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Arthur Debussy
160 abonnés
693 critiques
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4,0
Publiée le 17 mai 2012
Du pur Bergman. Il s'est rarement lâché avec autant de légèreté dans ses films, n'hésitant pas ici à nous faire part de son profond mépris pour l'hypocrisie du luthérianisme suédois avec un humour des plus sarcastiques. Et le résultat est franchement désopilant. Il décide de mettre en scène le combat entre Dieu et Satan, avec pour enjeu la chasteté d'une fille de pasteur, Satan décidant de renvoyer sur terre Don Juan afin de remédier à ce qu'il considère comme un affront... On reconnaît bien là l'humour irrévérencieux du cinéaste. Nombre de passages sont irrésistibles de second degré, les acteurs sont ignobles à souhaits (pour ce qui est des serviteurs du Diable) et les textes sont délicieusement impertinents. Rien n'échappe à l'oeil moqueur du réalisateur, et c'est avec un plaisir non dissimulé qu'il enchaîne les scènes (auto)parodiques, les situations vaudevillesques et autres piques à la morale protestante. Bien sûr, et Bergman fut loin d'être le dernier à le reconnaître, l'oeuvre est bancale. Le style n'est pas toujours pertinent, la fin est un ton en-dessous du reste, la réflexion reste légère et assez superficielle. Mais pour autant l'ensemble est loin d'être dénué d'intérêt. En plus de l'hommage adressé à Molière, on retrouve toutes les obsessions de Bergman une fois de plus réunies : la fidélité, le couple, la sexualité, la morale, la religion, la foi, Dieu, la mort. On retrouve ainsi beaucoup du cinéaste dans le personnage de Don Juan, coureur de jupon invétéré mais qui finira par trouver le véritable amour, pour la première fois de sa vie. De même, plusieurs séquences sont visuellement inoubliables, comme la représentation pervertie des Enfers ou la venue du Commandeur. Bref, même s'il n'est pas un des meilleurs films de Bergman, «L'Oeil du Diable» vaut largement le détour, surtout qu'il s'avère très divertissant! [3/4] http://artetpoiesis.blogspot.fr/
Les pisse-froid parleront d'oeuvre mineure car Bergman démontre encore ici son sens de l'humour. Il s'agit en fait d'une belle réalisation au service d'un sujet original, agrémenté d'excellents dialogues. Quelques baisses de régime sont à noter.
Tout réalisateur s'est un jour essayé à la comédie avec plus ou moins de réussite. On se souvient par exemple du "Docteur Folamour" de Stanley Kubrick ou encore de l'interrogatif "Mais qui a tué Harry ?" d'Alfred Hithcock, mais il faut également compter "L'Oeil du diable" d'Ingmar Bergman. Souvent, mais pas toujours à juste titre, qualifié de "léger" au milieu des œuvres plus psychologiques de l'illustre metteur en scène suédois, cette comédie fantastique regorge pourtant d'atouts que ce soit dans l'écriture ou dans la réalisation. L'intrigue à elle-seule justifie le visionnage du long-métrage. On se retrouve effectivement dans une situation des plus insolites où Satan échafaudera un plan diabolique pour dérober la virginité d'une jeune fille pure en passe de se marier. C'est ainsi que l'on découvrira un Don Juan ressuscité accompagné de son fidèle Pablo partant à la recherche du Graal du Malin. Se moquant avec élégance des obligations religieuses de l'époque à travers un savant affrontement du Bien contre le Mal, Bergman parvient à insuffler la curiosité et l'engouement chez son public. Très attractif et accessible à tous, "L'Oeil du diable" jouit de dialogues envoûtants qui trouve leur sommet lors de la rencontre entre Jarl Kulle et la charmante Bibi Andersson. Bénéficiant d'une mise en scène directe aux inspirations théâtrales, le casting trouve l'inspiration sans difficulté et les échanges qui en découlent se montrent souvent intéressants malgré quelques baisses de régimes dans l'Acte 2. On appréciera en effet les prestations de Sture Lagerwall et de Stig Jarrel tout comme les intelligentes présentations de. Mais l'enjeu principal du récit se jouera autour de la relation entretenue par M. Kulle et Mlle Andersson. Tandis que ce premier voit sa prestation s'améliorer au fur et à mesure des scènes, sa partenaire conserve sa fraîcheur et son talent à chacune de ses apparitions. Au final, c'est donc une franche réussite que de voir tant de qualités déferler devant nos yeux surtout dans le cadre d'une comédie. Les clins d’œil historiques ne sont jamais maladroits et l'ingéniosité ainsi que le caractère insolite des rebondissements ne cessent de vous stimuler jusqu'à l'annonce d'une morale facile certes, mais en total respect de l’œuvre en elle-même.
Une chose frappe d'emblée à la vue des premières images de L'Oeil du Diable : nous sommes bien face à un film d'Ingmar Bergman. Comme dans bon nombre de ses films, on ressent instantanément une influence théâtrale : composé de trois actes, L'Oeil du Diable sidère par la frontalité de sa mise en scène et par son verbe démonstratif. Cela dit, nous sommes d'abord au cinéma, et le réalisateur suédois en a bel et bien conscience. Il se permet une chose que le théâtre est incapable de faire de façon aussi juste : celle de pénétrer l'âme humaine ( en cela, l'utilisation abondante des gros plans reste sa principale marque de fabrique ). L'Oeil du Diable traite sur le mode de l'humour incisif de la difficulté qu'éprouve une jeune femme à conserver sa pureté. Ingmar Bergman ne signe pas là son meilleur film mais l'optimiste réservé qui en découle le range tout de même parmi ses oeuvres réussies. Un très bon moment en perspective ( la présence de Bibi Andersson mérite à elle seule le visionnage ). A voir absolument.
Ingmar Bergman pensait qu'il n'avait aucun talent pour la comédie, et en quelque sorte il le prouve avec L'Œil du diable. Ce n'est ni très drôle, ni très divertissant. Les effets spéciaux sont aussi risibles que ceux d'un film de Jean Cocteau, et les personnages caricaturaux du côté des méchants, et plutôt fades chez les gentils. L'intrigue doit beaucoup à Don Juan, que Bergman mit en scène cinq ans plus tard. Certes, les acteurs ne sont pas mauvais, et de Gunnar Björnstrand à Bibi Andersson on retrouve les acteurs habituels de Bergman, mais ce n'est pas pour autant que l'on regarde un chef-d'oeuvre. Bergman qui cherche à ne pas se prendre au sérieux est malheureusement parfois aussi risible qu'un réalisateur médiocre qui cherche à se prendre au sérieux. Alors pourquoi regarder ce film ? Parce que c'est un Bergman ? C'est un peu court me direz-vous. Eh bien alors parce qu'il possède le charme de tous les films de Bergman, la douceur du noir et blanc et du murmure des acteurs, avec un ton plus léger dans les dialogues. Mais si vous n'avez ni le temps ni l'envie de regarder tous les Bergman, choisissez-en un autre.
Il parait que c'est une comédie ! Moi je veux bien, mais c'est surtout le ridicule qui domine : les deux emperruqués sont absolument grotesques, l'acteur jouant Don Juan a un balai dans le fondement et son serviteur à une tronche à faire fuir les moineaux. Ces dames s'en sortent bien mieux, Gertrud Fridh nous fait une prestation étonnante, jouant même plus juste que la belle Bibi Anderson. Sinon c'est un film à message, ben oui, c'est du Bergman et le message je vous le donne en mille : Il n'y a rien de plus fort que l'amour, mais l'amour c'est pas toujours simple ! Quel grand philosophe ce Bergman !
En 1960, le réalisateur Ingmar Bergman reprend à sa sauce le mythe de Don Juan. Le grand séducteur (Jarl Kulle) a pour mission de faire perdre sa virginité à une jeune femme (Bibi Andersson). Mais tout ne va pas se dérouler comme prévu. Si la première partie du film est remplie de promesses, la seconde finit toutefois par s’essouffler. Bref, en abordant avec beaucoup d’humour les thèmes de l’amour, de la fidélité et du désir charnel, cette œuvre reste parmi les plus accessibles du cinéaste suédois.
Pourtant peu réputé pour ses comédies, Ingmar Bergman en réussit très bien une avec ce petit film fantastique. C'est cette même légèreté que l'on voyait par éclair dans "Le Septième Sceau" qui apparaît tout au long du film. Le scénario aurait pu être conventionnel si Bergman ne l'avait pas ponctué de détails aussi insolites que charmants (l'orgelet dans l'oeil de Satan à chaque fois qu'une fille reste chaste avant son mariage, le brave pasteur heureux d'enfermer un diable dans son placard, les femmes qui disparaissent au moment où Don Juan atteint son but,...). La réalisation est belle, le rythme est plutôt bien mené malgré un côté un peu trop bavard et la distribution est à la hauteur, avec une mention particulière pour Stig Järrel en Satan, pour Nils Poppe en brave pasteur et bien sûr pour la délicieuse Bibi Andersson. Léger et très divertissant.
Le thème de la séduction sous forme d’une parabole. C’est aussi la vision d’un artiste sur un dicton populaire ainsi que la leçon du bonheur face à l’amour défendu ou le fantasme prôné par l’enfer ou les mauvaises idées. Le cinéaste nous présente ça comme un jeu où le triomphe de la morale se fera finalement au dépend des protagonistes qui ne juraient que par la corruption des sentiments. J’ai toujours trouvé le cinéma de Bergmann austère par sa netteté presque pure (c’est antinomique ici!!!!)
J'ai du mal à me faire un avis sur ce film... Au niveau réalisation, quasiment rien à reprocher. Tout est très soigné et convaincant. Au niveau du fond, tout n'est pas très convaincant. Certe, le propos est original, mais la façon de l'amener est par moment peu captivante, parfois l'ennui peut nous rejoindre... Bref je sais pas trop quoi en penser.