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Eowyn Cwper
124 abonnés
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3,0
Publiée le 27 janvier 2019
La conscience sociale peut-elle être si prégnante qu'elle étouffe un film ? D'abord, c'est symbolique : la Russie profonde dont il est si difficile de partir (...pendant cinq minutes), les préposés habitués à nettoyer dans la gare les résidus organiques d'animaux de type fermier, l'ami de Tbilissi qui importe un vin grec, tout ce joli monde de clins d'œil très insistant ne nous laisse pas filer : regarde, spectateur, pourquoi notre Mère Patrie souffre. Le "pourquoi" se met donc en place dans ce qu'il dépeint : dans la douleur.
Le "comment" est nettement plus qualitatif, surtout parce que les Russes sont étrangers au concept de mal jouer. Nonna Mordyukova, énergique voire flamboyante, met excellemment le ton, fusse-t-il hurlé, se transformant en le réceptacle idéale pour l'incompréhension d'une provinciale face à la vie moderne. La vie moderne, parlons-en, parce que c'est le comment. Dans cité, un ratio d'une grue pour une maison ; une culture américaine haïe pour son intrusion mais pas pour son symbole, parce qu'elle berce la jeunesse en laquelle sont les espoirs d'un futur différent ; des générations âgées désilusionnées par l'ouverture soudaine au monde (en 82, la chute de l'URSS se fait pressentir), des distances géographiques franchissables par train, mais des distances en mode de vie pour lesquels il n'existe même pas encore la roue.
Même s'il en fait trop, Mikhalkov montre tout ça, et il le montre bien, aussi proche de ses personnages qu'il peut se le permettre, mais jetant son regard au loin par un usage grandiloquent du zoom. On cherche son échelle comme ce pays perdu qui se raccroche à son identité en cherchant à faire le deuil des compromis. Un drame poignant, historique et pensé si bien pour son époque qu'on a l'impression de le voir à moitié en couleur ; en noir et rouge, sûrement.
Ce n’est certes pas le meilleur film de Mikhalkov qui tombe ici parfois dans la facilité d’écriture en critiquant de manière un peu trop univoque les dérives de la société urbaine moscovite face à la vraie Russie qui ne peut qu’être rurale et apportant les vraies valeurs. Toutefois, il faut reconnaître au cinéaste une certaine maestria visuelle, et surtout une capacité à rendre sympathique des personnages pourtant irritant au départ. On notera d’ailleurs que le film est très bavard et bruyant, porté par la faconde russe au point d’être un peu saoulant par instants. Reste que tout ceci est assez symptomatique de l’état de l’URSS peu avant la perestroika.
quel réalisateur gigantesque que Mikhalkov ! peut etre faudrait il se rendre bien compte que La Parentele , que je considére comme lun de ses meilleurs films , a plus de 40 ans !.Quelle modernité dans la réalisation , dans la mise en scene a son sens litteral . Une jeunesse , un entrain , une technique descriptive qui envoie bien profond , bien loin de soit disant chefs-d'oeuvre de ceux que l'on nomme , avec le recul , "maitres" ...Il devance Kusturica , et bien d'autres , par sa jeunesse d'esprit , sa tres personnelle façon d'utiliser , même pour les thémes les p)lus graves , un cinéma de gaité et d' Amour .." La Parentele est un réel film de Festival , qui aurait du etre auréolé de Palmes , de Lions et Cie ....mais bien sur les acteurs n'ont pas le look des tapis rouges . Et la diffusion a sans doute été coincée .