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In Ciné Veritas
89 abonnés
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4,5
Publiée le 4 juillet 2016
Deux soldats russes partent chercher du ravitaillement dans une zone occupée par les nazis. Faits prisonniers et torturés comme leurs compagnons d'infortune, ils réagiront différemment au traumatisme vécu. Grâce à une mise en scène d’une précision rare, Larissa Chepitko parvient parfaitement à mettre en images les divergences psychologiques observées entre les personnages. Par son atmosphère mystique et sa métaphore christique, L’ascension renvoie aux premières œuvres d’Andreï Tarkovski. spoiler: Ainsi, l’étouffante ascension titre finale prend les apparences d’un chemin de croix dont nous savons, dès le début, où elle mènera les protagonistes… L’austérité du propos est visuellement renforcée par un noir et blanc contrasté. Un drame psychologique poignant qui constitue un véritable choc marquant et inoubliable. Un récit fort qui fut récompensé de l'Ours d'or au festival de Berlin en 1977. Devenu rare, cet ultime film de Larissa Chepitko, décédée prématurément en 1979, doit être redécouvert et restauré de toute urgence.
Il est peut-être difficile actuellement de regarder ce genre de film de guerre, et pourtant ce que nous en rapporte la réalisatrice soviétique, quarante ans après est d’une vérité autant douloureuse que significative sur la raison d’être des hommes. Ici deux soldats en quête de nourriture dans la campagne russe, enneigée et truffée de soldats allemands. Au-delà de la torture, de la faim, du froid, de la violence ce que retient ce récit d’un cinéma du réel, ce sont les visages que filme la cinéaste, au plus près de leurs sentiments. Larisa Shepitko saisit toujours l’instant vrai du regard incrédule, de l’œil éteint, ou impassible, ou qui le feint pour détourner l’attention d’une scène dès lors plus expressive que toute démonstration scénique. Le final est à ce titre exemplaire et grandiose, un monde christique, un chemin de croix où tout individu trouvera sa propre rédemption. AVIS BONUS Rien que pour le documentaire sur la vie de la réalisatrice, c’est tout bonus ! De bons commentaires, des illustrations parlantes, une diversité dans l’approche d’un même sujet comme le montre aussi le troisième chapitre « Dialogues avec Larissa » Pour en savoir plus : lheuredelasortie.com
Ours d'or à Berlin (1977), " l'ascension" film de guerre de la cinéaste soviétique L. Shapitko fait l'objet d'une réédition en salles.
Scénario intimiste qui se développe dans la seconde partie largement la plus réussie, il évoque une question majeure sur le sens de la vie. Vaut-il mieux la vie sauve et le déshonneur ou mieux vaut-il la mort à la trahison ?
Deux partisans russes sont capturés par l'armée allemande lors de l'opération Barbarossa. Ils sont interrogés et voient leurs vies sur le point de leur échapper.
La photo noir et blanc et la réalisation sont formidables, même si la première partie aurait mérité d'être raccourcie.
On pense parfois au cinéma de Kalatozov, mais le moment de bravoure du titre ( l'interrogatoire) ne compense pas toujours des scènes tenues par des dialogues pas toujours profonds.
L'ascension ( le titre fait sans doute allusion de manière métaphorique à la montée au ciel en référence aux derniers moments de la vie) vaut néanmoins le coup d'oeil.
Deux soldats soviétiques partent dans la neige à la recherche du ravitaillement pour leur petite troupe. En chemin ils vont rencontrer l'armée nazie, des civils, neutres, résistants ou collabos, des femmes, des enfants, des vieillards. La désolation, la solidarité, la faim, le froid, La confusion des enjeux, l'espoir et le désespoir, la fraternité et la peur, la trahison, la mort, la folie. Et au bout du chemin, le destin de chacun des deux sera très différent. Le cinéma russe dans sa splendeur: tout passe part les visages habités des deux acteurs principaux, l'impassibilité de la nature, la magnifique photographie, et une mise en scène constamment inspirée. Le titre est sans doute expliqué par un sous-texte religieux final très gênant, véhiculant des préjugés ancestraux. Une vision terrible de l'humanité en guerre, avec en particulier une insupportable scène d'interrogatoire, un témoignage complexe, d'une tenue très rare, et du cinéma à l'état pur pratiquement à chaque plan.