Le film de Gillo Pontecorvo, Lion d'or à Venise en 1966 a longtemps eu des démêlés avec la censure française au même titre que tous les films traitant du conflit algérien. Réalisé seulement 3 ans après la signature des accords d’Evian la plaie était encore trop béante pour que les esprits soient prêts à accepter une telle remise en question de la politique de décolonisation de la France. Sans aucune vedette, Gillo Pontecorvo cinéaste engagé place résolument son métrage dans la veine documentaire pour restituer à travers les évènements qui ont ensanglanté Alger l’ensemble du processus qui a obligé la France à reconnaître que sa domination sur cette colonie conquise en 1830 n’était plus viable. S’il prend clairement parti pour le FLN, Pontecorvo n’est jamais outrancier dans sa démonstration. A la vue du film et du statut des algériens sur leur propre sol qu'il met en exergue on se dit que l’issue vers l'lindépendance était fatale et que l’honneur de la France aurait été de le reconnaître plus tôt. Les différences de classes sociales quand elles sont trop marquées sont déjà difficiles à accepter et portent en elles le germe révolutionnaire. Comment peut-on imaginer que l’on va réduire tout un peuple au sous prolétariat pendant qu’une classe moyenne composée de colons va pouvoir émerger sur un territoire qui n’est pas le sien ? L’explosion était inévitable, on ne pouvait pas demander plus longtemps aux algériens de vivre dans la misère avec pour seul spectacle en rentrant du labeur, la jeunesse pied-noir qui s’amusait à la plage ou dans les dancings. Pontecorvo dissèque très bien la réaction en chaîne d’un pouvoir qui ne veut pas voir la réalité en face et qui croît que l’intimidation et la répression sanglante suffiront à repositionner chacun selon l’ordre établi. C’est le colonel Mathieu joué un Jean Martin qui fera la meilleure analyse de la situation là où les politiques sont le plus souvent aveuglés par les puissants lobbys qui demandent à ce que leurs intérêts soient défendus bec et ongles. Sans aucun pathos le film rend compte des horreurs d’une guerre urbaine qui se règle à coup d’attentats terroristes et de torture. On comprend mieux après avoir vu le film que tout ait été fait par les autorités de l'époque pour éviter que le film soit vu par le plus grand nombre. La question qui se pose en 2012 est de savoir si l’histoire apprend quelque chose aux hommes ,
Nous voici en présence d'un chef-d'oeuvre, impeccablement mis en scène et à la réalisation sobre et soignée. D'un réalisme poignant et saisissant pour l'époque, "La Bataille d'Alger" fit quelque peu polémique en France, et l'on comprend pourquoi, quatre ans à peine après la fin de la guerre d'Algérie. Les mentalités françaises n'étaient pas prêtes à une telle confrontation avec leur propre histoire. Car le tableau n'est pas bien reluisant pour l'armée d'occupation française. Partialité, certes, mais telle était la vérité.
Film à la limite du documentaire du fait de son parti pris esthétique, ce long métrage est une réussite du genre et nous plonge avec fluidité et simplicité au coeur de la tourmente de la " bataille d'Alger ". Le film, malgré une production bicéphale ( Italo-Algérienne ) et un tournage seulement 4 ans après l'indépendance de l'Algérie réussit à éviter les travers de la propagande et du politiquement correct anti-colonialiste à part peut-être seulement dans les dernières minutes, mais bref, c'est un film fort, à voir absolument pour comprendre ce qu'est un film politique et engagé... Les acteurs non-professionnels pour la plupart, la langue de chacun respectée, le grain lourd et contrasté du noir et blanc appuyé par la musique d'Ennio Morricone en grande forme, tout cet ensemble concourt à faire de cette épopée dramatique un chef d'oeuvre à étudier. Ne pas s'abstenir de cette leçon d'intelligence!!!
Un thriller politique puissant, brutal et captivant qui décrypte minutieusement la lutte sanglante de l'Algérie pour son indépendance, rythmé par la musique fiévreuse d'Ennio Morricone. Un cours d'Histoire indispensable. 4,3"25
Vu en VOSTF. "En 1957, l'affrontement sanglant entre les paras du colonel Matthieu et les troupes du FLN dans la casbah d'Alger." Tout est dit. Un film qui prend aux tripes, qui choque, qui montre cette vérité, celle que beaucoup de gens (comme je les comprends) essaient d'oublier... Des meurtres, des tortures, des attentats, des injustices et j'en passe... Cette bataille fût terrible!!!! Les acteurs sont....Je n'ai pas de mots.... Un film historique comme on en voit peu: provocateur, osé, bien réalisé... Tout y est! Même le "haut-le-coeur"! Tout simplement un grand bravo à Gillo Pontecorvo qui bien qu'il se soit fait entre guillemet huer lors de sa remise du "Lion D'or"au Festival de Venise en 1966 et avait été victime de censure en France, pour "propagande" mérite amplement cette récompense pour son professionnalisme et sa 120 ème place sur la liste du magazine "Empire" des 500 meilleurs films de tous les temps.
Reconstruction historique brillante au service d'une réflexion totale sur le terrorisme/ la résistance. Film toujours d'actualité donc, qui nous montre la perte des valeurs au profit d'une cause, un combat dans lequel la démocratie a tout à perdre.
s'il y'a un bien un film à ne pas manquer dans l'histoire du cinéma, c'est peut etre bien celui la, qui a été classé 120éme dans une liste de 500 films les meilleures du monde. L'histoire reste gravée à jamais, oui la france a merdé et il faut qu'elle le reconnaisse.
Avec "La bataille d'Alger", Gillo Pontecorvo nous montre un moment important de la guerre d'Algérie. Il s'agit en effet du soulèvement de la population musulmane (FLN) contre le pouvoir colonial de la France. L'oeuvre retrace principalement l'histoire d'Ali La pointe qui a eu un rôle très important dans cette histoire. L'idée du réalisateur est bonne mais la pertinence du récit le mènera au scandale politique. Ce film a reçu de très grosses pressions de la part d'un groupe de combattants de l'union Française. Le film a même été retiré de l'affiche pendant un certain nombre d'années a cause de multiples menaces et autres incidents graves. Bref, en tout cas une oeuvre qui mérite réflexion et un certain regard sur la question.
film magnifique ,les méthodes de l'armée française a cette époque était a vomir,tout ces hommes qui ce sont déshonorée en pratiquant l’instinct le plus vil qui se terre en nous tous.L'honneur de la France a été lavé par des hommes (bollardiere) de renom en dénonçant les actes barbares de ces" bouchers galonnées". Le peuple algerien a beaucoup de mérite mais malheureusement remplacé par d'autre" colons" la mafia politico-financière qui je le rappelle sont tous des anciens officier français qui n'ont connu que les champs de bataille a travers leur bureau a Tunis ou au Caire.
Une oeuvre engagée et tres interessante, racontée avec passion et sincerité, et présentée comme un témoignage. Avec des acteurs peu connus (voir pas du tout), et Jean Martin, exceptionnel dans ce rôle ! Une photographie superbe et un scenario fascinant, ainsi qu'une bande-originale signée Ennio Morricone, et qui fait partie de ses plus belles oeuvres ! Un film dérangeant, qui a d'ailleurs été longtemps interdit en france, et vraiment sublime...
Pas de parti prit dans ce film. Pontecorvo fait juste une évocation des faits pas de politique ni d'avis, c'est ce qui fait en partie la force de ce film les juges sont les spectateurs. Le noir et blanc et les rues de Alger donnent des images magnifiques. Bon film historique avec des scènes chocs.
C'est pas mal car on voit les méthodes des terroristes de l'époque et leur chasse par les militaires français. Chasse, actes terroriste et combat pour l'indépendance. Je trouve que le film manque d'explication mais vaut le coup d'œil car il est le reflet d'une époque.