Ce film, réalisé par Ron Fricke et sorti en 1992, est vraiment très bon ! J'avoue avoir été complètement réceptif à ce film qui ne comprend aucun dialogues mais dont les images sont très parlantes pour certaines tandis que d'autres sont complètement contemplatives. Le réalisateur nous montre ainsi divers recoins du monde avec de magnifiques paysages, alternant avec des images de notre société moderne et des atrocités commises par l'humain. Alors, dit comme ça, c'est un peu bateau, on sent tout de suite la morale un peu facile arriver. Et c'est vrai qu'elle est bien présente, notamment grâce à un montage très orienté, mais elle est tout de même inventive, malgré parfois quelques lourdeurs. On pense par exemple au montage parallèle entre les poussins et les humains dans le métro, qui sont très simplistes dans le fond (et qui reprennent le même principe que la scène en montage parallèle dans "Les temps modernes" entre les moutons et les gens) mais restent malgré tout très efficaces car elles sont bien évidemment très parlantes. Et c'est d’ailleurs la force du film, ce sont ces images qui racontent une histoire en se passant de dialogues, se divisant deux parties bien distinctes opposant la nature à l'Homme. Ces images nous font également prendre conscience que nous sommes bien petits face à la nature, ce qui est encore une fois bateau et niais dit comme ça, mais qui est vraiment très bien mis en avant dans le film. Nous avons également des images où la laideur de l'humanité remplace la beauté des paysages (comme le camp de concentration, les personnes habitant les pays pauvres fouillant dans une décharge, les sans abris etc.), de manière assez brute d'ailleurs puisque nous passons de ces ambiances à l'autre sans aucune transition, ce qui est d'autant plus frappant. Enfin, je ne me suis pas ennuyé une seconde ! Effectivement, en dehors de tout ce que raconte le film, cela fait aussi du bien de se poser et de juste apprécier les images que l'on a sous les yeux. D'ailleurs, on ne se lasse pas non plus de tous ces plans en timelapse (notamment ceux de New-York qui sont impressionnants) ou, au contraire, des plans au ralentit (notamment des habitants de Tokyo) ou encore ceux dans lesquels plusieurs personnes, aux regards très expressifs, font face à la caméra. On retiendra également tous ces plans présentant des Églises, des Temples etc. et, même en étant absolument athée, j'ai été très sensible à la beauté de ces lieux. "Baraka" est donc une expérience unique qui ne plaira certainement pas à tout le monde mais qui m'a personnellement marqué !