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Xavier B.
17 abonnés
283 critiques
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5,0
Publiée le 10 avril 2019
Un documentaire EXCEPTIONNEL à la fois intime et très politique, qui voit se rencontrer, échanger, s’apprécier et mourir des militants artistes pacifistes, des gamins palestiniens futurs terroristes et des terroristes confirmés. Le film a été réalisé en 2003 mais rassemble des séquences tournées depuis au moins 1990. Arna Mer avait servi dans les forces paramilitaires juives sionistes en 1948 ; devenue membre du Parti Communiste elle a épousé un Palestinien de Nazareth. Durant la première intifada, (1987) elle a créé au camps de Jénine une Maison des enfants. Le film tourné par ‘‘Jule’’, le fils d’Arna, nous montre des enfants y préparant et jouant une pièce de théâtre pour oublier la guerre et les destructions ; on les retrouve en 1995 toujours plein d’affection pour Arna qui leur rend visite juste avant sa mort puis, plus tard encore, militants palestiniens combattants. Beaucoup sont morts entre-tempsspoiler: ; on verra l’un d’entre eux la veille de sa mort au combat … Jule sera lui-même assassiné le 4 avril 2011. Certains imputent ce meurtre à Israël, d'autres à un activiste palestinien. La caméra tantôt nous immerge dans l'ambiance des rencontres chaleureuses, tantôt nous fait ‘’frontalement’’ rencontrer les protagonistes, qui parlent à la caméra (ou à Jule). Le film nous fait donc partager efficacement les relations pleines d’affection et de respect que Jule entretient avec ses amis palestiniens, ce qui change la perception que l’on a de ces derniers au-delà de tout jugement sur leurs actes… L’histoire du film -et le destin de son réalisateur- pourrait être perçu comme la preuve de l’inefficacité de la culture face à la violence ; la Maison des enfants serait alors un échec total. Les choses ne sont pas si simples…
NB1. ‘‘Les enfants d’Arna’’ est difficile à voir en salle, mais est disponible en DVD. NB2. Le débat suivant la projection de film a donné lieu -de façon assez paradoxale- à des échanges sur la politique israélienne qui fait de l’exportation de la culture une arme politique. Ce film est israélien mais ne donne pas d’Israël une image favorable, loin de là…