Scarface est le remake modernisé du classique homonyme réalisé par Howard Hawks en 1932, avec Paul Muni dans le rôle principal.
Au départ, l'action de cette nouvelle version de Scarface devait se dérouler, comme l'originale, à Chicago. Mais cette idée fut abandonnée en raison de problèmes budgétaires.
Brian De Palma a transposé l'action du film de Howard Hawks (qui se déroulait à Chicago) dans le Miami des années 1980, où se concentraient les criminels libérés des prisons cubaines. Ce choix a provoqué des vagues, notamment au sein de l'Office du Tourisme qui craignait que le long-métrage n'offre à leur ville une réputation de haut lieu de la criminalité cubaine, et fasse ainsi fuir les touristes.
Bien que l'histoire soit censée se dérouler à Miami, la majorité du film fut tournée à Los Angeles. En se rendant en Floride, l'équipe de production craignait de se faire agresser par les émigrés cubains en raison du sujet polémique propre au film. Des rues et des bâtiments de la ville californienne furent donc réaménagés pour donner l'illusion d'être à Miami.
Scarface marque la première collaboration entre Al Pacino et Michelle Pfeiffer. Ils seront à nouveau partenaires dans le drame sentimental Frankie & Johnny, réalisé par Garry Marshall en 1991.
Le script a été écrit par Oliver Stone, qui tentait alors de faire face à ses problèmes d'addiction à la cocaïne. Il officia également comme scénariste sur Midnight express (1978), Conan le barbare (1982) et L'Année du dragon (1985), avant de connaître le succès comme réalisateur.
Le personnage principal est nommé Tony Montana en référence à Joe Montana, le joueur de football américain préféré d'Oliver Stone.
Sidney Lumet, qui avait déjà dirigé Al Pacino dans Serpico et Un après-midi de chien, était d'abord pressenti pour mettre en scène ce remake de Scarface. Le projet fut finalement attribué à Brian De Palma, à l'époque attaché à la réalisation de Flashdance.
Steven Spielberg, alors en visite sur le plateau de Scarface, mit la main à la pâte en participant à la réalisation de la scène finale sur l'assaut par les Colombiens de la vaste demeure de Tony Montana.
Le casting ne compte qu'un seul véritable cubain. Il s'agit de Steven Bauer, né à La Havane en 1956 (année du début de la révolution cubaine permettant l'accession de Fidel Castro au pouvoir).
On recense par moins de 42 cadavres dans le film.
Le mot "fuck" ("putain") est prononcé 226 fois, soit une moyenne de 1,32 fois par minute. Voilà qui n'a pas dû aider le film lors de sa classification par la MPAA...
Après le premier montage du film, ce dernier s'est vu décerner une classification "X", soit la plus sévère du système américain. Était en cause, entre autres choses, le nombre de balles impressionnant qu'a reçu Octavio le clown. Malgré plusieurs recoupes opérées par la suite, l’association des professionnels du cinéma (MPAA) n'a pas souhaité revenir sur sa décision. Il a fallu l'intervention du producteur pour que le film soit finalement montré à un panel d'experts (au sein duquel se trouvaient des spécialistes du narcotrafic), qui jugèrent le long-métrage tout à fait conforme à la réalité. La violence n'étant plus perçue comme gratuite mais, au contraire, tout à fait justifiée, la classification du film fut finalement abaissée à "Rated R", autrement dit "interdit aux moins de 17 ans sans accompagnateur".
Malgré ses origines cubaines faisant de l'espagnol sa langue maternelle, le personnage de Tony Montana ne prononce qu'une seule phrase dans cette langue de tout le film. Autre paradoxe intéressant, c'est uniquement dans cette langue qu'est mentionné le surnom du protagoniste : ainsi, s'il vous est impossible d'entendre parler de "Scarface" dans le film, il est une fois question de "Caracicatriz". Malgré cela, le titre hispanique du long-métrage n'y fait pas référence, puisqu'il parle du "Precio del Poder" ("le prix du pouvoir").