dimension additionnelle - est d'accentuer la quasi-incongruité d'un esprit marginal dans un environnement terre-à-terre, agricole, où la vie se gagne de chaque geste et sans distractions. Une rare éloquence.