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Eowyn Cwper
119 abonnés
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3,0
Publiée le 11 février 2019
Berceau supposé du giallo, L'Oiseau au plumage de cristal est bien en couleurs. Au carrefour anachronique de Hitchcock et de Columbo, Argento semble filmer comme un détective, sa caméra chérissant le détail avant de revenir à une image globale aussi pointue et complexe que l'enquête qu'elle illustre... mais pas aussi floue !
Les zones d'ombre sont bien présentes dans l'intrigue tout comme dans l'image, la lumière calfeutrée devenant elle-même le rythme. Parce qu'en termes de rythme, Morricone n'est pas cette fois très bien accordé avec son thème ; il tente de composer l'angoisse mais sa griffe est trop visible pour ne pas entacher cette humeur. Le mouvement des scènes, qui font défiler des personnages plus charismatiques les uns que les autres (quoique Musante est monocorde), s'inscrivent bien dans un scénario qui privilégie son aspect thriller sans négliger la place de l'affection.
[Spoiler] Parfois, l'émotion est pourtant utilisée comme carburant brut à la psychose qui se déchaîne. Mais par son talent pour revenir parfois sur ses pas (pour explorer d'autres pistes, peut-être !), le scénario n'aboutit jamais sur une impasse : tension, surprise, poursuite, on passe de la banlieue à la ville, de l'ombre à la lumière avec fluidité sans remarquer le montage. Et c'est bien le but, au final. Même ce fameux détail sur lequel la police se casse les dents et dont on a peur, la fin approchant, qu'il ne donne sur une conclusion qui pousserait le bouchon trop loin, même ce détail est la chrysalide d'une fin poignante, happy end parfait qui répare la tentative par trop naïve de flatter la modernité. Présenter l'informatique comme l'outil miraculeux qui ouvre la voie des miracles à la police scientifique (dont le commissaire ne comprend d'ailleurs rien) n'était évidemment pas le meilleur choix de ce drôle d'oiseau.
L’univers visuel est celui des années 70, donc moins clinquant que celui des années 80 et de Ténèbres par exemple. Du coup c’est un peu terne pour un giallo, même après restauration. Mais après une première partie un peu longue, on se laisse prendre par le plaisir de mise en scène qui caractérise le cinéma de Dario Argento (ou le peu que j’en connais), par les petites touches d’humour (volontaires et involontaires) qui apportent un 2d degré au film et lui donnent son charme. On retrouve la scène qui a inspiré le premier meurtre du Pulsions de De Palma et le thème des photographies et enregistrements qui ont aussi nourri son cinéma. Belle découverte.
Premier film de Dario Argento, ce giallo livre déjà quelques caractéristiques du futur cinéma d'Argento. Alors certes dans des proportions parfois moindres au niveau de l'éclat des couleurs, de la musique lancinante et inquiétante omniprésente, mais tout de même, tout est là.
Et donc ça se suit sans déplaisir, on a une histoire de tueur en série qui tue des jeunes femmes et d'un américain qui est témoin d'une tentative de meurtre. On le suit donc entrain d'enquêter plutôt que de laisser la police faire son travail.
Alors malheureusement une grande partie de l'enquête est cousue de fil blanc, même si je dois dire que la toute fin reste assez surprenante, mais arrive un peu de nulle part étant donné que ce qui sert à nous révéler le pot aux roses Argento ne nous l'avait pas montré. Mais je suis bon joueur. Le film est moins angoissant que d'autres que j'ai pu voir de lui, peut-être car la musique y est moins forte, que l'atmosphère est moins oppressante, mais en pur film "policier" ça se tient assez pour tenir en haleine son spectateur pendant 1h30 sans qu'il ne décroche.
Mais ce qui est fascinant c'est la mise en scène, on a un plan sur la fin où soudain la caméra s'élève dans les airs pour filmer le personnage en plongée, pui la ville et on a cette dérangeante impression, non seulement qu'on est observé, mais d'être une fourmi dans bocal et que quelque chose de plus grand nous dépasse et joue avec nous.
Je crois cependant que ce que je préfère reste les meurtres et le soin méthodique qu'y accorde Argento. La lumière qui s'éteint, le personnage qui est dans le noir, le personnage qui se doute que quelque chose ne va pas, et puis il est bien vite trop tard. Et même lorsqu'il n'y a pas cette gradation morbide pour jouer avec la victime, comme lors du premier "meurtre" qui ouvre presque le film dont le héros est témoin, Argento joue avec le macabre, cette main tendue vers la caméra rappelle celle du personnage assassinée dans le film en 3D le crime était presque parfait. Et on la voit, cette victime, impuissant, se tortiller, gigoter de douleur, alors que le héros est comme nous spectateur séparé du crime par une vitre qui empêche de la sauver.
Il y a une dimension ludique à tout ça qui est réjouissante et qui fait un bon film, même si comme dit ça n'est pas son meilleur film car ce qui peut est prévu est très prévisible et ce qui ne l'est pas, tombe réellement du ciel. Il reste que ça annonce déjà un peu Profondo Rosso, avec un personnage qui croit voir quelque chose qu'il ne voit pas réellement, ou qu'il voit mal...
Premier film du cinéaste Italien Dario Argento et premier volet de sa "Trilogie Animale", L'Oiseau au plumage de cristal est aujourd'hui une référence du Giallo. Argento y pose immédiatement les bases de son cinéma: mise-en-scène lente, trompe-l’œil au sujet des indices, meurtres esthétisés, vue subjective et twist final. Argento déplace sa caméra avec fluidité pour rendre les décors presque vivants et même intrigants, on se perd avec l'enquête tant les indices peuvent indiquer une direction ou une autre. Le twist final très surprenant ne manque pas de nous piéger tant Argento a réussit à dissimuler et à cacher le sens de ce qu'on croyait voir. Mais cela reste sa première réalisation et il a des lacunes, comme les personnages réduits au minimum qui donnent l'impression que l'on regarde un épisode de série télé et l'enquête qui s'éternise inutilement. Reste un polar avec une esthétique soignée qui laisse déjà prévoir le cinéaste que Dario Argento allait devenir.
Premier film et premier giallo de Dario Argento, l'Oiseau au plumage de cristal est un excellent film du genre, bénéficiant d'un scénario policier bien ficelé et d'une mise en scène déjà virtuose. Argento réinvente le giallo tout en restant fidèle à certains codes du genre. Une réussite.
Avec "Suspiria " le meilleur film de Dario Argento.Dès son premier film il realise ce qui restera comme le meilleur giallo.Mise en scène de haut vol,scénario à surprise, musique signé Ennio Morriconne, tous les ingrédients sont réunis pour faire de cet "Oiseau " un must du genre qui sera maintes fois copié sans être égalé.On peut se rendre compte que par sa modernité ce film n'à pas pris une ride et influence encore de nombreux cinéastes. A posséder dans toute vidéothèque qui se respecte.
Film qui inaugure le giallo italien dont Argento sera unanimement reconnu comme étant le maître du genre. Un jeune écrivain américain assiste un soir à une tentative d’assassinat en passant devant une galerie de peinture. L’assassin s’enfuit. Retenu dans une Italie indéterminée (Argento situe rarement ses films avec précision géographiquement) comme témoin, il fera l’objet avec sa fiancée de diverses tentatives d’assassinats. Il mène donc son enquête. Film astucieux où Argento sait créer une ambiance glacée et quelque peu irréelle à la limite du fantastique, genre qu’il abordera peu d’années après. La musique joue un grand rôle notamment la comptine chantée par des voies murmurées qui donne cette sensation d’irréalité citée plus haut, faisant penser que tout ceci n’est qu’un rêve ou plutôt un cauchemar. Les meurtres sont nombreux et il s’agit en réalité d’une « serial killeuse », fait plutôt rare à l'époque pour être souligné. Argento choisit de « styliser » à l’extrême les scènes de meurtres, en faisant avec le temps la marque de fabrique du genre. spoiler: L’intrigue sera démêlée grâce au cri d’un oiseau, pensionnaire d’un zoo, entendu dans une cassette enregistrée qui permettra de localiser les meurtriers, d’où le titre du film . Argento a retenu quelques leçons d’Hitchcock mais on est encore loin du maître et de ses meilleures productions.
Sceptique au début, presque conquis au final ... Dario Argento pond un Thriller fortement influencé par Alfred Hitchcock, il embrasse les codes tout en lui insufflant son style particulier. Le faux rythme du début m'a quelque peu déstabilisé dans ces premières minutes, l'intrigue et l’œil de son réalisateur ont fini par me séduire au fur et à mesure pour ne plus me lâcher. Un visuel très beau, le cinéma italien regorge de talent en la matière, ce long métrage de déroge pas à la règle. Premier film que je découvre de ce cinéaste, j'ai hâte de poursuivre l'aventure tant celui-ci m'a plu.
Une première œuvre est une étape décisive dans la carrière d’un metteur en scène. Il voit dans celle-ci un moyen de projeter sa personnalité, ses envies et ses idées, comme si c’était la dernière, pour créer quelque chose d’unique. En contemplant un premier film on peut alors souvent voir les prémices d’un style ou les obsessions naissantes de son créateur. Avec L’Oiseau… Argento nous entraîne dans les méandres labyrinthiques et tortueuses de son esprit, créant des formes et un fond qui n’auront de cesse de hanter sa filmographie.
Suite de la critique et du dossier consacré à Argento à l'adresse suivante :
Deuxième film que je vois d'Argento et une petit déception pointe le bout de son nez malgré la qualité globale de l'oeuvre. Si on peut constater des effets de mise-en-scène typiques du réalisateur, le scénario bien que très encré dans ses thématiques avec un traitement très personnel montre beaucoup de faiblesses. Incohérences et prévisibilités marquent le film au fer rouge malgré une ambiance gothico-baroque réussie mais loin d'égaler Les Frissons de l'angoisse. Alors on a une personnage obsessionnel qui est américain mais ne fait que parler italien. La réflexion sur l'image aurait pu être plus poussée, elle reste assez superficielle mais a le mérite d'être présente. Le scénario garde plein de choses sous silence mais la mise-en-scène permet de ne jamais décrocher du film, de bien flipper comme il faut dans cette ambiance cauchemardesque. La direction photo est très bonne avec des teintes bleutées dans la ruralité verdoyante, la froideur du musée blanchâtre, les noirs très bouchés de la pénombre dans laquelle se tapit le tueur. J'ai aussi beaucoup aimé le personnage secondaire du peintre avec ses chats, m'enfin encore une fois un défaut d'écriture on avait très bien compris ce qu'il en faisait. Didactique là où il ne le devrait pas, silencieux face à l'incompréhension du spectateur, le film multiplie les défauts d'écriture mais se montre tout à fait plaisant quand il rempli son rôle d'inquiétant film noir ! Plaisant, sans plus.
Dario Argento a commencé à se faire connaître avec sa trilogie animalière, et il faut avouer que L’Oiseau au plumage de cristal est un de ses très bons films. Il doit beaucoup à son scénario, et principalement à son excellente narration. Le film avance vite, il n’y a aucun temps mort, aucune scène n’est en trop, et la construction saccadée séduit étonnement bien. En effet le métrage n’est pas vraiment fluide, et pourtant cela ne gêne en rien, c’est un véritable atout, qui supprime l’inutile, le bavard, et permet d’avoir un métrage épuré sur le fond. L’histoire aurait aussi pu être une banale série de meurtres, mais non, c’est beaucoup mieux construit que cela, avec de vrais rebondissements, de la variété, du suspens, et de beaux moments de tension. Personnellement j’ai tout à fait adhéré à l’intrigue, qui n’est toutefois pas la meilleure quand même de la trilogie animale d’Argento. Les acteurs surjouent un peu. C’est à la fois l’époque qui veut cela, et le cinéma d’Argento, et plus largement italien où la tendance était un peu au surjeu, et c’est ici surtout vrai de la copine du héros. Ce dernier est solidement campé par Tony Musante, vraiment très bon dans son rôle, c’est réellement une des excellentes surprises du métrage. Face à quelques seconds rôles trop cabotin, il remet les pendules à l’heure. Les personnages variés, excentriques, surprenants sont en tous les cas des points très positifs. Formellement le métrage bénéficie de la mise en scène virtuose de Dario Argento. Rien à redire, c’est sublime, digne des meilleurs de Palma. C’est recherché, c’est fouillé, c’est alambiqué pour notre plus grand plaisir. Tout est vraiment pensé et la mise en scène est magnifique, accompagné d’une photographie aux petits oignons, de décors toujours remarquables (les escaliers triangulaires…) et étonnants. On voit que chaque immeuble, chaque lieu a été choisi avec réflexion, ça n’a pas été laissé au hasard. Là-dessus il faut ajouter la bande son d’Ennio Morricone, qui aurait pu être un peu plus présente, ça n’aurait pas été de refus. Enfin, L’Oiseau au plumage de cristal est un métrage que je ne saurai que conseiller. C’est un des très bons Argento, visuellement très bien fichus, il pose vraiment un réalisateur plein d’intelligence et de maturité, doté d’un scénario brillant. Les petits bémols vont à quelques seconds rôles trop cabotin. 4.5
Premier film de Dario Argento, il y a déjà dedans ce qui fera plus tard profondo rosso. Le suspens est parfaitement maitrisé pour faire un film haletant, et quand c'est fini, il en reste encore. Toujours ce génie pour créer des décors inquiétants à partir d'une cage d'escalier, de bus au dépôt, de n'importe quoi. Si le film est beaucoup plus sobre que ceux venant plus tard, si quelques passages n'ont pas leur réponse à la fin du film, on a déjà là malgré tout un thriller solide qu'on n'oubliera pas facilement.
L'Oiseau au plumage de cristal est un excellent Giallo (l'un des plus beau) réalisé par Dario Argento... Mais c'est aussi le premier film du cinéaste qui avait était le scénariste de film comme Une corde, un Colt... de Robert Hossein (1968), La Légion des damnés (La legione dei dannati) d'Umberto Lenzi et surtout le coscénariste de Il était une fois dans l'Ouest le plus beau Western au monde réalisé par Sergio Leone... A noter que le film s'inpire du roman Screaming Mimi (traduit en français sous le titre La Belle et la bête) de Fredric Brown, que le film est produit par Salvatore Argento (le père du cinéaste) et que la musique assez expérimental est du grand Ennio Morricone... Ce très beau Giallo met en scéne Sam Dalmas (joué par l'acteur américain Tony Musante) un écrivain américain vivant à Rome qui est témoin de l'agression d'une femme par un mystérieux individu vêtu d'un imperméable noir... ce qui sera deviendra tous les concepts de ces films de ce genre par la suite... A noter que parmi la distribution on peut reconnaitre l'actrice Britannique Suzy Kendall (qu'on retrouvera par la suite dans Torso (le chef d'oeuvre) de Sergio Martino) qui joue Julia la petite amie du héros malgré lui, Enrico Maria Salerno (Le Masque de fer de Henri Decoin, L'Évangile selon saint Matthieu de Pier Paolo Pasolini, l’étrange Candy de Christian Marquand et La bête tue de sang-froid (Le dernier train de la nuit) d'Aldo Lado) qui joue l'inspecteur Morosini, la belle Eva Renzi (une actrice allemande qu'on a put voir dans Mes funérailles à Berlin un très bon film d'espionnage réalisé par Guy Hamilton avec Michael Caine qui reprend le role d'Harry Palmer (Ipcress - Danger immédiat), l’étrange Reggie Nalder qui joue L'homme en jaune et Mario Adorf en peintre maudit... Enfin bref, Dario Argento réalise avec ce premier long métrage un coup de maitre... Un Giallo qui fait (aujourd'hui encore) Référence... A voir absolument
Je découvre ce film aujourd'hui et je dois dire que je me suis fait baladé par cette histoire de tueur aux gants noirs. Dario Argento a écrit un scénario machiavélique, multipliant les fausses pistes, les meurtres, les indices et les coupables possibles avec une très grande maîtrise. Comme souvent, la réponse à l'énigme se trouve dans les premières scènes... Une excellente surprise, servie par d'excellents plans, cadrages et décors, mais surtout par une musique "orgasmique" d'Ennio Morricone.
Premier volet de la « trilogie animalière », première trilogie lançant la carrière de Dario Argento, « L'oiseau au plumage de cristal » vient directement s'intégrer dans la plus pure tradition du giallo italien quelques années après les premières œuvres du pionnier Mario Bava. On y retrouve une ambiance glauque, des scènes sanglantes, des cadrages originaux (gros plans) et des musiques d'ambiance concoctées par l'inévitable Ennio Morricone. L'enquête que l'on suit est plutôt bien ficelée et le suspense est au rendez-vous. Une solide réalisation compense quelques anicroches scénaristiques et des personnages parfois inutilement farfelus (l'antiquaire maniéré, le peintre rustre qui bouffe des chats...). On ajoutera une très bonne prestation de Tony Musante (vu dans la série « OZ ») et on obtient un bon giallo qui ravira les connaisseurs du genre mais également les amateurs de thrillers plus « classiques ».