Miroir de la société américaine, à peine déformant diront les antis-américains primaires. Au-delà de l’audace esthétique, (cela semble être tourné en vidéo numérique, et donne un aspect brut, réel, de quasi reportage), très peu de champ et des couleurs plates, sans profondeurs, sans joliesse, presque artificielles. Acteurs tellement naturels que cela semble totalement improvisé, et tellement précis dans leur jeu que cela semble être totalement dirigé, de main de maître. Des bizarreries et des dizaines de situations imbriquées de sorte que l’on suit en fait un seul et même personnage, mais divisé en plusieurs couples différents, et ça l’air presque facile, tellement que les 3 heures du films se remarquent à peine. Super travail de raccord son-images-montage, et une caméra qui sublime le quotidien sans le magnifier. Ces gens sont comme l’image, sans profondeur, perdus, drôles, féroces, individualistes, humains en somme. On sent d’ailleurs que Altman n’est pas misanthrope absolu, il y croit encore un petit peu, comme dans un tableau impressionniste, la couleur est là pour nous le rappeler.