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    Le Doulos
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    Arthur Debussy
    Arthur Debussy

    155 abonnés 693 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 15 août 2017
    « Le Doulos » fait partie de ces films noirs crépusculaires dont Jean-Pierre Melville avait le secret (maintes fois imité - Kitano, les frères Coen, Michael Mann, Johnnie To, John Woo - jamais égalé). Inspiré par les films noirs américains, il a pour autant réussi à créer quelque chose de tout à fait français, en mettant l'accent le plus souvent sur la camaraderie dans le milieu du grand banditisme, et particulièrement sur les amitiés brisées. Il a aussi su tirer parti des villes et des paysages typiquement français, créant une identité visuelle particulière. Les dialogues se font rares, et brefs, le style est sec, aride, direct, les personnages n'en font pas des tonnes. Mais à côté de ça, le langage cinématographique de Melville est tout ce qu'il y a de plus sophistiqué. On ne compte plus les mouvements de caméra discrets mais bien virtuoses (en témoigne ce fameux plan séquence d'ouverture), ces effets de styles simples en apparence, mais tellement fluides qu'on ne relève plus le savoir faire qui les a fait naître. Et puis n'oublions pas le scénario. C'est la grande force de ce film. Au début on ne comprend pas grand chose, on ne sait plus qui tire les ficelles, on est comme sonné... Bon sang, mais notre anti-héros (l'excellent Serge Reggiani) se fait donc mener en bateau ? Et puis tout à coup tout se délie. On comprend alors toute la complexité de l'intrigue, et tout fait alors sens. On comprend que rien n'est gratuit, que tout est subtilement amené, que tout concourt à créer une ambiance de polar extrêmement puissante. Du grand, grand film noir, mais toujours sous le couvert d'une sobriété qui ne fait que renforcer la force de ce cinéma. D'aucuns parlent d'abstractions lyrique pour qualifier le cinéma de Bresson, j'utiliserais ce même qualificatif pour caractériser le cinéma de Melville. Comme un coup de poing dans le ventre. Attention donc, ce n'est pas un long métrage bucolique : il est très, très pessimiste. Mais pour qui apprécie les films de genre de ce type, on ne peut qu'être impressionné par le talent de Melville, et bien sûr de ses acteurs.
    conrad7893
    conrad7893

    300 abonnés 1 679 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 10 juin 2017
    Un film policier noir à l'ambiance particulière. Une histoire de voyous assez alambiquée. Le dénouement final nous donne la réalité de l'histoire.
    Les acteurs sont plutôt bons par contre les actrices pas terribles.
    Un film quand même assez lent qui manque de rythme .
    Antoine D.
    Antoine D.

    39 abonnés 343 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 2 juin 2017
    Jean-Pierre Melville utilise la caméra en se focalisant sur aucun des personnages. Il a pour conséquence, un twist parfait à la fin du film et de nombreux rebondissements pendant 1h48.
    Fabrice Deabrassart
    Fabrice Deabrassart

    14 abonnés 134 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 15 février 2017
    On reconnaît bien le style de Jean-Pierre Melville, très attaché aux histoires de gangsters , mais un film un peu compliqué niveau scénario . Bien sur une très belle distribution ,Belmondo , bof bof .
    ne regardons pas la technique de l'époque ( niveau directeur photo pas extra à mon goûts bourré d erreurs ) , mais une superbe musique qui nous mets bien dans le climat Melvillien comme diras Maître Delon . Un film à découvrir pour les vrais cinéphiles soit ont retiens ou ont oublie très vite
    Yannickcinéphile
    Yannickcinéphile

    2 403 abonnés 4 438 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 24 novembre 2016
    Melville s’est fait une réputation de réalisateur majeur du cinéma français, et si je ne peux lui retirer cette réputation car il me semble en effet être un réalisateur de premier plan, force est de constater que Le Doulos n’est pas un polar très enthousiasmant.
    Honnêtement, je n’ai pas compris pourquoi la narration se voulait aussi tortueuse et alambiquée, au point d’en être ennuyeuse, lourde, pâteuse. Je crois que c’est le bon terme, Le Doulos est un film pâteux, avec peu d’action, et surtout ce sentiment de rythme lancinant qui se dissimule sou des lacets tortueux alors que tout aurait tellement gagner à être fluide, clair, précis, ce qui caractérise d’ailleurs, généralement, le cinéma de Melville. Ici ça gâche l’histoire, même si là aussi, malgré les coups de théâtre, on reste assez sceptique devant un métrage qui n’est pas tellement portée par une trame continue qui apporterait un vrai relief à ce film dont la qualité essentielle n’est donc pas, vous l’aurez compris, le scénario.
    En revanche, sur la forme, Melville emballe un film solide. Sa mise en scène est brillante, la photographie utilise à merveille les contrastes du noir et blanc, et les décors permettent d’instaurer une ambiance film noir qui saura ravir l’amateur. Honnêtement, Le Doulos est un beau film, c’est très esthétique, et c’est un bon témoignage du soin et du perfectionnisme de Melville. Un beau film doté d’une bande soignée bien que classique pour le genre. Peu de surprise, mais ça colle assez bien finalement à un métrage qui, visuellement, est une des références iconiques du film noir.
    Le casting est propret, mais inégal. Tandis que Jean-Paul Belmondo impressionne dans un rôle ambigu, Serge Reggiani est déjà plus en retrait, un peu fade, même s’il ne démérite pas non plus. Disons que son jeu n’a pas le relief de celui de Belmondo, tout du moins pas ici. Des seconds rôles convaincants émaillent le film, et si l’on peut penser qu’il y en a trop (et c’est vrai), au moins, voir des personnages échoir à des Michel Piccoli ou a des Jean Desailly c’est plutôt rassurant. Globalement les acteurs ne m’ont pas déçu, hormis un Reggiani un peu en-dessous. Quant aux personnages, hormis celui de Belmondo qui présente un intérêt certain, pour les autres ça manque un peu de relief.
    Globalement Le Doulos est surtout à voir parce qu’il incarne à merveille, sur le plan visuel, le film noir, et il est assez révélateur du soin esthétique donné par Melville à ses œuvres. Reste qu’ici il s’empêtre dans une intrigue peu entrainante, et donne bien moins de piquant et de force à cette histoire aux circonvolutions inutiles. 3
    Sonia K.
    Sonia K.

    18 abonnés 157 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 24 septembre 2016
    Excellent scénario, excellente distribution, excellente musique, excellentes prises de vue. L' histoire est simple, cohérente et plutôt vraisemblable quand on la compare à ces nombreux polars au scénario tarabiscoté et incompréhensible. Un bon classique qui se laisse regarder sans ennui!
    weihnachtsmann
    weihnachtsmann

    1 151 abonnés 5 135 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 1 mai 2016
    Melville a signé ici une œuvre-hommage au film noir américain. Et les ingrédients sont tous réunis pour donner une ambiance parfaitement conforme au genre: la musique, le noir et blanc, les personnages culottés et le héros très classe. Cependant l'intrigue est vraiment complexe et on ne saisit pas vraiment qui dit la vérité et qui est l'ami de l'autre. Qu'importe, le "port de l'angoisse était aussi incompréhensible et cela reste un film haletant.
    tuco-ramirez
    tuco-ramirez

    134 abonnés 1 625 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 4 avril 2015
    Jean Pierre Melville, ici, renoue avec le film noir après « Léon Morin prêtre » et en profite aussi pour retrouver Belmondo. Ce genre fera son succès à l’international ; nombreux sont les réalisateurs qui revendiquent l’héritage Melville ; Tarantino, Woo,… Et le scénario alambiqué autour d’une histoire de truand où le final offre un dénouement inattendu est proche de ce que feront ces héritiers. Il incarne aussi la transition entre le cinéma d’après guerre et la nouvelle vague ; et sa mise en scène novatrice le prouve ; de fait, Godard et Truffaut revendique aussi l’héritage. Ce film a donc d’énormes atouts et, 50 ans après, n’a en rien perdu de son intensité dramatique et de son dynamisme.
    Marc Shift dans son blog écrit à propos de ce film : « A sa sortie de prison Maurice Faugel, usé par sa détention, n’aspire qu’à peu de chose : se retirer après un dernier coup, et oublier la mort de sa femme durant sa détention. On n’échappe pas à son destin….
    Un temps de retard, le spectateur a toujours un temps de retard devant ce film. L’histoire se passe dans un milieu où tout le monde se connait déjà, avec des trajectoires plus ou moins complexes faites de trahisons, de meurtres, de casses.
    On navigue donc dans les bas-fonds, et c’est logiquement que le film s’ouvre dans une chambre de bonne où un receleur manipule des bijoux (forcément volés, il n’y a aucun mystère là dessous), et reçoit un vieil ami tout juste sorti de prison, qui expose son plan pour se retirer. Après avoir exprimé ses motivations et les effets de la prison, qui l’a physiquement affaibli, il abat le receleur. Les explications seront pour bien plus tard dans le film.
    Et le plus important, c’est que rien n’est gratuit dans l’histoire, la construction du film permet de comprendre tous les actes et motivations des protagonistes. Comme souvent, chez Melville, l’histoire (tirée du livre de Pierre Lesou) tourne autour des truands, la police ne « servant » que de ressort. Les scènes où la police est personnifiée ne sont pas très nombreuses (mais traitées avec une réelle maestria), mais l’ombre de l’institution plane tout au long du film comme un danger vital.
    Parce qu’ici on ne sait pas vraiment à qui se fier, qui joue double jeu? Car le film d’emblée s’ouvre sur cette explication : le doulos, en argot, désigne le chapeau généralement arboré par les gangsters (style imper avec de la classe) mais aussi l’indic, le traitre, la balance….
    Donc le jeu est de trouver qui est le traitre. Et sans connaître le roman ou avoir trop lu de révélations sur le film, sans nul doute vous vous engagerez sur une mauvaise piste. On peut définir le film comme un classique du genre. L histoire en elle même possède un carcan assez classique (un univers très typé, un code moral fort, de la trahison, le remord….), même si au final il y a deux récit s’entremêlant (le parcours quasi simultané de deux truands) pour au final se rejoindre.
    Classique aussi et surtout par son interprétation et sa réalisation. Quand sur une affiche on a comme noms Serge Reggiani, Jean-Paul Belmondo, Michel Piccoli, Jean Desailly et même Philippe Nahon dans son premier rôle (c’est d’ ailleurs lui même qui m’a donné envie de voir ce film, donc merci à lui), on peut être certain que les acteurs vont être bons. Et bien c’est même mieux que ça, tous les acteurs sont bons (c’est à dire tous les rôles), et les premiers rôles sont simplement fabuleux. On a trop tendance à réduire Belmondo à ses cascades alors qu’il possédait une palette de jeu vraiment impressionnante (tour à tour charmeur, suave, salop de la pire espèce….). Et puis Serge Reggiani très bon aussi dans son rôle de truand désabusé…..
    Et la réalisation, où l’on se rend compte que ce qui pourrait être une banale scène de dialogue devient un bijoux de tension, de pression grâce à la caméra de Melville qui magnifie le jeu des acteurs (le boulot de tout bon réal!!) et transcendant un récit à priori classique pour le faire évoluer en un récit shakespearien.
    Un vrai classique de cinéma, où les acteurs , le réalisateur, la technique (les éclairage sont sublimes), la musique (très jazzy, dans les tons de l’ époque) transcendent le récit originel. A voir absolument. »
    vinetodelveccio
    vinetodelveccio

    68 abonnés 802 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 9 février 2015
    Un film magistral au scénario ébouriffant et à l'ambiance unique. Melville est bien le roi du film noir français et nous offre encore une œuvre géniale. Le film n'a presque rien à envier aux meilleurs polars de Welles ou Siodmak. Avec une lumière incroyable, une photo éblouissante et une réalisation dynamique, le cinéaste pose une ambiance unique. Le propos est noir et très caractéristique du genre, tout comme le jeu, en brutalité et en noirceur de Belmondo, Piccoli et surtout de Reggiani. On est surtout cueilli par un scénario dense et surprenant, distillé avec un rythme au cordeau.
    ManoCornuta
    ManoCornuta

    275 abonnés 2 878 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 1 février 2015
    La patte Melville est incontestablement présente dans ce polar retors à souhait, où la manipulation et le mensonge sont les maîtres-mots. Reggiani est impeccable face à un Belmondo encore jeune premier mais qui se déployait déjà dans divers registres. S'il est moins mémorable que ne le sera le Cercle Rouge, le Doulos est un film très solide, admirablement bâti sur un scénario redoutable à la mécanique de précision parfaite. Bien qu'un peu daté, le plaisir en demeure intact.
    willycopresto
    willycopresto

    130 abonnés 1 352 critiques Suivre son activité

    0,5
    Publiée le 29 janvier 2015
    Le titre "le Doulos" est bien la seule originalité de ces kilomètres de pellicules ! Si l'on peut parler d'originalité pour qualifier "une balance" ou un "indic" si vous préférez. Un scénario consternant dans lequel on finit par compter les morts plutôt que de chercher à comprendre pourquoi ils s'entassent sur une pile. On finit du reste par s'en moquer éperdument : "je vous en mets un de plus?" Quant aux comédiens, ils cherchent désespérément à comprendre le rôle qu'on veut leur faire jouer ! Recherche dialogue d'urgence ! Je comprends que par respect pour la mémoire du réalisateur-scénariste on ait volontairement tu le nombre d'entrées de cette bête histoire dans laquelle on enterre des liasses de billets de banque sans quasiment de protection : le papier monnaie imperméable et indissoluble, bref indestructible est né ! Et on enterre fric et bijoux au pied d'un réverbère très bien éclairé, pour être mieux vu de loin la nuit ! Des fois qu'aux environs, on soit en manque de liquidités ! Hilarant. Un "demi-succès" titrait-on sans rire pour qualifier le bide de cette histoire ! C'est ce genre de nanar où l'on vous projetait n'importe quoi sur un écran, pourvu qu'il y ait des artistes connus, et du sang à la clef. Avec des actrices comme utilités et se hasardant à dévoiler un sein ou deux. Tout ce qui a failli causer la disparition du cinéma français au début des années soixante. "Le doulos" est un navet, signé Melville ou pas ! Même pas d'inspiration américaine comme cette culture que l'auteur aimait tant ! Affligeant ! Je ne suis pas là de le revoir ! Je déconseille.
    willycopresto
    flushroyal
    flushroyal

    32 abonnés 910 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 29 janvier 2015
    Un film que les amateurs de polar à l'ancienne devraient certainement appréciés. On retrouve dans « Le Doulos » les fameux ingrédients du cinéma Melvillien. Pour ma part, je ne suis pas de ceux qui adulent Melville car j'aime certains éléments de son style, d'autres moins. En tout cas, on ne peut qu'être admiratif du travail sur la grammaire visuelle qui est si maîtrisée qu'elle éclipse tout le reste, même presque le scénario dans la première partie du film. On retrouve une ambiance vraiment particulière du film noir et des scènes intrigantes. Le problème que l'on pourrait soulever est que l'histoire passe au second plan. Elle connaît cependant un regain d'intérêt au fur et à mesure du film et la dernière partie tient particulièrement en haleine s'agissant de sa résolution. Les personnages cultivent constamment l'ambiguité ( comme dans les autres films de Melville) ce qui amène un côté sombre et mystérieux façon western. Ici, c'est les « gueules » de Jean-Paul Belmondo et Serge Reggiani qui sont mis à l'honneur en composant des figures énigmatiques. Le film est loin d'être parfait et n'est pas celui que l'on ressortira en premier dans la filmographie que Melville. N'empêche qu'on peut toujours y trouver un intérêt, même si c'est le charisme de Belmondo est primordiale. Reste une grammaire visuelle et cinématographique épatante.
    pierrre s.
    pierrre s.

    429 abonnés 3 305 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 4 mars 2022
    Polar à la française réalisé par le maître du genre, Le Doulos, est un très grand film noir. D'abord grâce à son ambiance sombre, renforcé par la beauté du noir et blanc. Ensuite par sa mise en scène, où s'exprime tout le talent de Melville. Et enfin grâce à ses excellents interprètes, Belmondo et son rôle ambigu en tête.
    Tupois Blagueur
    Tupois Blagueur

    66 abonnés 1 162 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 28 janvier 2015
    Ce n'est peut-être pas le meilleur film du maître français du polar Jean-Pierre Melville, mais "Le Doulos" a le mérite d'être très bien ficelé. D'ailleurs si l'on met à part le casting excellent et la mise en scène rusée et retorse de Melville, il y aura toujours le scénario, très habilement construit et parfait pour mener les spectateurs sur une fausse piste, avec des ellipses narratives et temporelles qui font leur petit effet. Mais revenons au casting, car je crois que c'est l'autre force majeure du long-métrage : Jean-Paul Belmondo est impeccable dans son rôle et cache bien la vérité grâce à un jeu volontairement neutre, Serge Reggiani juste comme il faut, et les autres sont tous bons. La réalisation, bien que typique du film noir avec le choix du noir et blanc, les sales tronches des personnages, les imperméables, l'ambiance jazz, la flotte etc. est comme je l'ai dit intelligente et inventive et sert d'une manière admirable un script élaboré. Il n'en faut pas plus pour passer un moment agréable et teinté de suspense. A voir, sans hésiter.
    anonyme
    Un visiteur
    3,0
    Publiée le 28 janvier 2015
    L'art de Melville de nous faire apprécier son cinéma...
    Adaptation d'un roman de Pierre Lesou, "Le doulos" est pour le réalisateur un western urbain qui se tourna en un temps record : 8 jours. Western urbain qui reprend les codes du film noir américain par ailleurs car Melville voulait en faire un film hommage à ce cinéma des années 1940.
    L'intrigue, elle, est centrée sur un personnage policier, le doulos. Celui qui porte le chapeau. L'indic, le mouchard. La balance. Vivre, survivre, mentir, trahir ou tuer. Être le doulos. De ce point de vue, le début narratif m'a fait penser à "L'alpagueur" lorsque Labro cite Oskar Wilde à la fin de son film. Le scénario du "Doulos" est complexe car il repose sur les personnages créés par Melville. L'épaisseur psychologique est affinée au fur et à mesure que le métrage avance, le doulos faisant en sorte à ce que toutes les parties se tuent entre elles. Personnages machiavéliques face une police des plus méfiantes. Un script parfait en somme. Elisabeth Rappeneau, la sœur de Jean-Paul, fait partie de l'équipe scénaristique. Bravo Elisabeth ! Elle a été scénariste pour son frère sur "Le sauvage", et réalisatrice sur de nombreux téléfilms.
    Pour "Le doulos", je ne vais pas beaucoup m'attarder sur les acteurs, tous parfaits, mais plus sur l'ambiance que Jean-Pierre Melville a pris soin d'instaurer. Glauque, parfois silencieuse, elle se fait l'âme du film tout en gardant l'essence même du film noir. Sur un début qui m'a fait penser au "Lauréat" tourné pourtant quelques années plus tard et sur un final type à l'américaine aujourd'hui, le cinéaste expose tout son talent de metteur en scène pour nous embaumer dans une atmosphère glaçante, clinquante et mirobolante au possible grâce à sa technique et au noir et blanc diablement bien maîtrisés.
    Et comme dans tout film noir qui se respecte il y a des monstres sacrés, "Le doulos" ne fait pas exception. Ici, la tête d'affiche, c'est bien Jean-Paul Belmondo, dans le rôle du doulos bien sûr !, qui ne fait ni le Bébel ("Le marginal", "Peur sur la ville", "L'homme de Rio"...), ni le Belmondo ("L'alpagueur", "Stavisky", "Itinéraire d'un enfant gâté"...), et ça, j'ai énormément apprécié ! Pour moi, il s'agit de son meilleur rôle même si ça fait longtemps que je n'ai vu "Le professionnel". Ici, c'est bien Melville qui prend le soin de le diriger, et non lui-même. Merci Monsieur le réalisateur ! Au côtés de l'excellentissime Belmondo, on retrouve les magistraux Serge Reggiani ("Les portes de la nuit", "Vincent, François..."...)-Jean Desailly ("Si Versailles m'était conté" de Guitry, "L'héritier" avec Bébel). On ne peut que s'empêcher de reconnaître la main dans le sac notre très cher futur compère des "Choses de la vie", Monsieur Michel Piccoli.
    Pour conclure, "Le doulos" reste bien une œuvre à part dans le paysage visuel français, mais bien un excellent film signé d'une patte melvillienne. Un classique du film policier à la française en quelque sorte. Quand je lis que Mann, Tarantino ou Woo se sont inspirés du "Doulos", je ne peux qu’acquiescer. Je trouve néanmoins que "Le doulos" commence à vieillir quand on compare à ces films d'aujourd'hui. Néanmoins, Melville a su s'imposer comme un maître en la matière en même pas dix films à son époque. Respect.
    A noter : Bertrand Tavernier et Volker Schlöndorff, respectivement les futurs réalisateurs de "L'horloger de St Paul" et du "Tambour", sont crédités au générique !!
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