N'étant à la base pas tout à fait fan des films de gangster, j'ai été surpris par Scarface. Grande fresque qui relate l’ascension, puis la chute, de Tony Montana, réfugié cubain dans le trafic de coke ; à la base, l'histoire n'avait rien susceptible de me captiver. Or, l'équipe du film, que ce soit derrière ou devant la caméra m'a captivé finalement. Déjà, bien sûr, Brian De Palma, avec une réalisation toujours fluide, efficace et intelligente ; ensuite Giorgio Moroder à la musique, grandiose, lui qui m'avait aussi scotché avec la bande originale de Midnight Express... Et bien sûr le scénario, signé Oliver Stone, le scénariste aussi de Midnight Express. Le scénario est d'un rythme et d'une intelligence rare pour un film de 2 h 40 : on ne s'ennuie jamais, les scènes s'enchaînent bien et toujours avec leur lot de surprises. Certes on n'échappe pas aux "clichés du gangster" (relations complètement dénaturées avec les femmes, gueulantes pour montrer leur autorité stupide etc.), mais ces clichés arrivent à passer grâce aux mérites cités ci-dessus !
Enfin, le jeu des acteurs, en particulier celui d'Al Pacino, est exceptionnel : ses regards dans le vide, absents, en homme détruit par ce qu'il a lui même construit et cette folie dans la somptueuse scène finale.
Alors même si je n'arrive toujours pas à trouver les gangsters classe (cela vaut aussi pour les Scorsese et les Coppola), en effet, des individus qui tuent, qui achètent perpétuellement les gens et qui considèrent leurs femmes comme passe-temps, ne peuvent pas être classe, Scarface m'a fait passer un excellent moment de cinéma, autant divertissant qu'enrichissant, vu son statut de film culte.