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Jipis
39 abonnés
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5,0
Publiée le 9 juillet 2012
« La terre est notre vie »
Un film admirable dans une réalisation somptueuse montrant avec tendresse ou fureur les rapports conflictuels que l'on doit accepter de la part d'une terre mère généreuse ou avare dépendante au même titre que les hommes des éléments qu'ils soient atmosphériques ou historiques.
Un chef d’œuvre rural et citadin d'une intensité dramatique exemplaire reproduisant sur des visages harassés par le labeur une résignation magnifique envers un héritage ancestral fait de sueur et d'incertitudes qu'il faut perpétuer dans le temps.
Qui lit encore aujourd'hui Pearl Buck, prix Nobel 1938 ? Cette adaptation de l'un de ses romans est un film parmi les plus ambitieux et novateurs de son époque eu égard à son sujet : la vie de paysans chinois confrontés à la sécheresse, à la famine, aux nuages de sauterelles. Une véritable saga qui apparait bien kitsch à nos yeux avec une hollywoodisation du sujet qui prête à sourire (en gros, l'aspiration à s'enrichir), sans oublier le maquillage ridicule des deux acteurs principaux, Paul Muni et Luise Rainer, difficiles à prendre pour de vrais chinois. Malgré tout, le film a du souffle et de grands moments épiques et on comprend que le film ait fait forte impression à sa sortie. Il valut même un Oscar de la meilleure actrice à Luise Rainer qui doubla donc la mise après sa statuette remportée l'année précédente pour Le grand Ziegfeld.
Un très beau film qui retrace la vie d'un couple de paysan chinois dont l'homme ne doit sa survie qu'à la terre. Les personnages sont très intéressants et l'image d'une chine ancienne très bien reproduite.
Sujet très ambitieux pour la Metro Goldwyn Mayer de décrire la vie de paysans chinois au début du XXième siècle, on sent qu'ils ont mis le paquet au niveau des moyens comme le montre les longues lignées de figurants ou encore l'attaque finale des sauterelles assez spectaculaire. Mais on peut déplorer que ce cher Code Hays ait empêché de donner à Paul Muni comme partenaire une actrice d'origine chinoise à savoir Anna May Wong même si Luise Rainer s'en sort très bien et trouve même un des meilleurs rôles de sa peu prolifique carrière. La première partie qui représente les personnages comme étant victimes de la pauvreté et de la famine est plus intéressante car beaucoup moins conventionnelle que la seconde qui vire un peu trop dans l'exotisme à la hollywoodienne. Une rareté à voir ne serait-ce que parce que ce sujet est très peu abordé par le cinéma.