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chrischambers86
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3,5
Publiée le 1 juin 2016
Un poète français a dit : « Le vin est une drogue puissante » . Ce film de Yasujirō Ozu ne nous dit pas de qui est ce proverbe ? Qu'importe, l'essentiel de l'histoire est ailleurs, dans la justesse et surtout dans l'amitiè! Le cinèaste japonais n'a aucune peine à y trouver ces personnages qu'il affectionne particulièrement! On songe par exemple à ce camarade que le hèros de l'histoire gifle à plusieurs reprises pour qu'il reste avec avec son premier amour! Pour Tetsuo comme pour tous ses camarades, c'est là le monde du « changement » , un monde où le lendemain ne ressemble jamais au jour même, où on profite seulement de ce que la fatalitè spoiler: (la mort du père de Tetsuo) a dècidè de vous accorder! Et que la vie vaut la peine d'être vècue même si les simples mots de carrière ou d'amour impossible sont synonymes de « malheur » pour Tetsuo! En riche ètudiant, Ureo Egawa est parfait en donnant beaucoup de modernisme à son personnage! spoiler: De plus, Ozu nous charme dans la scène finale avec ce train que Tetsuo et ses camarades regardent partir! Et vous, où sont vos rêves de jeunesse ? A noter que ce film de Ozu est prèsentè dans sa version muette d'origine, donc sans accompagnement musical...
L'amitié à l'épreuve de la vie. La jeunesse peut elle survivre à l'âge adulte?? Toujours cette obsession de la transmission chez Ozu Et une belle fin quand les mais se tiennent pas le bras
Titre (muet -1932) de la première période de YO, celle d'avant guerre, ou il aborde des aspects sociaux.
Ici, il s'agit d'évoquer en quoi les différences de statuts sociaux peuvent modifier les rapports d'amitié, voire les rendre impossible.
Un étudiant qui fait partie d'un groupe de quatre amis liés par la bienveillance et la bonhommie, hérite subitement de l'entreprise de son père. Cet événement va t il modifier les rapports entre eux ?
Ozu valorise ici l'amitié, l'honnêteté au travers du parcours d'un nouveau jeune patron. On retrouve Kinuyo Tanaka et des scènes qu'on retrouvera dans d'autres des titres du cinéaste ( le sport pratiqué sur la terrasse de l'immeuble de l'entreprise, les trois amis, la scène finale dans le train, les passages à niveaux, le vent dans les feuillages, le personnage grand mince porteur d'une moustache).
Si la seconde partie de la filmographie du cinéaste est de loin la plus vue et connue, la première donne des pistes d'éclairage sur l'intégralité de son œuvre et les préoccupations du cinéaste.
Les interprétations seront variées, contradictoires même entre les exégètes. Elles en disent finalement plus sur les interprètes eux-mêmes que sur les intentions du cinéaste.
Certains membres de la critique disent qu'on peut faire du cinéma sans avoir de message à transmettre. Ils oublient en passant que l'absence de point de vue en est tout de même un.
Mais surtout, la première partie de l'oeuvre d'Ozu me semble montrer que le metteur en scène nous dit bien quelque chose. Il nous propose ( selon moi) son regard sur la vie ( l'impermanence des choses) et nous propose aussi des consolations essentielles ( fidélité en amitié, bienveillance, partage de repas entre amis, jeux en commun...)
Forcément limitée par sa technique, l'oeuvre de Y.Ozu s'en sort remarquablement bien, portée avec grâce par un récit touchant et un charismatique U.Egawa.
L'une des forces du cinéma d'Ozu, c'est d'aborder à de nombreuses reprises des thématiques similaires, sans jamais se répéter et sachant toujours être juste, simple et teinté d'émotion, comme en témoigne Où sont les rêves de jeunesse ?.
Ici, il va s'intéresser à la famille par le biais de la transmission et l'héritage, mettant en scène un jeune homme préférant vivre sa vie et ses rêves plutôt que celle imaginée par son père, jusqu'à ce que ce dernier décède et lui lègue son usine. Le ton de l'oeuvre est d'abord plus axé vers le burlesque où l'on découvre la vie insouciante du jeune Tetsuo, avant de légèrement s'aggraver, et notamment de s'intéresser au travail puis surtout à l'amitié, et se demander si elle peut survivre face aux inégalités sociales et changement de statu.
Ozu s'intéresse à cela avec une certaine simplicité, qui se révélera néanmoins bouleversante dans la dernière partie du récit, surtout cette explication entre les deux amis où ils haussent le ton. Il trouve le bon équilibre, démontre son talent dans les différents tons qu'il met en scène et surtout s'intéresse d'abord aux personnages, les rendant passionnants, surtout Tetsuo puis ceux gravitant autour de lui, sachant exprimer ses propos avec finesse par le prisme de simples moments de vies.
Comme dans Gosses de Tokyo, il démontre une vraie maîtrise du cinéma muet alors qu'il n'a que 29 ans, que ce soit dans la gestion du rythme, la direction d'acteurs où la façon de véhiculer ses propos et émotions. La construction du récit est habile, sachant changer d'atmosphère au fur et à mesure que l'oeuvre avance tandis que ses plans et mouvements de caméra sonnent toujours juste, mettant bien en valeur les réflexions qu'il met en place.
Ozu propose avec Où sont les rêves de jeunesse ? une passionnante lecture sur la famille, le travail ou encore l'amitié, démontrant un vrai savoir-faire, une sobriété et simplicité exemplaire pour véhiculer ses propos et une forte émotion.
Le film peut au premier abord rebuté - il ne contient absolument aucun son intra ou extra diégétique, mais l'intelligence, la patience et la dextérité de Ozu fait peu à peu mouche. Le film est un splendide portrait de la société d'aujourd'hui et d'hier, et explore une multitude de thèmes comme la perte de l'innocence, l'amitié ou l'injustice. La grande force du film est d'employer un ton presque constamment léger et humoristique - et le traitement du réalisateur japonais est d'une simplicité bouleversante, comme à son habitude. Ceci explique peut être pourquoi le propos parait aussi universel. Un réalisateur vraiment fondamental.
spoiler: à voir ne serait-ce que pour l'avant dernière scène : où le personnage principal frappe longuement l'un de ses amis qui ne lui a pas dit qu'il était fiancé à la femme que le personnage principal voulait épouser: il ne lui a pas dit pour ne pas perdre son emploi et avait donc renoncé à cette femme, le personnage principal étant devenu son employeur; celui-ci a été blessé qu'il ne lui ait pas dit, ni les deux autres amis, ceux-ci étant dans la même situation: employés . C'est une scène presque insoutenable: l'ami battu se laissant faire, se laissant glisser par terre (les deux autres amis s'étant d'abord interposés mais prenant conscience aussi de leur responsabilité, restent passifs par la suite) et l'autre continuant à le frapper tout en pleurant, lui reprochant de n'avoir pas tout fait pour garder cette femme aimée, lui reprochant de ne pas avoir fait passer leur amitié avant sa peur de perdre son emploi: "si j'avais su que tu aimais cette femme, étant ton ami, jamais je n'aurais essayé de te la prendre".