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Eselce
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3,5
Publiée le 8 juin 2016
Un film muet de référence et devenue un classique, pour ses idées, la brutalité de ses scènes et l'incroyable aura qu'il s'en dégage. La scène du berceau dans les escaliers sera reprise dans "Les incorruptibles" de Brian De Palma et le film sera une inspiration majeure pour bien des cinéastes. A découvrir.
Il y a des films qui ont marqué leur époque mais qui ne parviennent pas à traversé les âges. Bien qu’il soit considéré comme film culte, le Cuirassé Potemkine n'est plus que l'ombre de lui-même. Il faut reconnaître que la réalisation est correcte avec des plans soignés, une belle utilisation de la lumière et une belle musique mais le scénario n'est franchement pas bon, avec beaucoup trop de longueurs, je ne parlerai pas de l'écriture des personnages vu qu'elle est inexistante, des incohérences majeures (surtout à la fin), comme dit plus haut une réalisation correcte mais qui en fait parfois des caisses, des acteurs franchement pas géniaux,un montage qui ne m'a fait ni chaud ni froid. Je suis tout de même content d'avoir vu ce film, car il a sa place dans l'Histoire en général et celle du cinéma mais ce n'est pas le chef-d'oeuvre intemporel dont on m'a tant vendu les mérites.
Après avoir vu des extraits d'Ivan le terrible et d'Alexandre Nevski, je me suis dit qu'il était grand temps d'attaquer la filmographie d'Eisenstein, je regarde donc son œuvre la plus connue... Et je constate qu'elle n'est pas aussi extraordinaire que semblent l'être les deux autres films. Le principal problème est que l'ensemble n'est vraiment pas subtil : ça crie, ça pleure, et vas-y que je montre les visages en gros plans histoire de bien appuyer l'émotion... Non quoi. C'est pénible. En plus de cela, c'est manichéen à l'outrance. Que le capitaine soit détestable je veux bien le croire, mais que l'ensemble des tsaristes deviennent automatiquement des ennemis cruels qui massacrent des civils, c'est un peu facile. Alors, je vois venir le fameux "C'est un film de propagande", mais justement, la propagande ça gagne à être subtil, voire insidieux, pour faire croire au spectateur qu'il a raison de penser comme le film, sans qu'il sente qu'on est en train de lui bourrer le crâne. Formellement par contre, c'est très intéressant. Eisenstein est visiblement très porté sur le montage. Il privilégie les cuts aux mouvements de caméra, ce qui fait que chaque scène est très découpée, et donc rythmée. Par ailleurs, le réalisateur possède façon très particulière de mettre en scène les figurants. Dans les plans d'ensemble, ils forment une masse informe mais puissante. Ils sont filmés d'une manière particulière, presque comme du bétail, peut-être est-ce pour traduire l'idée que l'individu a besoin du troupeau pour exister ? En somme, le fond est présenté de manière assez grossière, ce qui n'empêche pas d'apprécier une forme très travaillée et originale. Ce n'est pas un coup dans l'eau, mais on est loin du touché-coulé.
J'en entends déjà s'insurger contre cette note si basse, et m'insulter pour cela. Ouais, ce film a une mise en scène vraiment incroyable pour son époque, mais c'est tout. Derrière ça moi tout ce que j'y ai vu c'est une œuvre de propagande simpliste et manichéenne (j'avais l'impression de voir le pendant soviétique de Rocky IV, alors je ne vois pas pourquoi je déglinguerais l'un sur sa morale niaise et insupportable et pas l'autre) et surtout chiant à en mourir, à un tel point que j'ai subi le film comme une longue punition alors qu'à la base je m'attendais à quelque chose d'exceptionnel, et pour un film qui dure un peu plus d'une heure c'est un comble. Et aucun personnage auquel se rattacher, suivant le parfait modèle communiste, les personnages sont noyés dans la masse et n'existent plus en tant qu'individu propre (sauf un qu'on voit tellement peu qu'au final on s'en fiche). Donc à part pour voir à quel point on a fait un grand pas depuis, je ne vois pas en quoi ce film dont je n'ai tiré aucun plaisir ni aucune émotion est un incontournable.
Symbole de la Révolution russe de 1905, la mutinerie du cuirassé Potemkine a été immortalisée par Sergeï Eisenstein en 1925 répondant à une commande du gouvernement soviétique pour commémorer le vingtième anniversaire de la Révolution de 1905.
C'est le second film d'Eisenstein après "La Grève" et à nouveau, il utilise des événements passés pour les présenter comme des prémices de la révolution russe de 1917. Ici il met en scène les conditions de travail déplorables des marins, notamment vis-à-vis de la nourriture puis leurs révoltes et la façon dont, peu à peu, le mouvement va prendre de l'ampleur avant de voir les armées tsaristes tenter de stopper cette révolte avec violence. Si le final est plus optimiste que "La grève", ça n'en reste pas moins une démonstration de l'injustice des différences de classes sociales où ceux qui sont les plus pauvres, travaillent le plus, dans d'horribles conditions et doivent faire face à une violente répression au moindre sursaut de dignité.
Film de propagande, Le cuirassé "Potemkine" est assez démonstratif dans ses propos, tout comme la façon dont Eisenstein va opposer les deux classes sociales, mais il n'en reste pas moins puissant et même pertinent pour montrer l'excès des différences de richesses et sociales. La lutte est violence et il n'hésite pas à la montrer, tout comme les répercussions sur le peuple. Mais là où le Eisenstein met bien en valeur ses propos, c'est dans la façon de les mettre en scène, il donne de la tension, de l'intensité, du rythme et de la puissance à son récit. Le scénario est bien construit et orchestré, il met bien en avant la montée progressive du sentiment d'injustice chez les marins avant de rentrer dans la confrontation et donner de l'ampleur à son film, une force et une répercussion.
Tragédie en cinq actes, Le cuirassé "Potemkine" bénéficie aussi du talent et du savoir-faire de son réalisateur derrière la caméra. Usant d'un montage ingénieux, rapide et efficace, il met bien en avant la marche en avant et les prémices de la révolution de 1917. Ses plans et travellings provoquent l'effet voulu et permettent de nous immerger au cœur de ces mouvements de masses. Le suspense monte peu à peu et, comme dans "La grève", plusieurs scènes sont marquantes à l'image de la séquence des escaliers (repris par De Palma dans les Incorruptibles) ou de la façon dont la foule s'unit pour faire face aux oppresseurs.
Une démonstration de cinéma pour un film qui n'a rien perdu de sa puissance et de sa force au fil des années. Eisenstein met en avant les prémices de la révolution de 1917 et incite le prolétariat à s'unir et se révolter contre ses oppresseurs.
Un film propagandiste plutôt facile d'accès car l'œuvre est beaucoup moins prégnante de symbolisme que "Nosferatu" de Murnau par exemple. Même si la mise en scène a vieilli, le discours reste encore relativement moderne. Un récit qui pousse assez loin la réflexion, un manichéisme fortement présent, un chef d'œuvre à la portée hors du commun. Stupéfiant.
Quand on compare au nombreux films du même genre produits actuellement par Hollywood on se dit que vraiment les soviétiques avaient quand même une sacré longueur d'avance. Objectivement s'entend. Du très grand cinéma!
S'il est une chose que l'on doit reconnaître au "Cuirassé Potemkine" c'est sa puissance visuelle. Construit comme un film de propagande pour glorifier la prise de pouvoir du peuple et se ressentant comme tel, le long-métrage muet de Sergueï Eisenstein demeure à bien des égards un summum du genre, avec toutes ses qualités et ses défauts (inhérents à ce genre). Certaines scènes sont impressionnantes et symboliques (citons par exemple spoiler: la mort de Vakoulintchouk, la descente de l'escalier interminable sur le port d'Odessa par la garde tsariste se soldant par le massacre de centaines de citoyens et l'attente de la bataille avec l'escadron du tsar qui finalement n'aura pas lieu ), et le film sait se montrer incisif dans son message de fond malgré un traitement lourdaud et pas très fin. Il en résulte un film dont la portée politique et philosophique reste encore aujourd'hui exemplaire. Un classique à voir au moins une fois dans sa vie.
Il serait mensonger de nier que tout spectateur actuel du Cuirassé Potemkine ne vient pas voir et resituer la fameuse scène des escaliers dans son contexte. Cette longue scène est une prouesse technique pour l'époque (avec des travelling complètement nouveau) et constitue une mise en scène destinée à rester dans les têtes : créer une image inoubliable. Le pari est réussi puisqu'elle est devenue l'une des scènes les plus cultes du cinéma, avec une tension et une émotion encore puissante malgré l'absence de dialogues et de son (hormis la musique). Le landau dévalant les escaliers, le petit garçon piétiné, les femmes implorant, chaque personnage a été pensé pour ajouter une marche à la terreur et faire de ce film un film de propagande marquant. Cette partie ne constitue néanmoins qu'une partie sur les 5 que compte le film. Les 3 premières sont certainement un peu plus faibles, car trop marquées par la propagande soviétique. La dernière est en revanche une très belle scène de guerre navale et de fraternité, avec là aussi de magnifiques plans aériens et une musique puissante mêlant la Marseillaise à des musiques russes (du moins dans la version qu'il m'a été donnée de voir). On peut noter également la superbe idée de montrer les 3 statues des lions du théâtre d'Odessa à la suite, l'un couché, le second aux aguets, le troisième debout, pour montrer le réveil du peuple. Ces 3 statues n'étaient-elles pas un ancêtre du cinéma à une époque où l'on ne pouvait créer du mouvement ?
L'un des éléments majeurs de ce film à la postérité inestimable, c'est son contexte. Celui-ci a été commandé par la Commission d'Etat russe en 1925 pour célébrer le vingtième anniversaire de la Révolution de 1905, premier mouvement de révolte mené par le peuple russe contre le régime tsariste. Le régime montrait des signes de faiblesse qui ont favorisé l'ascension de mouvements d'opposition, ce qui a incité le régime à être plus répressif. Eisenstein avait donc pour but de scénariser et adapter au cinéma la symbolique insurrection du cuirassé Potemkine de 1905. C'est donc un an après la mort de Lénine, en 1925, en pleine mise en place de la nouvelle politique économique, que ce film va être réalisé pour encenser le parti au pouvoir.
Le film est, dans sa motivation première, un film de propagande. Le film a clairement pour but de glorifier les mouvements de révolte qui ont été à l'origine de la chute du régime tsariste. Néanmoins, le cinéma permet plus de libertés et Eisenstein a décidé d'y mettre tout son talent. Ce film est innovant car, déjà, il parle de révolte. Ensuite, le réalisateur livre un film au rythme effréné, aux temps morts quasi-absents, étouffés par une succession rapide des scènes, en corrélation avec la montée des tensions et l'explosion du mouvement de révolte. Les plans cultes font partie intégrante du film, notamment la fameuse scène du landau qui dévale l'escalier monumentale d'Odessa en plein affrontement entre la garde de la ville et la foule.
Le tout est puissant, très idéologique mais on ne tombe pas dans la propagande lourde et manichéenne. Un classique à voir pour tous les curieux !
Juste à côté de la Joconde et de la Pyramide de Khéops, il y a Le Cuirassé Potemkine. Ni plus, ni moins. J'ai eu l'occasion de le revoir il y a peu et la claque est la même que la première fois. Eisenstein a littéralement et tout simplement inventé la virtuosité moderne au cinéma. L'histoire nécessite certes une contextualisation historique et le film est à prendre pour ce qu'il est, un objet de propagande soviétique mais une fois passée cette mise au point, on ne peut qu'admirer la richesse des plans, la profondeur des contrastes, le travail d'orfèvre sur la lumière et cette manière bluffante de montrer l'action et la tension (quel montage dynamique!). Les portraits sont à tomber et on se laisse emporter par ces traits si expressifs. A noter que le film est de surcroît plutôt « facile » à regarder si on le compare aux autres œuvres du maître soviétique. Bref, n'aie pas peur, ce film est aussi pour toi.
Eisenstein nous offre ici une oeuvre puissante au rythme quasi effréné, qui plait quand bien même nous ne rejoignons pas les idées politiques dans lesquelles il s'engage. Chef d'oeuvre du genre: 20/20
Ce film est juste incroyable. Certains diront certainement que, de nos jours, Serguei Eisenstein est complétement dépassé par Nolan, ou même par Roland Emmerich. Certes, peut être, même si je ne le crois pas… mais en contextualisant: quelle claque! Et même sans! Regarder ce film de nos jours est une véritable expérience cinématographique. On comprend mieux pourquoi tous les cinéastes contemporains cite ce film en référence, et de constater à quel point le cinéma a bien peu évolué depuis cette époque, Personnellement je ne vois pas comment on peut éviter la vision de ce film. Donc, si vous n’avez pas encore vu ce film mais qu’on vous l’a conseillé, sachez donc vous attendre au divin, à l'essence même de ce qu'est le Cinéma. Du très grand art!
Bien sûr qu'on peut le voir comme un film de propagande (et même que c'en est un). Mais quelle importance ? Potemkine c'est l'histoire d'une révolte qui a vraiment eu lieu et même si l'auteur prend pas mal de liberté avec les faits, cette façon de la mettre en image est sublime. Un montage au millimètre, des mouvements de foule parfaitement maîtrisés, (la réputation de la scène de la fusillades des escaliers d'Odessa n'a rien de surfaite), un sens aigu de l'ellipse, l'alternance des temps calmes et de la violence. Une leçon de cinéma !
Second film d'Eisenstein après La Grève, il continu ici son oeuvre de politique de propagande et réalise un film pour l'Etat qui le commande pour célébrer le vingtième anniversaire de la Révolution de 1905. Tout d'abord un chef d'oeuvre historique qui est pour moi comme un témoignage de l'insurrection des marins contre leurs supérieurs, insurrection qui se répand dans la ville avant d'être tristement et magnifiquement réprimée par la police Tsariste. Ce film est avant tout un film historique phénoménale. Si l'on ajoute à cela le fait qu'Eisenstein fût un maître et un précurseur dans l'art du montage ( invention du "montage intellectuel", du "montage des attractions", du travelling avant/arrière combiné au travelling latéral, de l'art de filmer des foules, des masses de jambes, des masses de bras ). De plus, on peut citer une scène culte qui laissera toujours une trace dans le cinéma : la scène du landau ( reprise plus tard par exemple par Brian De Palma dans "L'Impasse" ). En conséquence ce film est incontournable car il met en place de nombreuses règles de montages en transgresse d'autres et en innove certaines. Sa postérité fût et demeure très grande, ( qu'elle fût directe ou indirecte ). C'est un très beau moment d'Histoire. Que Viva Eisenstein !