En 1983, un des plus grands films de gangster jamais réalisés sort sur grand écran : "Scarface", dirigé par Brian De Palma. Ce film est une fusion intense de violence, de politique, de questions morales, et même d'amour. Il met en scène un monde d'armes, de cadavres, de sang, d'argent et de cocaïne. "Scarface" est en réalité un remake moderne du film d’Howard Hawks (Scarface, 1932). L’ original se penchait sur la vie d'Al Capone et explorait le monde de la mafia américaine. La version de 1983 réinterprète quant a elle la vie d’un jeune réfugié politique cubain immigré en Floride, à Miami. En effet, Fidel Castro a proposé aux cubains emprisonnés de partir pour l’Amérique s’il le souhaitait au début des années 80, c’est le cas d’Antonio montana, plus connu sous le nom de Tony montana qui arrive dans ce nouveau pays sans rien, mais avec beaucoup d’ambitions. On observe dans le film son ascension au sommet du trafic du drogue aux coté de son amis Manny Ribera (interprété par Steven Bauer). Tout le mérite ne revient pas qu’a ce fameux Brian de Palma, la Sound Track de Giorgio Moroder, qui est toujours aussi cultissime après 40 ans, et bien évidemment le scénario d’Oliver Stone, qui a joué un rôle crucial dans la création de cette intrigue emblématique, elle a contribué à définir le genre du film de gangsters contemporain. J’ai constaté qu’un certain nombre de critiques négatives mettait l’accent sur l’aspect violent, la vulgarité, la consommation massive de drogue et le langage injurieux omniprésent au détriment du film… Il est également dit qu’on ne ressent aucune émotion, qu’il ne se passe pas grand-chose pendant 2 heures 40 ce qui rendrait le film « ennuyeux ». Je trouve ces arguments quelque peu exagérés car c’est justement le but recherché du film, j’invite donc ces personnes à se renseigner un peu plus sur le film et son origine, à approfondir ses analyses sur le personnage d’Al Pacino. Tony Montana est indéniablement un personnage attrayant, bien qu’il soit rongé par l’addiction, l’agressivité, la jalousie, l’orgueil, la folie ou encore l’excentrisme, Montana a une part d’humanité en lui, il a un cœur et tient aux gens qu’il aime, mais la drogue et son égo l’ont poussé à commettre des actes impardonnables. Ce jeune malfrat et son ami Manny, grâce a des connaissances, ont le devoir d’éliminer un opposant cubain nommé « Emilio Rebenga » en échange de l’obtention d’une carte verte, ils décrochent donc un job dans un petit boui-boui de Miami. Mais les deux malandrins n’ont pas en tête cette définition du rêve américain. La consommation de cocaïne augmente progressivement au grès de la flambée de sa richesse et de son pouvoir, et le personnage va dégénérer à en devenir détestable. Scarface est une représentation d'une Amérique cauchemardesque et cruelle, peinte de manière extrêmement violente, il y a toute une philosophie derrière Tony Montana et ce monde criblé de balles et d’argent, c'est la raison pour laquelle j'adore Scarface, avec ses dialogues mémorables et une série de scènes devenues cultes.