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Bernard Bonnejean
16 abonnés
74 critiques
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5,0
Publiée le 19 février 2018
Quelle finesse d’analyse ! Quelle subtilité dans le traitement ! Quelle noblesse de caractères chez tous ces personnages ! Hitchcock a réussi la même prouesse que Hergé : filer le suspense sur une histoire neutre, sans réelle aspérité. Finalement deux chefs-d’œuvre construits sur de l’absence : l’esprit du lecteur des « Bijoux de la Castafiore » est de bout en bout tenu en haleine sans vraie raison ; le spectateur de « Soupçons » ressent une menace constante sur le devenir des héros sans vrai motif. Toute morale est bâtie sur un principe irrépressible, celui du pardon. Il faudrait lui adjoindre le précepte vital de la confiance en autrui qui nous libérerait le plus souvent du besoin de pardonner. Dire qu’il ne se passe rien ne signifie pas que le risque n’est pas réel. Le dénouement est heureux mais il aurait pu tout aussi bien ne pas l’être. Le film se termine au bord d'un précipice... Je croyais qu'Hitchcock n’avait sans doute pas voulu corrompre le si beau couple (et si mal assorti) formé par Cary Grant et Joan Fontaine. En fait, j'apprends seulement maintenant qu'Alfred Hitchcock voulait que Cary Grant soit coupable mais que la RKO avait insisté pour qu'il ne le soit pas. Le public n'aurait pas accepté sa culpabilité. J'avoue que moi non plus dans l'économie de la démonstration. Reste une vraie merveille de cinéma !
Un bon Hitckock, ou l'art de filmer la naissance du doute dans un couple. Cary Grant est (comme toujours) irréprochable, car le spectateur lui-même hésite à le cerner.
Première participation pour Cary Grant auprès d’Alfred Hitchcock, ils se retrouveront à plusieurs reprises quelques années plus tard, notamment avec Les Enchaînés (1946), La Main au collet (1955) & La Mort aux trousses (1959). Idem pour Joan Fontaine, que le cinéaste retrouva par la suite dans Rebecca (1942). Avec Soupçons (1941), le « maître du suspens » nous offre ici un drame palpitant, où le soupçon et le doute nous submergent, sans cesse entrain de nous questionner quant à l’innocence de Johnnie alors que Lina se remet en question perpétuellement. Une mise en scène progressive qui nous offrira un très très beau final, au côté de ce magnifique couple. On retiendra particulièrement aussi la fameuse scène du verre de lait dans les escaliers, une séquence puissante et mémorable ! A noter enfin, que Joan Fontaine a remporté l’Oscar de la Meilleure Actrice pour ce rôle.
Alfred Hitchcock est bien sur réputé pour ses talent de maitre de suspense mais tout un pan de sa filmographie est composé d'histoires d'amours tourmentés (Sueurs froides, Rebecca, les enchainés). Soupçons fait partie de cette veine, ou Cary Grant devient un mari au comportement étrange aux yeux de sa femme. Tout le mystère et l'alchimie du couple, la complicité et l'hésitation, sujet effectivement indémodable raconté par Hitchcock... prenant malgré quelques baisses de tension.
Un film au suspense subtilement dosé mais comme souvent chez Hitchcock c'est l'histoire d'amour qui prends le pas sur le reste et la fin est suffisamment ouverte pour nous laisser en plan plein de perplexité .
Le mariage comme enfer: c'est en quelque sorte le programme de ce film signé Alfred Hitchcock qui met en scène la charmante Joan Fontaine (Lina) et l'irrésistible Cary Grant (Johnnie) dans des rôles pas loin d'être opposés. En effet, quand l'une est fragile, sincère et naïve, l'autre est sûr de lui, menteur et opportuniste. Le film fait évoluer cette opposition en se focalisant sur le personnage de Lina, dont la paranoïa lui fait dire que son mari serait prêt à la tuer. Au fil des mensonges et des soupçons, on ne sait qui croire. Parce que la femme n'a plus une vision objective de son mari et parce que les intentions de ce dernier deviennent de moins en moins claires, le spectateur se résout à ne pas prendre parti et à attendre un final qui se révèle lui-même moins évident qu'il n'y paraît. Malgré une mise en place un peu trop longue et quelques procédés narratifs répétitifs, le film tient en haleine et sait ménager ses surprises.
Alors qu'elle rencontre Johnnie, un charmant et malin joueur, dans un train, la belle et riche Lina s'éprend peu à peu de lui. Pourtant, elle va commencer à découvrir sa vraie personnalité et douter de ses faits et gestes...
Dès cette première rencontre, magique, dans le train, le ton est donné et dans un premier temps, Hitchcock met en place une ambiance plutôt légère et on s'amuse à voir un Cary Grant charmeur à souhait faire la cour à une douce et vulnérable Joan Fontaine. Peu à peu, il laisse planer une certaine ambiguïté sur le récit et les personnages, surtout Cary Grant et Soupçons bascule dans une atmosphère plus paranoïaque, pesante et mystérieuse, où chacun des actes des protagonistes est propice à la suspicion.
C'est d'abord par sa qualité d'écriture (personnages et dialogues notamment) que Soupçons brille, d'une grande intelligence et extrêmement bien ficelé. Le spectateur se retrouve peu à peu dans la même position que Joan Fontaine, c'est-à-dire à douter des faits et gestes de Cary Grant et Hitchcock justifie son surnom de maître du suspense pour le maintenir de bout en bout. Sa mise en scène est remarquable, sachant bien mettre en avant son atmosphère et il prend bien son temps lorsqu'il le faut, notamment pour développer la relation entre les deux protagonistes, puis l'ambiguïté autour d'eux.
Bien évidemment, c'est aussi grâce à son duo d'acteurs que le film est si réussi, surtout qu'Hitchcock ne manque pas de bien le mettre en valeur. Cary Grant, qu'il dirige pour la première fois (sur 4 au total), ne manque ni de charme ou de malice et retranscrit à merveille toutes les particularités de son personnage, comme Joan Fontaine, qu'il retrouve après le brillant Rebecca, qui incarne à elle seule la fragilité et la douceur. Le maître du suspense inclut une bonne dose de tension lorsqu'il le faut et les scènes mémorables ne manquent pas, telle celle du verre du lait et il fait preuve d'une certaine science du détail, notamment dans ses plans tandis que l'utilisation de la musique est excellente.
Misant sur une écriture intelligente et un magnifique duo d'acteurs, Hitchcock signe une mise en scène inspirée pour d'abord donner un ton léger à son oeuvre puis ensuite entrer dans l'ambiguïté et la parano.
2 acteurs fabuleux: Cary Grant et Joan Fontaine, du suspens, de l'émotion! Pour ma part j'ai douté jusqu'au dernier moment! Hitchcock m'impressionnera toujours! Cette histoire inquiétante est très bien ficelée, et la fin est purement géniale! A voir absolument !
Un petit film assez mignon dans petite romance et son petit humour, mais plutôt pauvre en lui même. L'histoire de le femme qui devient parano a cause de son mari mythomane n'est pas très entrainante ...
« Soupçons » est sans conteste l’une des apothéoses d’Hitchcock dans sa carrière, où son extraordinaire talent de metteur en scène éclate, explose littéralement la bobine. D’un doute, il en fait un film noir absolu, maîtrisé de seconde en seconde, à la fois envoûtant et effrayant. Mais l’essentiel semble également reposer sur l’éblouissante interprétation de Cary Grant, qui brise la notion même de présomption. Plus qu’un classique, un modèle.
Joan Fontaine est décédée en 2013. C'est une actrice qui défraya la chronique à de nombreuses reprises par rapport à son inimitié vis à vis de sa soeur - encore vivante et une des dernières légendes de "l'âge d'or Hollywoodien" avec Kirk Douglas, Olivia de Havilland. Ce sont toutes les deux de grandes actrices mais dont la jalousie plomba une bonne partie de leurs relations. Auprès de Joan Fontaine, on ne le présente plus : Cary Grant - le seul acteur qui peut se vanter d'être le seul homme qui passionna durablement Alfred Hitchcock. C'est un acteur qui pouvait passer en quelques secondes de la comédie (l'Impossible monsieur Bébé est un chef d'oeuvre) à l'angoisse (La Mort aux trousses exceptionnelle). Au milieu de ce casting 4 étoiles, Hitchcock dont sa filmographie me paraît de plus en plus inégale. Il oscille chez moi plusieurs sentiments : de la déception (les Oiseaux) à l'admiration (39 Marches, Fenêtre sur cour, le Crime était presque parfait...), il ne laisse en aucun cas indifférent face à ses oeuvres. Malheureusement, Soupçons ne m'a jamais passionné. Lourd malgré une accroche sympathique et qui ouvrait l'appétit, Hitchcock ne semble absolument pas maîtriser son sujet. Pire, il ne s'approprie pas l'oeuvre de Francis Iles. On se retrouve alors rapidement avec une oeuvre sans âme, bavarde, sans enjeux. Si le jeu de suspicion autour de l'inquiétude grandissante de Lina McLaidlaw arrive bien trop tardivement vis à vis de son mari, le tout est tellement ronronnant qu'il finit par en devenir barbant. Finalement, Suspicion se place finalement dans la catégorie des films mineurs de Hitchcock. Pourtant, avec un casting sympathique et une histoire alléchante sur le papier, il y avait moyen de faire beaucoup mieux. Dommage !
Génial, époustouflant, oppressant à souhait !!! Un grand moment de cinéma ! Joan Fontaine est formidable et Cary Grant a rarement été aussi inquiétant... Le Maître du suspens n'a jamais autant mérité ses lettres de noblesse.
Ca commence comme une comédie romantique avec un Cary Grant particulièrement efficace. Ensuite Hitchcock commence sa cuisine à petit feu laissant monter la pression gentiment mais surement. Il manque néanmoins quelques ingrédients ou au moins un rythme un peu plus soutenu sur la fin pour être efficace à 100%.
Trois quarts de siècle après sa sortie, ce film n'a rien perdu de son charme. Sans doute certains aspects nous semblent-ils un peu désuets aujourd'hui, mais le personnage de vantard mythomane et escroc de Cary Grant est très moderne. Il évoque d'ailleurs certains rôles de Vittorio Gassman dans le même registre. Difficile de trouve aujourd'hui des comédiens qui ont sa classe et son humour. Joan Fontaine est excellente elle aussi et même discrètement sexy dans ses tailleurs des années quarante. Le suspense en revanche fonctionne souvent avec de grosses ficelles et la chute n'est pas très réussie. Mais la science des détails et des éclairages de Hitchcock apporte tout de même sa touche de mystère, comme dans la célèbre scène du verre de lait. On notera aussi que le réalisateur ne porte par un oeil très critique sur cette société de parasites mondains qui, quand ils envisagent de "travailler", se tournent vers la spéculation immobilière. Sans doute n'oserait-on plus montrer la gentry britannique de cette manière aujourd'hui. Si on fait abstraction de cette idéologie surannée (ou si on la considère avec le sourire) et si on ne s'offusque pas des faiblesses du scénario, Soupçons se laisse revoir avec délectation. Notons enfin que la copie diffusée sur Ciné Classic est magnifique, mais pourquoi les sous-titres sont-ils aussi mal placés ?