Voilà enfin la rencontre de Terence Hill (hélas sans Bud Spencer) et l’écriture de Sergio Leone (dont le film est l’idée), sous la direction de Tonino Valerii.
Dire que ce film est culte est un euphémisme, il est littéralement légendaire. De la réalisation au montage, du scénario au jeu d’acteur tout est quasi parfait (l’anguille et le jeu du verre, la scène du cimetière, l’histoire de l’oiseau), sans compter la musique de Ennio Morricone (le thème de la horde sauvage juste ouah).
Personne (Terence Hill) fait la rencontre fortuite de Jack Beauregard (Henri Fonda) son héros. Celui-ci lui explique qu’il a prévu de raccrocher et de retourner vers le vieux continent, mais Personne n’est pas décidé à laisser partir son héros sans un dernier coup d’éclat (C’est un peu raccourci, mais c’est l’idée général).
Le film pourrait très bien être vu comme une suite direct au diptyque de Enzo Barboni sur Trinita, tant le Personnage de Personne y prend inspiration (jusqu’au jeu du un coup une claque, un coup je dégaine face à Don John (Marc Mazza acteur Français hélas bien sous-évalué)). Le duo antagoniste entre le très classe Beauregard (Henri Fonda est merveilleux dans ce rôle) et le cabotin Personne marche à merveille et crée une véritable empathie.
Ce film est d’une intelligence rare, et une véritable pépite d’écriture. Ici Sergio Leone, Fulvio Morsella et Ernesto Gastaldi font un des hommages des plus sincères au cinéma italien (et espagnol) et au genre Western dans son ensemble, ainsi qu’a une certaine forme de cinéma artisanal dont il voit la fin arriver. Sous couvert d’humour et de ce qu’ils savent faire, ils livrent ici une forme d’introspection et d’hommage à leur cinéma. Certaine réplique « finir et souvent plus difficile que de commencer », « Ce qu’il te faut c’est beau final pour que tu puisses passer à la postérité », « Un homme un vrai doit croire en quelques choses », «avec cette argent tu pourras vivre 100ans … je n’ai pas l’intention de vivre aussi vieux » sont autant de phrase personnel qu’il délivre à la future génération comme autant de conseil, pour autant comme le dit Beauregard « Le cumul des ans ne fait pas des sages mais des vieillards » une façon de dire au future créateur « construisez votre route ».
La horde sauvage représentant l’industrie cinématographique produisant à la chaine des œuvres face Jack Beauregard l’artisan. Mais au lieu d’être dans la tristesse et l’aigreur le personnage de Personne est leur miroir, il sait que c’est la fin met va tout mettre en œuvre pour qu’elle soit magnifique. D’ailleurs le nom de Personne n’est pas un hasard, il symbolise le faite que eux (artisan du cinéma) ne resterons peut être pas dans l’histoire mais l’espoir que leur œuvre (les actes de Personne) perdure. Le final représentant d’une certaine façon une passation de flambeau au cinéma des années 80/90, la réplique final de Beauregard l’attestant « essaye de retrouver un peu de ses rêves qui nous habitais, nous autre de l’ancienne génération, même si tu t’en moque de ta fantaisie habituel, on t’en serait reconnaissant » … « Dépêche-toi de t’amuser car cela ne durera pas longtemps, le pays a changé et c’est développé »
La seul note regrettable c’est qu’aucun plan n’ai été tournée dans le désert de Tabernas (province andalouse d'Almería, Espagne), lieu emblématique et principal plateau de tournage des Western Européen. Cela aurait donné encore plus de poids à cet hommage.
Bref …. Ce film c’est 6 étoiles !