Le premier "vrai" film couleur ? L'histoire d'une jeune arriviste qui joue de ses charmes pour monter dans la société est toujours intéressante, d'autant qu'ici Miriam Hopkins nous fait une composition tout à fait remarquable. Hélas le code Hays dans sa grande débilité fait que Mamoulian est obligé de nous montrer une aventurière qui ne couche pas (et qui n'embrasse pas non plus). C'eut été Lubitsch il aurait su nous suggérer des choses, mais Mamoulian n'est pas Lubitsch. En revanche les charges contre l'hypocrisie victorienne sont très bien passées (ainsi que la fin, surprenante), Les américains n'ont jamais supporté l'aristocratie anglaise. Un bon film malgré l'autocensure.
Le film est connu pour être le premier long métrage en technicolor trichrome. La comédie fonctionne assez bien : le cynisme, l'amoralisme de l'héroïne démystifient bonnes manières et futilités des hautes et moyennes sociétés britanniques du 19e siècle et M. Hopkins joue son personnage avec un allant convainquant. La mise en scène est plus décevante. R. Mamoulian vient du théâtre et il fait en l'occurrence du théâtre traditionnel filmé, à la limite par moment du vaudeville.