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Plume231
3 878 abonnés
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4,0
Publiée le 7 novembre 2012
Deuxième long de l'ami Paulo avec son goût bien prononcé pour la violence dans quelques séquences mais il fait ici surtout la part belle à celui tout aussi prononcé pour le sexe, et parsème le tout de nombreuses scènes trashs bien dégueux. "Turkish Délices" est pourtant sans conteste un film romantique, mais bien bien à la manière très perso du "Hollandais violent", dans la mouvance de la Libération sexuelle, qui prend un tour véritablement inattendu sur les plans de l'histoire et de l'émotion dans le dernier quart (d'ailleurs au passage je me demande si "37°2 le matin" n'a pas beaucoup chouré à ce film !!!) . L'ensemble réussit donc l'exploit d'être subversif, à un point qu'on ne pourrait pas refaire le même film aujourd'hui à notre bienheureuse époque très politiquement correcte, tout en n'oubliant pas d'être profond. Et en plus côté interprétation, Rutger Hauer promène avec tout le talent qu'on lui connait son immense charisme et sa force faussement tranquille ; Monique van de Ven donne beaucoup d'intensité à son personnage. En résumé, Verhoeven n'avait pas attendu longtemps pour frapper très fort.
Plus gros succès du cinéma hollandais et nommé à l'Oscar du meilleur film en langue étrangère en 1974 (ce sera finalement La Nuit américaine de François Truffaut qui remportera le trophée), Turkish délices (connu également sous son titre anglais, Turkish delight, ou son titre original, Turks fruit) est un film extrêmement réputé 40 ans après aux Pays-Bas (il est régulièrement élu meilleur film de tous les temps là-bas). Bizarrement, c'est le film de Paul Verhoeven que j'aime le moins. Cela est dû en partie au fait que le personnage principal (Eric) est loin d'être un être pour qui on peut avoir de l'empathie. Au contraire, d'abord présenté comme quelqu'un ayant des pulsions de meurtres, Eric multiplie les comportements immatures et égoïstes. Malgré un certain sens moral (spoiler: il sera écoeuré par le comportement de la mère d'Olga lors de l'enterrement de son mari, il est meurtri quand il découvre que sa femme le trompe, il reste auprès d'elle lorsqu'elle est souffrante... ), on a du mal à comprendre comment Olga (qui semble plus respectueuse et sensible) peut épouser un pareil personnage malgré ses aspects romantiques. Mais ce romantisme se fait à la sauce Verhoeven, c'est-à-dire sous un jour crû où le sexe et la mort sont très présents (spoiler: ils peuvent même être mélangés comme pour celle du père d'Olga ) et où les éléments scabreux ne sont pas évités, comme la scatologie (le chien qui défecte serait-il un hommage au Pink Flamingos de John Waters sorti l'année précédente ?). Le sentiment d'insatisfaction peut provenir aussi du fait que la première heure (excepté les premières séquences précédant le flashback) est consacrée essentiellement au bonheur d'Eric et Olga. Peut-être aurait-il été plus intéressant de réduire un peu cette partie et de développer plus largement les problèmes que rencontre le couple dans la seconde partie ? Malgré toutes ces réticences, il faut reconnaitre que le film laisse un souvenir durable chez le spectateur (ce n'est pas un film aussitôt vu aussitôt oublié) grâce à sa liberté de ton caractéristique de cette période libération sexuelle (la même année se tourne, en France, Les Valseuses).), à sa mise en scène dynamique et pleine de légèreté, à ses deux excellents interprètes (Rutger Hauer et Monique van de Ven, tous deux criants de vérité) et à la magnifique musique de Rogier Van Oterloo. Même si une déception peut se faire sentir (peut-être due aux différences culturelles entre la France et les Pays-Bas), il faut tout de même reconnaitre que ce film porte complètement la marque de Paul Verhoeven et de son époque.
Pendant une grosse décennie, Paul Verhoeven a été reconnu comme un des réalisateurs bankables d'Hollywood, mondialement célèbre pour avoir révélé au monde entier la beauté sulfureuse de Sharon Stone dans "Basic Instinct". On connait assez mal ses débuts en Hollande, son pays natal où il réalisa six films avant d'émigrer aux Etats-Unis en 1985. "Turkish Delices" son deuxième film lui apportera la notoriété nationale en même temps qu'une solide réputation de cinéaste trash. A l'époque Verhoeven entame un compagnonnage avec son compatriote Rutger Hauer dont c'est la première apparition à l'écran. Voir Hauer sur son vélo les cheveux au vent fait penser incontestablement à Depardieu et Dewaere les post-adolescents fanfarons des "Valseuses" de Bertrand Blier qui sortira un an plus tard avec l'écho que l'on connait en France. Le parallèle entre les deux films ne s'arrête pas à la ressemblance physique entre les acteurs mais se prolonge dans la vision qu'ont les deux auteurs du devenir des idéaux de mai 1968. Les deux réalisateurs sentent bien que la morale bourgeoise a commencé à reprendre le dessus et que leurs héros sont déjà hors normes cinq ans seulement après les évènements, un peu comme les vieux cowboys de l'Ouest finissant de Robert Altman ou de Sam Peckinpah. Pour s'en convaincre il suffit d'observerspoiler: leurs deux conclusions au goût amer et tragique, Blier précipitant ses deux héros dans le ravin et Verhoeven infligeant une tumeur incurable à sa jeune héroïne. Mais là où le dénouement brutal surprend chez Blier, le basculement dans le tragique est bien plus précoce chez Verhoeven qui semble entrevoir un horizon très sombre pour cette jeunesse (un jeune peintre désargenté aimant une jeune bourgeoise) qui devra expier sa rébellion contre l'ordre établi. spoiler: A posteriori le film peut paraître prémonitoire et la maladie qui frappe la jeune fille une préfiguration du SIDA vu par certains comme intervention divine pour réprimer une trop grande libération des mœurs . Il n'est d'ailleurs sans doute pas anodin que ce soit l'élément féminin qui soit frappé car jugé par la religion chrétienne comme responsable du péché originel. Commencé dans l'allégresse, le film est clairement scindé en deux parties avec comme point d'inflexion la mort du père de la jeune femme seul élément de l'ancienne génération apte à comprendre les aspirations de cette jeunesse assoiffée de liberté et d'amour. La scène de l'enterrement où Rutger Hauer emmène sa femme vers une autre destinée fait étrangement penser à la celle du mariage du "Lauréat" où Dustin Hoffman enlevait Katharine Ross aux convenances d'une union raisonnable. Le film de Mike Nichols se concluant sur cette scène lyrique, on pouvait imaginer un avenir radieux pour les deux jeunes gens selon l'éternel optimiste américain.spoiler: Verhoeven semble vouloir nous écrire une suite beaucoup plus sombre que celle promise par Mike Nichol s. "Le Lauréat" est sorti en 1968 et en quatre ans, l'étau s'est déjà refermé sur cette parenthèse enchantée qui menée au bout de sa logique souvent moquée du "peace and love" conduisait inéluctablement à une remise en question trop profonde de l'ordre social. Le rappel à l'ordre sera vite mis en marche. "Turkish Delices" pas si subversif que l'on a bien voulu l'écrire, s'avère un formidable film témoin d'une époque où les utopies se brisent contre les remparts d'un système qui fonctionne toujours sur un ordre établi entre les classes sociales. Verhoeven continuera à distiller sa vision désenchantée du monde dans ses blockbusters hollywoodiens et Rutger Hauer l'ange blond de "Turkish Delices" finira en méchant de séries B. Curieux destins.
Un cinéaste est né. Avec Turkish Délices, Verhoeven se fait connaître pour son style si singulier. C'est aussi le début de la formidable association Paul Verhoeven-Ruger Hauer. C'est aussi un personnage féminin très bien développé et superbement incarné par Monique Van de Ven. L'histoire est assez basique mais on y retrouve toute la pâte irrévérencieuse du cinéaste (et son manque d'émotion malheureusement).
le plus grand film de Verhoeven et une des meilleur histoire d'amour tournée: c'est vilkent, bestial et sans concession, et en même temps tendre, profond et émouvant. On est loin des histoires à l'eau de rose préfabriquées d'hollywood
Film typique du début des années 70, bien mise en scéne par Paul Verhoeven. On suit cette histoire d'amour avec plaisir, on ne s'ennuie pas, mais on est pas non plus particuliérement surpris par le scénario somme toute assez classique.
Premier film que je voie de la période hollandaise de Verhoeven. On y découvre déjà son goût de la provocation. Rutger Hauer incarne à merveille Erik et la sublime Monique Van de Ven crève l'écran. Si dans la première moitié du film, on assiste à un ensemble de scènes crues avec de la provoc', la seconde moitié bascule vers un drame amoureux et change carrément de registre... Et c'est dérangeant d'assister à ça car si avec la seconde moitié Verhoeven prouve que son film a quand même une profondeur, la première moitié était bien plus drôle...
Le premier chef-d'oeuvre du maître hollandais, Paul Verhoeven, qui lança les carrières de Rutger Hauer et de Monique Van de Ven. Une sublime histoire d'amour entre nos deux protagonistes. C'est beau, malsain, érotique, drôle, terrifiant, excitant.. A découvrir absolument!
Pour son premier "vrai" film, Verhoeven réalise une sorte d'adaptation Hollandaise de Roméo & Juliette à la sauce marxiste. Turks Fruits ne laissera personne indifférent, comme peu de films savent le faire ! Erotique, cru, enivrant, choquant, frénétique, malsain, jouissif... les qualificatifs qui me viennent à l'esprit de manquent pas ! Superbe film, annonciateur de l'avant-gardisme et du talent du "Hollandais volant" -heu violent! XD
C'est un peu comme si Verhoeven avait tourné son remake de LOVE STORY... à sa manière ! Forcément cru et excessif , TURKISH DELIGHT montre surtout la rage de vivre de Paul Verhoeven , qui ne s'exprime jamais mieux que lorsqu'il peut dire et faire ce qu'il veut. Soit tout nous montrer sans nous épargner les plus beaux comme les pires moments de la vie de son couple vedette , à des années lumières des gentilles bluettes hollywoodiennes. Un film vraiment sale et réaliste , qui n'a jamais peur de prendre son sujet à bras le corps. L'issue du film , bouleversante et inattendue , reste l'une des plus tristes des films de son réalisateur. Une oeuvre vivante ou sexe et violence se cotoient sans pudeur , le tout sans jamais tomber gratuitement dans le trash. Une grande réussite , qui pâtit seulement de quelques trucages malheureusement trop visibles. Mais qu'importe , le résultat est là , et risque bien conserver sa force au fil des années à venir. Ce qu'il fait déjà depuis plus de 20 ans !
Turkish delices est un chef d'oeuvre uniquement dans sa version originale, sous-titrée ou pas.. C'est la version trash de Love story, et c'est infiniment mieux. La version doublée française est une catastrophe... les voix françaises parlent faux et totalement sans émotion ce qui pour un film sur la passion est un comble, et puis elles ont vieilli... Dommage, parce que le public francophone passe à côté d'une histoire bouleversante, et sans doute un des meilleur rôles de Rutger Hauer.
Film d'une rare puissance esthétique et dramatique qui aura inspiré nombre de films par la suite. Certains plans sont juste incroyable de beauté. Bonne adaptation du livre. à voir absolument un jour (si vous avez plus de 16 ans:)