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Sacha P
2 abonnés
29 critiques
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0,5
Publiée le 9 février 2021
Moi qui adore la série des films "rififi" inspirés d'Auguste Le Breton, je n'ai retrouvé aucune des qualités habituelles dans cette escapade japonaise. Le style flamboyant des années 50 des Gabin et consorts est ici vidé de toute substance pour s'aligner sur la nouvelle mode dictée par La Nouvelle Vague. Résultat : un naufrage absolu. Scénario inexistant - mais genre vraiment -, acteurs neurasthéniques et vide intersidéral à tous les étages. A la limite, 2 ou 3 plans du Japon de l'époque, surtout dans les restos, sont intéressants à titre de témoignage. Sinon, rien à sauver, j'ai arrêté au bout de 30 mn.
1 étoile pour la beauté de certains plans ainsi que la très belle utilisation du noir et blanc. Pour le reste, pas grand chose a conserver : scénario alambiqué inutilement, nombreuses longueurs. De plus dans la version dvd visionnée, les dialogues en japonais ne sont pas sous-titrés.
Jacques Deray a pérennisé cette vieille tradition de la Qualité, tant décriée dans les années 50 par François Truffaut. Heureusement le cinéaste a su réalisé des films dissemblables, parfois mêmes jusqu’à tenter l’audace. «Rififi à Tokyo» (France, 1962) pourrait, en une formule lapidaire, être considéré comme un film de Lautner réussi ou alors un faible film de Melville. En plein déclin enclenché de la Nouvelle Vague, Deray réalise un film de gangster français assez soigné. Loin du Charles Aznavour de «Tirez sur le pianiste» ou du Jean-Paul Belmondo d’«A bout de souffle», le Karlheinz Böhm du «Rififi à Tokyo» arbore une figure moins désinvolte et beaucoup plus professionnelle. Dès lors, Deray déborde sur le génie du film noir français, Jean-Pierre Melville. Moins stylisé que ce-dernier et davantage menacé par un esprit qualitatif de routine, Deray tire l’émotion de son récit davantage de la musique de Delerue que du découpage technique de son film. Les personnages, des professionnels froids engagés dans une affaire de cambriolage, sont interprétés par des acteurs peu dynamiques, et par extension peu exaltant. Considéré par la critique de son époque comme engendré sur les sillons de Melville, «Rififi à Tokyo» manifeste l’absence d’envergure qui manque à Deray et qui pétrissait tout le cinéma de Melville. Troisième de ses longs-métrages, «Rififi à Tokyo» et son échappée Japon, applique une des donnes majeurs de la Nouvelle Vague qui consiste à concentrer le point de vue sur les personnages plutôt que sur les situations. Bien qu’ils paraissent froids et peu enclins à exprimer la nature de leur sentiment, les personnages de Deray ont au moins l’avantage de ne pas être des pantins guignols comme dans «Les Barbouzes» de Lautner. Riche d’une volonté d’instiller dans le cinéma français le savoir faire des américains, l’atmosphère studio étouffe parfois de trop le film, à l’époque où Rossellini avait ouvert la voie au cinéma dans la rue.