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Hotinhere
583 abonnés
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2,5
Publiée le 15 décembre 2022
Resnais nous invite au jeu de l'amour et du hasard avec deux acteurs et une infinité de possibilités. Un exercice de style intéressant et amusant, mais terni par un récit pas très vif, avec un décor en carton pâte qui n'aide pas.
L'idée de départ est originale et très attirante. L'ensemble du film est une pièce de théâtre filmée (puisque adaptée). J'étais bien motivé. Mais une fois le film lancé, au bout de 30 mn et se dire que c'est ça pendant près de 5 heures : ce fut très long et laborieux. Les dialogues sont très ennuyants : ni drôles, ni pointus (comme savent le faire Bacri / Jaoui) font que l'histoire ne m'a vraiment pas intéressé. Un ennui très profond et une grande déception.
Quelques très bons moments, mais sur la longueur le film s'essouffle, et devient redondant. On peut néanmoins reconnaître le talent des deux (uniques) acteurs, et saluer la belle prise de risque d'Alain Resnais.
Deux idées farfelues, celle d’apporter plusieurs options de scénarios en revenant sur les conséquences qu’auraient eu le choix entre deux possibilités faits par les personnages à plusieurs moments espacés dans le temps et celle de donner tous les rôles féminins à Sabine Azéma et tous les rôles masculins à Pierre Arditi, rend le double-film d’Alain Resnais d’autant plus dur à suivre que sa durée totale approche les cinq heures. Entre économies de casting et économies de décors, Smoking/No smoking et son scénario rédigé par le couple Jaoui & Bacri à partir d’un projet théâtral d'Alan Ayckbourn est une expérience cinématographique franchement atypique qui interroge sur l’importance que peuvent avoir, à plus ou moins long terme, nos moindres décisions. Parfaitement ancrée dans l’esprit polymorphique et anthropologique de la filmographie de Resnais, cette variation décalée autour de l’effet papillon est une comédie romantique assez fastidieuse dont la mécanique trop bien huilée pour rester divertissante et la pauvreté de la mise en scène desservent rapidement l’impact comique. D’ailleurs, est-ce vraiment la peine de voir les deux ?
Il fallait oser : du théâtre filmé certes, mais deux acteurs pour une multitude de personnages dans un décor de carton pâte faisant et défaisant les fils enchevêtrés de leur destin. Il faut également adhérer, on est tout de suite décontenancé, mais finalement on s'attache à ces personnages qui apparaissent humains tout simplement, banals comme nous tous. Il faut saluer les prestation de Sabine Azéma et Pierre Arditi, très à l'aise dans cet exercice de style qui ne fait que confirmer leur talent d'acteur. Les personnages partant d'une base qui elle ne change pas révélent à chaque différente scène une facette de leur caractère que l'on ne soupçonnait pas et réussit souvent à prendre le spectateur au dépourvu. Jeu d'apparences donc, jamais le personnage semble être ce qu'il apparaît être et nous étonne. Mais le fait est que nous sommes censés être au cinéma et que ce décor théâtral semble finalement bien pauvre et la scène malheureusement bien vide, puisqu'elle ne peut être occupée que par deux personnages à la fois. Autant le Dogville de Von Trier ne posait pas ce problème, autant celui-ci oui car l'action fait cruellement défaut. On s'étale, on s'étale plus de deux heures durant, si bien que le spectateur fatigue.