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stebbins
499 abonnés
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3,5
Publiée le 7 décembre 2011
Lunes de Fiel s'agit probablement du morceau de cinéma le plus fascinant de son réalisateur, pendant sophistiqué des romans Harlequin, de Barbara Cartland et consorts. C'est le compromis idéal entre cette littérature populaire citée précédemment et les écrits subversifs de Georges Bataille ou de Henry Miller. Justement tiré d'un roman controversé dont l'auteur partage de nombreux points communs avec celui de L'Histoire de l'Oeil et celui de Sexus - à savoir l'exploration des déviances sexuelles les plus inavouables comme moyen d'accéder au plaisir pur - Lunes de Fiel selon Polanski est un film d'une puissance érotique absolument terrible, parcours initiatique transcendé par une Emmanuelle Seigner au sommet de sa beauté. Après une introduction scabreuse empruntant le même chemin périlleux qu'un épisode des Feux de l'Amour les expériences sexuelles relatées par le personnage de Peter Coyote nous sont dévoilées sous la forme d'un important flashback, visions délicieuses rappelant Le Dernier Tango à Paris de Bertolucci... Certes Lunes de Fiel est imparfait, cherche parfois le bon registre, la bonne distance, n'évite pas une certaine platitude lors du dernier quart d'heure mais reste un véritable éveil pour les sens et l'esprit. Troublant, tout simplement.
Vous vous souvenez probablement de la cultissime série "La croisière s'amuse", avec la cap'taine qui n'en branlait pas une, passant son temps à boire des coupes de champagnes, le docteur vicelard qui tripotait les jeunes filles ayant le mal de mer, en particulier si elles avaient moins de 12 ans, ou encore Gopher qui avait visiblement autant de connaissances maritimes que François Hollande ne possède de charisme politique. Eh bien Polanski nous offre ici l'anti "Love boat", un voyage qui nous mène jusque dans les pires vices humains. C'est tout simplement délectable. Le suspense est remarquablement ménagé jusqu'à un final bluffant. Beaucoup de scénaristes auraient des leçons à prendre avec "Lunes de fiel". Emmanuelle Seigner y incarne la tentation avec un grand "T". Tu m'étonnes que Polanski l'avait épousé en 1989, soit trois ans avant le film. Pas fou le gars. Autre point fort, et peut-être le plus appréciable, les dialogues. Ils sont véritablement ciselés. Ils m'ont rappelé les images de la guerre du Golfe à la télé, quand on voyait les Amerloques balancer leurs missiles SCUD sur l'Irak. Les répliques font mouche à chaque fois. On pourra bien sûr regretter l'esthétique du film, un peu "cheap". On a du mal à croire qu'il a été réalisé dans les années 1990 tellement les images sont laides. Mais bon. C'est du très grand cinéma.
J'ai beaucoup aimé le bouquin, et je trouve que Polanski se débrouille bien en l'adaptant à l'écran. Un bémol toutefois: je trouve que Emmanuelle Seigner n'est pas convaincante dans le rôle de Mimi.
Un Polanski en très, très petite forme. Emmanuelle Seigner joue dans les trois plus mauvais films de ce grand metteur en scène (selon moi, bien sûr) : Frantic, Lunes de fiel & La neuvième porte ("What" est à part). Je ne sais pas s'il y a relation de cause à effet, mais quand même !
Il faut avoir été réellement Amoureux pour être profondément touché par ce film. Polanski traite avec brio le sujet de l'Amour passionnel. Il n'y a rien d'obscène dans ce film. Tout est vrai, pur. La limite entre l'Amour et la Haine est extrêmement fine et passer de l'un à l'autre est chose aisée. J'ai lu dans l'une des critiques "ce film va trés loin dans l'exploration des sentiments amoureux que peuvent éprouver certaines femmes (une minorité quand meme, car le cas est atypique)". Mais Polanski ne traite certainement pas ici que de la Passion chez les femmes. Oscar dans le film est un véritable passionné, fou d'amour pour sa Mimi. C'est d'ailleurs celui qui en parle le mieux lorsque Nigel traite son récit d'obscène : "Obscène ? Quelle idée se fait on chez vous de la véritable Passion ? Savez vous ce que c'est qu' idolâtrer une femme ? Il n'est plus rien d'obscène quand on en arrive là . Les vrais gestes de l'Amour se transforment en sacrements vous ne comprenez pas ?" Ce film est un chef-d'œuvre.
La relation charnelle entre l'homme et la femme est un sujet qui a inspiré beaucoup d'écrivains ou de cinéastes mais dont bien peu ont su en saisir et surtout à en restituer toute la complexité. Parmi les premiers, citons Choderlos de Laclos, Sade évidemment, D.H. Lawrence et Henry Miller (liste non exhaustive). Parmi les seconds, en dehors de Sternberg, Buñuel, Bergman et (dans un tout autre genre) Howard Hawks, il n'y a pas foule… Autre remarque : bien souvent, les cinéastes utilisent (dans un réflexe bien naturel) leur propre objet (au sens psychanalytique du terme bien sûr) sexuel pour dévoiler et projeter leurs fantasmes. Ce fut le cas de Sternberg avec Marlene Dietrich, d'Orson Welles avec Rita Hayworth, de Vadim avec Bardot... Polanski n'est pas Buñuel - loin s'en faut - au niveau de l'introspection et de l'exposition du fantasme mais il met en avant lui aussi sa compagne, à savoir Emmanuelle Seigner, déjà vue quatre ans auparavant dans le médiocre Frantic. Le problème est qu'elle est très loin d'être à la hauteur du symbole sexuel qu'il voit en elle. Du coup, on a du mal à saisir la passion dévorante de Peter Coyote. Et comme tout en découle... le film laisse un goût de déception malgré quelques très bonnes intentions que l'on doit reconnaître à Polanski, notamment et comme toujours au niveau d'une mise en scène techniquement irréprochable.
fort et troublant. Et malaisant comme les meilleurs Polanski. Il dissèque ici un roman de Pascal Bruckner sur la passion amoureuse et sa déliquescence au travers d'un couple à la recherche de sensations aussi fortes que vaines et qui se brulera les ailes... Il joint à son histoire de l'humour avec le couple d'anglais guindés (scène du reveillon farfelu au possible) attiré par cette histoire. La proximité d'une croisière va faire exploser ce petit monde. Le couple vedette fonctionne bien, on croit à leur amour. Le film montre le danger de toute passion
Un drame érotique de Roman Polanski qui s'embourbe dans du sulfureux de bas étage.Il faut dire qu'au début des années 90,"Basic Instinct" avait lançé la mode de ces films de passion malsaine.Polanski filme avec une certaine grâce sa muse,Emmanuelle Seigner,qui a le don de taper sur le système,en plus d'être une piètre actrice(où a t-elle appris à dire des répliques?!).Peter Coyote,lui,est nettement plus convaincant en écrivain torturé.Leur couple est dissonant.Ils ne viennent pas du même monde.Si au début,l'excitation sexuelle domine tout le reste,avec son lot de sadomasochisme.Petit à petit,la relation se fait toxique,chacun humiliant l'autre tour à tour.L'amour déraisonné,proche de la folie.Coyote,désormais infirme cynique,raconte son histoire,au cours d'une croisière,à un snob anglais(Hugh Grant,égal à lui-même),qui fantasme justement sur la danseuse.Bref,"Lunes de fiel"est très conventionnel bien que réservé à un public averti.Polanski a bêtement suivi une tendance,a mal choisi son actrice et se vautre dans le grossier.
Ce film m'a fasciné. Polanski nous livre ici une fable sur l'amour destructeur particulièrement réussie. La description et l'évolution de la relation entre Peter Coyote et Emmanuelle Seigner (quels acteurs !) a quelquechose d'envoutant. Certes, le film est un peu long et le prétexte de la croisière parait moins réussi que le reste, mais indiscutablement, Roman Polanski prouve ici qu'il s'élève largement au-dessus du niveau de la moyenne des réalisateurs. On déguste comme un excellent roman (sans mauvais jeu de mots).
Au delà de l'adaptation d'un roman de Pascal Bruckner, Polanski a surtout réussi à reconstituer l'ambiance des années 80. La mise en scène est magnifique et l'histoire, montée en flash back est très prenante. Injustement oublié à sa sortie, un des meilleurs films des années 90.
Roman Polanski s'est attaqué à beaucoup de domaines : le huis-clos terrifiant de sa trilogie en appartement , le thriller (frantic) , le film policier classique(Chinatown) , le drame historique (le pianiste)ou encore la comédie (le bal des vampires) . Ce "lunes de fiels" est un drame romantique , sensuel , pervers , malsain et érotique . Polanski analyse le couple avec plus ou moins de réussite . En prenant le cadre d'une croisière et un couple en doute , il fait surtout intervenir par une structure en flash-backs un autre couple qui connait une descente aux enfers . Dans ces flash-backs , rappelant un peu "casablanca" au début , la mise en scène épouse les humeurs du couples : d'abord poétique pour l'amour fusion , l'amour platonique . Ensuite plus réaliste et sombre quand le couple sombre dans la lassitude et la haine . Néanmoins peu de séquences marquent vraiment l'attention et le film se révèle très bavard . L'erotisme et le sado-masochisme prennent des tournures plus ou moins artistiques qui surprennent mais ne restent pas inoubliables . On ne dépasse pas le cadre de la légère provocation . Le film souffre aussi de quelques longueurs malvenues . Polanski filme sa muse Emmanuelle Seigner avec beaucoup d'amour , profitant au maximun de son charme pour en faire une femme fatale démoniaque . John Coyotte révèle un talent pour passer par diverses émotions , et le voir en chaise roulante impuissant face à sa femme n'est pas sans rappeler James Stewart dans "fenêtre sur court" . Kristin Scott Thomas est toujours aussi juste ; quand à Hugh Grant , on ne sait pas trop ce qu'il vient faire là ... "lune de fiel" est donc un Polanski mineur mais pas raté , une étude du couple imparfaite mais intéressante ... à réserver aux admirateur de Roman Polanski
le film français dramatique avec un peu d'érotisme , c'est une sauce très banale dans cette période des années 90.moi perso j'ai pas aimé , pas d'intérêt donc pas aimé.
Une chose est claire, ce film est loin d'être une comédie. Un film ou en effet nous sommes pris aux tripes. Quelle relation ambigüe et particulière qui va les mener a leur perte. Les acteurs sont bien évidemment assez exceptionnels. Je peux cependant reprocher une chose au film, qui est capital; sa longueur. Le film parait très long et je dois dire qu'a certains moments j'ai décroché avant de me replonger dans le film, choqué par certains comportements.