Les plus utilesLes plus récentesMembres avec le plus de critiquesMembres avec le plus d'abonnés
Filtrer par :
Toutes les notes
soniadidierkmurgia
1 178 abonnés
4 173 critiques
Suivre son activité
3,0
Publiée le 10 août 2020
Après des années 1950 peu gratifiantes, Bette Davis avait ressurgi en fanfare sur le devant de la scène avec « Qu’est-il arrivée à Baby Jane ? » de Robert Aldrich en 1962, comédie horrifique peu banale où elle apparaissait outrageusement maquillée et en chaise roulante aux côtés de sa rivale de toujours, Joan Crawford. Désireuse de ne pas retomber dans le même trou noir alors qu’elle a dépassé les cinquante ans, Bette Davis exploitera jusqu’à la fin de sa carrière les dérivés de ce personnage hors norme qui si on y réfléchit bien ressemble à une suite de carrière logique pour cette actrice qui affiche depuis ses début une beauté et une personnalité atypiques hors et sur l’écran. Elle n’hésite donc pas à voyager en Europe pour satisfaire son besoin insatiable d’être sur les plateaux de cinéma. En 1965, elle arrive en Angleterre pour travailler avec la Hammer qui renouvelle depuis quelques années le cinéma de genre (horrifique et science-fiction). Elle tourne en 1965 «Confession à un cadavre » sous la direction de Seth Holt où elle fait forte impression, assurant à elle seule le succès du film. Le studio lui propose dans la foulée une adaptation de « The anniversary », une pièce à succès de Bill MacIlwraith. Elle refuse tout d’abord le rôle mais quand le scénario est retouché par Jimmy Sangster déjà présent sur « Confession à un cadavre », Miss Davis accepte. A ses côtés, elle aura toute l’équipe ayant joué la pièce sur les planches. Au bout d’une semaine, toujours aussi versatile, elle obtient le renvoi d’Alvin Rakoff qui est remplacé par Roy Ward Baker, le réalisateur maison avec Terence Fisher de la Hammer et de surcroît son ami. Le rôle de Mrs Taggart est entièrement à la mesure de Bette Davis, sorte de spoiler: cheffe de clan acariâtre et vénéneuse qui profite de l’anniversaire de son mariage avec son mari défunt pour en les humiliant régler ses comptes avec ses trois fils ainsi qu’avec leurs épouses ou fiancées. Les dialogues sont savoureux et la grande actrice ne se gêne pas pour les lancer à la figure de ses partenaires en utilisant à foison toutes les mimiques alternativement enjôleuses, vengeresses, dédaigneuses ou chafouines qu’elle a rôdé depuis ses débuts. Le propos sans réelle progression narrative est nettement moins captivant que celui de « Confession à un cadavre » mais il est idéal pour admirer Bette Davis encore en pleine de vitalité exposer son plaisir immarcescible de jouer. Le film est donc exclusivement conseillé aux admirateurs de celle qui demeure avec Katherine Hepburn, Elizabeth Taylor et Meryl Streep l’une des actrices d’Hollywood au talent le plus protéiforme.