Toujours dans mon trip Marylin, je me tape donc celui qui, parait-il, à fait d’elle une star. Bon faut avouer qu’à l’époque jouer dans un western, avec Robert Mitchum qui plus est, ça te plaçait bien. Si vous le connaissez peu c’est qu’il a surtout fait des westerns et c’est un modèle ricain, on lui a préféré John Wayne en Europe.
Pour autant un gros casting (même si ça ne l’était pas tant à l’époque) ne fait pas un bon film, et ça se vérifie encore une fois ici. En effet, si la rencontre des 2 « monstres sacrés » est alléchante elle devient plutôt allé-chiante, pour mener à un west-terne. En cause ? Leur jeu trop fade. On peut arguer du fait que c’était le style à Hollywood mais ça a mal vieilli, et en 1954 on avait Vera Cruz ou Bronco Apache bien plus réussis. Bon dans le même temps les dialogues ne sont ni du Audiard ni très recherchés, la trame est ultra classique, l’histoire ne leur permet de pas de se mettre tant en valeur que ça (Monroe fait encore une chanteuse de petite vertu avec un boyfriend peu recommandable) tant elle est bateau (ou nunuche mais c’était pour le jeu de mot), et il n’y a pas grand-chose par ailleurs pour relever le niveau.
A part ça on a aussi droit à beaucoup trop de chansons, bien chiantes en plus (celle du générique par contre sonne bien Ouest sauvage), la musique n’est pas génial non plu mais reste valable, le montage est très moyen car les ellipses sont nombreuses et les coupes pas forcément judicieuses, la mise en scène est délabrée vu que tout est raccourci :
le fait que Mitchum soit bien le père et que le gosse accepte de le suivre juste avec une photo, ou que Kay les rejoigne aussi, que le baiser forcé reste sans conséquences, où vont le père et le fils entre le coup de feu et leur retour pour enlever Marylin ?…
, mais cela a au moins le mérite de ne pas laisser trop de longueurs en chemin au milieu de la mollesse du rythme.
Beaucoup ont souligné les beaux paysages naturels canadiens, et il est vrai qu’ils ont bien fait de les choisir car ça rend bien. Cependant, les « effets spéciaux » ou incrustations sont trop mal faites pour qu’on apprécie le tout, et le technicolor est ce qu’il est. Certes ça vieilli mais ajouté au fait que les acteurs jouent mal, et que les plans larges ne montrent pas une rivière déchainée quand elle devrait l’être, ça casse l’action. Enfin les Indiens… toujours aussi mal vus, débiles, qui
savent à la seconde même où le visage pâle n’a plus son arme
, agressifs au possible avec les héros, et ce sans raison particulière,
qui les poursuivent alors qu’ils ont récupéré leur terre, se font tuer comme des mouches mais n’arrêtent pas, qui ne se trempent pas les pieds au début pour les laisser s’échapper mais n’hésitent pas à nager jusqu’au radeau ensuite pour se faire cueillir, et disparaissent sans plus de raisons qu’ils ne sont apparus
… Bref du primitif navrant au possible, et du consternant à coup sûr.
Au final ça se laisse regarder, ça conviendra aux fans de la pin up blonde mais pas aux aficionados du western. Bonne première réalisation cependant pour Otto Preminger, son seul western en plus.