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traversay1
3 572 abonnés
4 861 critiques
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3,0
Publiée le 3 août 2016
Un bon Mocky, presque sans maladresses techniques, dialogué par un Marcel Aymé encore vert. Le scénario n'a pas tellement d'importance relégué au second plan par les interprétations savoureuses de Fernandel et Jean Poiret et quelques apparitions croquignolettes de Galabru, Cowl, Carmet et consorts.
Voilà un Mocky bien léger... Tellement qu'on en vient à se demander quel intérêt à suivre les "aventures" de ces employés responsables malgré eux de 15 millions d'anciens francs... Il ne se passe pas grand chose, on les suit, à la banque, à la gare, ... Rien de follement amusant ! A réserver donc aux amateurs de Fernandel ou encore de J. Poiret.
Fernandel et Jean Poiret (et tous les autres) ne sont pas apparus que dans des chefs-d'oeuvre mais là, ça tire plutôt vers le navet. L'histoire en elle-même est complètement invraisemblable : qui va croire qu'un chef comptable et un caissier principal puissent traverser Toulouse, puis une grande partie de la France et Paris avec 15 millions de francs (nous sommes en 1965) en petites coupures qui dépassent de toutes leurs poches ? Les gags sont en plus tellement gros que le film en devient ennuyeux.
"La Bourse ou la Vie" est du très très bon Mocky. Même si parfois le scénario manque de solidité, ce qui est l'apanage de toute façon des films du réalisateur, il est difficile de résister à cette course-poursuite folle jamais trop répétitive mais constamment drôle et très bien rythmée avec en prime un brin de loufoquerie. Quelques bonnes idées ponctuent le déroulement de l'action comme les paris sur les plaques d'immatriculation. Le casting est véritablement à la hauteur à l'image de Fernandel qui trouve un partenaire à sa mesure avec l'allemand Heinz Rühmann, et Jean Poiret qui fait joyeusement et admirablement le con tout au long du film. Un des meilleurs Mocky.
Tout aurait pu fonctionner : il y a Fernadel, un scénario ou les situations rocambolesques se suivent sans arrêt, des seconds rôles qu'il est toujours agréable de revoir, des scènes dans Paris. Mais cela n'a pas fonctionné. Je ne saurai l'expliquer. A voir par les amateurs inconditionnels de Fernandel et les amateurs pas trop difficiles des comédies françaises.
Le scénario est tout a fait sommaire. Le caissier et le comptable d'une société convoient pour leur supérieur une grosse somme d'argent. De Toulouse à Paris, les deux employés modèles auront à coeur de livrer le magot un peu louche en dépit de diverses péripéties superficielles, de trains ou de rendez-vous manqués.
Au contraire des meilleures comédies de Mocky tournées dans les années 60, "La bourse et la vie" n'a pas de vocation satirique. Ce qui destine la comédie à n'être qu'un divertissement mineur supplémentaire pour Fernandel. En revanche, on y retrouve avec plaisir les personnages typés et farfelus chers à Mocky. Ils apparaissent brièvement ou épisodiquement au cours du périple de Migue et de son collègue Schmidt et constituent l'essentiel de l'attention qu'on porte au film. Ces figures singulièrement cocasses caractérisent l'oeuvre entière et le style du cinéaste, sorte de compromis, relativement à la mise en scène et à la direction d'acteurs, entre candeur et complaisance.
En tête d'affiche, Fernandel joue si sobrement (probablement parce que la comédie n'est pas formellement conçue autour de lui) qu'il intègre très discrètement, très humblement, un univers comique qui n'est pas forcément le sien.
Ce Jean-Pierre Mocky mélange espièglerie, pingrerie et radinerie autour de trois personnages. Le premier est Jean Poiret dans le rôle du méchant avide d'argent qui utilise deux comptables dans une entreprise pour transporter de l'argent à son profit. Ces deux comptables sont un Marseillais interprété par Fernandel et un Alsacien (Heinz Rühmann, hilarant) dans des styles très différents bien sûr, qui vont devoir transporter cet argent ensemble à travers la ville de Bordeaux pour aller à la banque, et puis ensuite en train pour aller à Paris. Tout ceci est basé sur des quiproquos et le fait que ce qui est prévu par les personnages ne se déroule pas comme prévu, ce qui leur permet de côtoyer et rencontrer des personnages loufoques que nous voyons de manière régulière chez Jean-Pierre Mocky. Par exemple ici Jean Carmet dans le rôle d'un prêtre aveugle et chauffard. C'est aussi l'équipe de binoclards à qui Jean Poiret doit donner son argent, groupe iconoclaste dont nous ne comprenons pas bien le rôle, mais ce n’est pas grave, car ils amènent l'exotisme que l'on attend d'un film de Jean-Pierre Mocky. Et c'est aussi l'extraordinaire scène avec leurs confrères parisiens, où l'interprétation de Darry Cowl est géniale, avec Jacques Legras en complément dans la séquence. Dans les galeries de personnages un peu inhabituels, mais typiques du bestiaire Mockien, il y a la présidente directrice générale interprétée par une femme (Simone Duhart) se comportant comme un homme avec les mises en abyme qui en résultent. Ceci n'est que faiblement subversif, mais au total plutôt sympathique parce qu'il y a un savoir-faire de Jean-Pierre Mocky et son équipe autour de tout cela et aussi grâce au fait qu'il a de très bons acteurs qui donc incarne parfaitement cette galerie d'hurluberlus.
Une comédie rétro au top niveau. C'est drôle, c'est bien rythmé, les personnages sont excellents et les comédiens aussi. L'humour repose sur du comique théâtral ; notamment le comique de répétition très récurrent. Le scénario n'a rien de révolutionnaire en soi, mais un je-ne-sais-quoi rend le film incroyablement agréable. L'alchimie prend à merveille. La légèreté y titille la loufoquerie. Une petite pépite en somme. Mention spéciale pour la scène de roulette de casino version plaques minéralogiques. C'est vraiment une idée drôle, surprenante et savoureuse.