Soupçons tourné en 1941 est la première collaboration (sur les 4) entre Alfred Hitchcock et Cary Grant, l'un des acteurs fétiches du maître avec James Stewart. Ce film est prenant du début à la fin, Hitchcock réussit à nous tenir en haleine et le film porte bien son nom ("Suspicion" bien traduit par "soupçons en français"). Il faut aussi souligner les excellentes interprétations de Cary Grant et surtout Joan Fontaine qui reçut un Oscar pour ce rôle. A voir et à revoir. Par contre, les décors ne sont pas top. Alfred Hitchcock apparaît dans un caméo à la moitié du film, c'est très rapide : c'est l'homme qui poste une lettre.
Elle est quand même un peu potiche cette Lina, fille à papa très riche qui tombe amoureuse en 3 jours du belâtre que tout le monde lui présente pourtant comme un escroc beau parleur. Les parents ne s'en inquiètent pas mais bon, passons... De toute façon chez Hitchcok les femmes sont toujours gourdes quand elles sont amoureuses, et la voilà mariée à Cary Grant qui a décidément trop la tête du gendre idéal pour incarner ce mari potentiellement meurtrier. Joan Fontaine est bien meilleure, en mettant de côté le jeu très appuyé exigé par l'époque (surappuyé par une orgie de violon, un peu de sobriété, pitié). Mais le film se construit habilement, chaque plan est hyper réfléchi, le travail sur la lumière est une leçon de maître. Pour un final hélas en eau de boudin, l'intrigue étant pliée en 3 minutes sans laisser aucune place au soupçon dans l'esprit du spectateur. Dommage, c'était le titre...
Le maître du suspens ainsi que du policier, nous offre ici un très bon film bien que pas le plus mémorable de sa filmographie; avec deux acteurs parfaits, Cary Grant et Joan Fontaine, très subtiles dans leur jeu. On nous laisse supposer que Cary Grant est un tueur mais on nous laisse supposer que ce n'est que la grande et folle imagination de sa femme qui crée ce tueur. Les acteurs devaient donc faire preuve de finesse et Cary Grant incroyablement dirigé par Hitchcock nous trompe admirablement jusqu'à la fin, où on nous laisse supposer la fin selon notre choix. Après l'avoir vu, on croit à un film admirable mais pas très puissant par rapport aux autres de ce géant du cinéma, et on s'aperçoit ensuite que c'est bel et bien un très grand film, qui n'est pas très policier sous ses apparences mais qui a une face cachée extrêmement stratégique qui une fois à découvert nous montre un policier indémodable. Grand et inconsciemment riche...
Bon thriller psychologique avec une atmosphère pesante et une mise en scène habile où les personnages sont ambiguës surtout Cary Grant menteur invétéré, séducteur du coup on le soupçonne comme sa femme, on se prends au jeu car beaucoup d'indices nous mettent sur la voie et pourtant.... Encore un bon suspens de Hitchcock qui nous tient en haleine tout le long du film même si le début est un peu lent et niai, mais le dénouement final est très bien maîtrisé comme l'ensemble de l'œuvre.
On apprend que Sir Alfred avait imaginé une fin plus tragique mais que la prod. n'en voulait ... et c'est bien dommage car autant le film est vraiment excellent autant la fin vient tout gâcher
Johnnie Aysgarth, play-boy qui s'est compté soixante-dix-huit maîtresses, rencontre Lina McKinlaw, jeune femme riche, un peu timide, assez collet monté, dans un train en voiture 1ère classe alors qu'il voyage avec un billet de 3e classe. Il joue aux courses, accumule les dettes, les tricheries de toutes sortes, mais Lina défie l'image de vieille fille qu'elle a auprès de ses parents et l'épouse. Au retour d'un voyage de noces prestigieux en Europe, de multiples indices lui font découvrir la véritable personnalité de son mari. La mort suspecte d'un ami et la passion nouvelle de son mari pour des romans policiers sur le crime parfait conduisent Lina à penser qu'il veut la tuer !
Soupçons est décidément un chef d'oeuvre d'Alfred Hitchcock avec toute son allure inquiétante, dans lequel prend vie les acteur impressionnant que sont Cary Grant et Joan Fontaine. Après le succès de Rebecca, Hitchcock continue sur cette même ligne avec se film. Fontaine collabore pour la deuxième fois avec Hitchcock et Grant est à sa première fois. Film à voir et à revoir...
Cary Grant est impressionnant. Il passe en 1 seconde d'une expression de visage d'angelot séducteur à celle d'un fourbe aux pulsions malsaines! Toute la palette exprimée avec force et parfaitement mise en scène par maître Hitch, qui sait tirer des merveilles d'un budget de bouts de ficelle! Joan Fontaine (pleine d'espoir d'amour et de doutes) et tout le casting sont réjouissants. La musique rythme parfaitement nos angoisses aux rythme des rebondissements de l'intrigue. Une leçon de cinéma.
Suspicion (titre français Soupçons), l’un des premiers films américains d’Alfred Hitchcock, est sorti en 1941. Inspiré très librement du roman Before the fact de Berkely Cox, l’histoire se concentre sur la rencontre, puis la vie conjugale, entre une jeune femme de bonne famille (la très belle Joan Fontaine), plutôt repliée sur elle-même et idéaliste, et un jeune homme goûtant sans vergogne aux libertés que lui offre son sexe (Cary Grant, qui devient dès lors un acteur fétiche d’Hitchcock). La différence entre ces deux personnalités et ces deux manières d’appréhender le monde vont susciter chez la jeune épouse un esprit de défiance, renforcé par de nombreux éléments dont l’interprétation la conforte dans ses retranchements.
Les images sont somptueuses, et l’intrigue est finement traitée, avec une croissance exponentielle des soupçons portant sur le mari à travers différents évènements qui forment un tout cohérent. La qualité de cette montée en tension tranche nettement avec le final précipité et bâclé (le tournage avait débuté avant même que la fin du film soit déterminée, ce qui se voit clairement tant le développement des soupçons sera finement traité, alors que la dernière scène est une pirouette qui laissera le spectateur pantois et navré).
Remarquons particulièrement la qualité de l’angoisse suscitée par la scène du verre éclairé de l’intérieur, monté dans un escalier plongé dans la pénombre par le jeune époux à sa femme. Les notes de la valse enjouée du bal où il lui avait ravi son cœur, résonnent de nouveau mais avec une lenteur qui leur confère la dimension d’une composition funèbre.
Soupçon est l’archétype du film anxiogène dont Hitchcock a fait sa spécialité. Le traitement est lisse et impeccable, peut-être un peu trop pour rester captivant sur toute la longueur. Il est dommage que le final, a priori dicté par la bienséance du code Hays, dénote défavorablement l’œuvre.