Ce qui m'a marqué dans ce film se déroulant dans une Normandie obscure au milieu du XIème siècle, c'est la superbe photo de Russell Metty, un grand nom de la discipline assez méconnu, venu de la série B, mais qui avait déjà éclairé Charlton Heston dans "La soif du Mal" d'Orson Welles. Oui, ça pose le bonhomme. Et Heston, veillait au grain sur les différents aspects des films qu'il produisait (comme c'est le cas ici), et ce, à tous les niveaux de production. Le choix de Metty est donc une marque de respect (et il en fera de même en imposant Schaffner sur "La planète des Singes" quelques années plus tard). Au début, c'est un peu mou, la mise en place de l'histoire d'amour torturée entre le seigneur campé par Heston et la belle villageoise (Rosemary Forsyth), ainsi que les tensions naissantes entre le perso de Heston et son frère (Guy Stockwell, frère de Dean) étant un peu laborieuse. Les éclairages de Metty et les superbes décors m'ont distrait la rétine, avant le gros morceau de bravoure du film, l'assaut de la tour occupée par Heston et ses troupes, avec l'aide de son fidèle ami Bors, campé par un solide Richard Boone (méchant de service des westerns de série B). Spectaculaire, rythmé, sauvage et prenante, la séquence, de près de 25 minutes, est un bijou du genre. Sinon, c'est solide à tous les niveaux, avec des décors bien trouvés, des costumes sobres mais bien élimés pour faire d'époque, une belle photo (je vous ai déjà parlé du superbe travail de Russell Metty, aucune nomination aux Oscars cette année-là), des acteurs solides et un rythme ma foi assez prenant au final pour un film sur l'obscurantisme et l'archaïsme des coutumes païennes et chrétiennes. Un film sur le désir et ses ravages aussi. Une belle découverte. D'autres critiques sur thisismymovies.over-blog.com