Un assez mauvais Deray que ce Rififi à Tokyo. Je pense que c’est un de ses plus mauvais films même. Sincèrement, la seule véritable bonne surprise du métrage c’est son ambiance japonaise, plutôt très crédible. Les décors sont signés d’un décorateur japonais, et ça se sent dans le soin apporté à la crédibilité des détails, des accessoires, il y a un vrai travail fait aussi avec l’exploitation des ruelles, des petites boutiques, de la vie nocturne plus « moderne », c’est probablement l’aspect le plus réussi de ce film en sus d’une bande son plutôt convaincante. Pour le reste, il faut avouer que le film est à la traîne. Ok, le casting est sympa, mais assez mal employé. Vanel apparaît vraiment peu, et c’est guère pour les scènes les plus intéressantes du métrage. Limite il sert de guest, avant le final où oui, il a un peu plus à faire, mais quand même. Le rôle principal revient à un Karlheinz Böhm assez charismatique, mais auquel le scénario ne donne là non plus pas grand-chose de bien intéressant à faire. Barbara Lass est très jolie mais c’est juste un atout charme pour créer une romance incongrue, et Michel Vitold va passer le film à bosser sur un truc improbable et ne sert, finalement à rien. Honnêtement, le casting est intéressant mais les personnages sont vides, sans consistance, on ne sait même pas trop ce qu’ils font là et pourquoi ?
Néanmoins, en complément de ces personnages tout vide, on a une histoire sans queue ni tête. Le film est d’un ennui, mais d’un ennui… On est rapidement mis dans le bain, mais le film se traine à un point… C’est simple, j’ai eu le sentiment que ça faisait que monter et descendre de bagnoles… Le film développe un tas de sous-intrigues pour essayer de tenir la durée réglementaire, et vas-y les romances ridicules, les historiettes sur le passé des personnages qui sont collées comme un cheveux sur la soupe pour gagner trois minutes pas ci, trois minutes par là… On fait carrément disparaître des personnages encombrants comme ça, par magie, et on saura rien de leur sort à la fin… En fait tout ce qui se trouve avant la séquence de fin, c’est uniquement du remplissage. Il n’y a rien de palpitant, même pas une exposition du plan du braquage pour nous faire saliver, braquage, du reste, assez foireux. On y croit pas une seconde, c’est grotesque, à la limite de la science-fiction même, et la conclusion semble être en fait la seule raison d’être de ce film hautement paresseux dans son écriture.
Pour ma part j’ai trouvé ce film soporifique et vide. Heureusement l’ambiance du Tokyo des années 60 et les très très rares scènes d’action apportent un certain charme à l’ensemble, heureusement la fin sauve un poil les meubles, mais ce métrage est l’exemple même de la prod mal écrite et mal construite. Dur dur ! 1.5