Un jeune cowboy admiratif d’un de ses ainés le rencontre, le suit, et tente de le convaincre de débarrasser l’ouest d’une importante bande de bandits, réalisant ainsi un exploit qui le fera entrer dans la légende.
L’influence de Sergio Leone est évidente dans ce western spaghetti. La scène d’introduction, longue, presque sans paroles, est une réplique de celle d’ «il était une fois dans l’ouest » ; la musique d’Ennio Morricone rythme l’action de la même manière, et cite d’ailleurs fugitivement durant le duel final une mélodie de ce film ; grands espaces, séquences démesurément longues, gros plans de visages, présence obsédante des bruitages, cynisme apparent des héros, penchant pour le baroque, tout renvoi à l’auteur du bon la brute, le truand.
A travers un sujet de western classique, Valerii souhaite montrer le changement en œuvre à la fin du dix-neuvième siècle aux États-Unis : la fin du grand ouest se profile, l’époque des étendues vierges, des domaine réservé aux aventuriers s’achève, le pays se civilise, se peuple, devient plus urbain. L’opposition entre les deux héros est bien celle entre représentants de deux époques.
Les prises de vues sont superbes, surtout celles de la horde sauvage, et le film fourmille de trouvailles, tant de scénario que visuelles. Mais tout cela est hélas apprêté, et émaillé de scènes assez stupides, fort longues elles aussi (fête foraine, concours de tirs sur chope de bière, par exemple), voir de vulgarité. Le jeu de Terence Hill n’est souvent que cabotinage.
Et puis il est difficile de jouer sur plusieurs registres à la fois. Le sens épique s’accommode mal avec la parodie et un humour grinçant et cruel. Seul Léone savait manier cela avec bonheur.
Un spectacle que l’on revoit malgré tout avec plaisir, en dépit de ses défauts.