C'est l'histoire de Charles, candide provincial qui débarque à Paris, tel un personnage de Balzac (la référence à l'auteur de la Comédie humaine, notammment à "Illusions perdues", est d'ailleurs ouvertement introduite par Chabrol). Dans la capitale, Charles vit dans le giron de son cousin Paul, noceur, séducteur et le meneur d'une petite bande d'étudiants aussi délurés que superficiels.
L'oppositions de moeurs est flagrante entre la fourmi Charles et les les cigales, entre le provincial bûcheur et romantique et ce milieu étudiant parisien dont le le cynisme, l'existence dissolue et les frasques masquent peut-être un profond ennui, voire une incapacité au bonheur. Cela parait évident lorsque Paul (JC.Brialy), tel un diable jaloux, ruine sciemment,
les espoirs amoureux de Charles et de Florence, probablement coupables à ses yeux de pouvoir être heureux.
Ces dispositions à la fois psychologiques et morales ne confèrent pas, toutefois, un fort relief dramatique au récit, hormis sur la fin, où l'on sent poindre un dénouement peut-être tragique, et conformément à son caractère symbolique, pessimiste.
A moins que notre relatif désintérêt ne tienne à la nature des personnages, lesquels semblent avoir vieilli dans les mêmes proportions que les moeurs des années 50-60.