Mon nom est Personne est un western spaghetti bien connu, et c’est vrai qu’il a de réelles qualités, offrant un de ses meilleurs rôles à Terence Hill au passage.Le métrage s’appuie évidemment sur son casting, et surtout sur ce duo très singulier et très agréable : Hill-Fonda. Tous deux se débrouillent remarquablement bien, Fonda jouant la légende de l’ouest, très classique, typique de tout western réalisé dans les règles de l’art, et Terence Hill évoluant tout à fait dans son élément, dans une prestation semi-parodique très réussie, introduisant tout ce qui fait son style habituel : légèreté, décontraction, second degré, avec toujours cette capacité à ne pas sombrer dans le ridicule malgré des scènes qui peuvent ici s’y prêter. En revanche le reste du casting à moins d’intérêt, non pas à cause de mauvais acteurs mais surtout par l’omniprésence du duo de vedettes.Le scénario est lui aussi solide. Comme souvent dans le western spaghetti on pourra regretter une tendance à prendre un peu trop son temps. Certes c’est une marque de fabrique du genre, mais honnêtement parfois on a vraiment le sentiment ici qu’il fallait un quota tant ce n’est pas toujours justifié. On pourra peut-être regretter une partie centrale un peu creuse, qui vivote surement trop avec les blagues de Terence Hill dans une fête foraine. Pour le reste le film a des atouts. Très référencé, le film prend le parti du second degré, et cela lui réussit bien, trouvant un ton original par rapport à la concurrence. Ensuite il y a de vrais très bonnes idées, avec un début remarquable et surtout une conclusion excellente, qui, mit à part cette partie centrale susnommée, montre que ce métrage dispose d’un scénario tout de même très bien écrit. Globalement on passe un bon moment, malgré le rythme assez lent, quelques redondances aussi.La réalisation est soignée. J’ai beaucoup apprécié le travail de mise en scène, qui sait mettre en valeur les paysages de l’ouest, les scènes marquantes (le duel par exemple, la charge de la horde), et de manière générale on retrouve tous les procédés habituels du genre, qui, il faut le reconnaitre, offre de ce point de vue souvent de belles surprises. Les paysages précisément sont aussi très réussis, offrant l’habituel atmosphère désertique propre au genre, mais avec de belles surprises comme la ville à la fin, bien reconstituée. La photographie très claire, très naturelle ne manque pas d’allure. Toutefois c’est vrai que la musique est surement le gros morceau du film. Avec Morricone bien entendu aux commandes, lui aussi étant venu avec une partition très référencée, mais toujours très à propos avec les images.Globalement Mon nom est Personne tient donc très bien la route. Maintenant il faut avouer qu’on dirait presque un pastiche du genre tellement il essaye de respecter avec la plus infime minutie les codes du western spaghetti. Ça en devient parfois presque caricatural, et même si on sent cette volonté de second degré, parfois ca pourra agacer. Pour ma part j’ai passé un bon moment, mais je ne saurai dire que c’est là un chef-d’œuvre.