Un mot qui revient dans la plupart des critiques est celui d'humanité. C'est, à mon sens, ce qui caractérise le plus le Festin de Babette. Dans une petite communauté religieuse dont les membres ne se nourrissent que du prêchi-prêcha du patriarche, la servante de deux vieilles filles va faire revenir cette humanité grâce à un repas. Et quel repas ! Une récompense merveilleuse pour les gourmands qui n'auront pas succombé à l'atmosphère empesée et grise du début du film. Pour le spectateur, comme pour les personnages, après une longue période de disette, les émotions jaillissent enfin ! Le contraste est saisissant entre ces 2 cultures : d'un côté, cette communauté protestante, austère, dévote, qui pratique le partage a minima et, pour certains avec hypocrisie et, de l'autre, cette femme modeste qui donne tout, sans compter et avec flamboyance. Un film émouvant à voir absolument.
Un film original qu'Hollywood n'aurait jamais su faire, tout en finesse. Une grande cuisinière en exil choisit d'offrir un chef d'oeuvre gastronomique au village qui l'a accueillie plutôt que d'en partir, faisant ainsi tomber le temps d'un dîner les digues protestantes luthériennes et s'ouvrir les esprits. Un pur plaisir
Inspiré d'une nouvelle de Karen Blixen, l'unique. Une femme fuit la commune en 1871. Recueillie par deux veilles filles au Danemark, elle parle peu de son passé. Jusqu'au jour où elle gagne à la Loterie. Elle offre un festin à ses bienfaitrices et à leurs amis. Sublime moment où le repas alanguit les convives et où l'épicurien prend le dessus. On n'a qu'une vie, merci Babette.
Un film tout en simplicité et tout en émotion, un poil surestimé. Il est a l'image de son héroine, sous de modestes apparences se cachent de grands moments de plaisir et de volupté. C'est un hommage a la création artistique, et au bonheur de vivre. C'est léger et surprenant, élégant. L'oscar était amplement mérité, Stephane Audran embellit le film, qui nous rapelle que dix ans auparavant elle jouait encore les jolies bourgeoises de provinces pour son mari Chabrol. Quelle métamorphose !!