J'ai dû le voir une bonne cinquantaine de fois depuis toute petite et c'est toujours un plaisir. L'histoire est riche, il y a de l'humour,de l'amour... de tout. La musique est géniale et Kustorica est un grand homme.
Ce Kusturica est particulièrement savoureux, mais avant tout totalement déjanté (fidèle à son réalisateur). On pourrait interpréter le titre "Chat Noir Chat Blanc" en raison de la formidable gamme de personnages composant le film, chacun formant un duo avec une autre personne lui étant contradictoire des pieds à la tête ; ainsi on trouvera des très gros et des très maigres, des très bêtes et des intelligents, des très vieux et des jeunes... Mais le titre peut être aussi assimilé directement à deux personnages du film: en effet, on remarque qu'il abonde comme dans tout les films de Kusturica de beaucoup d'animaux (personnellement je n'ai, je crois jamais vu autant d'oies dans un autre film), dont la présence d'un chat noir et d'un chat blanc qu'on retrouvra plusieurs fois. On aura même droit à un plan où le blanc "saute" le noir, et là où je veux en venir, c'est qu'un des personnages: Matko (le looser absolu du film, habillé en costard noir au marriage arrangé de son fils) est trompé par son "accolyte" le terrible et hilarant Dadan (tout le temps en blanc) dans l'attaque d'un train rempli de gazoil. Le chat blanc peut donc être Dadan, le noir Matko.
Le film est aussi magistralement mis en scène, et commence très fort, ne laissant aucun répis (ou presque) à son spectateur, l'action est vive, pleine de rebondissements très divertissants, un comique burlesque épatant, un scénario fortiche et original, le tout orchestrée par une musique du "No smoking orchestra" (groupe où Kusturica est guitariste) géniale et entraînante à souhait. Kusturica arrive encore une fois à marier l'aspect burlesque, le conte merveilleux, la romance et clins d'oeils cinéphiliques (Casablanca; Mon oncle; Il était une fois dans l'ouest...) d'une manière qu'on ne peut qu'applaudir bruyament. Voyez-le ! Il est tellement drôle !!
Très spécial on aime ou on aime pas et moi et bien je n'aime pas du tout mais alors pas du tout.C'est un film complétement vide avec un scénario pas très recherché qui m'a semblé interminable.Franchement pas emballé du tout par emir kusturica et son univers soi disant décalé.C'est vrai que c'est assez décalé mais ce n'est pas drôle du tout et la musique tzigane est chiante au bout d'un moment.Les acteurs ne sont pas mauvais mais bon le point faible pour moi c'est la mise en scène.Certain crie au génie moi je déteste !Chacun son point de vue!
Un des meilleurs réalisateurs contemporains, sans doute le meilleur de sa génération, Kusturica en génie s'amuse et fait vivre ses films dans des délires visuels quasi Felliniens où les personnages n'ont aucune emprise sur leur environnement ou leur sort mais s'évertuent à vivre à mille à l'heure chaque minute telle une offrande du destin. L'humour est toujours là mais comme souvent dans le style Kusturica (comme Fellini par ailleurs), toutes les émotions sont passées au crible: de la joie à la tristesse, de la vie à la mort, du mariage au divorce, de l'amitié à la haine... tout n'est que danse éternelle lancée aux allures folles des rythmes tsiganes de Goran Bregovic. Une grande valse jamais inerte qui semble être en 2 heures le film de toute une vie humaine. Un grand moment de bonheur, d'humour et de cinéma.
Après avoir un temps songé à arrêter le cinéma, Emir Kusturica (pour notre plus grand bonheur !) finira par se raviser en signant "Chat noir, chat blanc", une nouvelle fantaisie créatrice tout droit sortie de ses tiroirs les plus inspirés. Après la douleur de son précédent film palmé, le cinéaste serbe adopte un ton plus léger avec ce nouvel opus. La liberté semble de mise et nous pouvons en admirer le résultat : personnages loufoques, bande son décapante, gags hilarants, rythme enlevé ; il s'agit purement d'un régal de tous les instants. Certes l'histoire n'a pas la même profondeur que celle d' "Underground". Elle n'en possède pas non plus le même coté à la fois tragique et drôle. Mais le plaisir reste plus que jamais au rendez vous.