Si ma critique peut sembler négative, je tiens tout de suite à modérer mes propos. Car Annie Hall est un film qui m'a plutôt plu, car drôle et dotés de répliques inventives, bien écrit et maîtrisé que n'importe quel pecno n'aurait pas pu réalisé. Si ma critique est négative, ce n'est pas tant pour le film qui en soit se regarde très bien, mais pour l'aura qu'on lui confère ou toute les récompenses qu'il a reçu. Car Annie Hall est loin d'être un film majeur, tout au grand maximum un bon divertissement du genre, drôle mais névrosé comme son auteur acteur Woody Allen. Le problème vient bien de la, c'est que l'oscar du meilleur scénario n'est pas forcement le plus mérité, car si c'était Spike Jonze qui avait réalisé ce film, il l'aurait probablement appellé Dans la peau de Woody Allen. On suit un Woody nommé Alvy pris d'angoisses, de nevroses, d'obsessions pour les femmes, pour la psychanalyse, paranoïaque sur l'antisémitisme de la société, etc.. et qui évoque sa relation avec Diane Keaton de façon, il parait, réaliste. Tout ça bien évident sous la moquerie, l'autocritique, l'avoeu de faiblesse. Mais cette posture, typique de l'humour juif new-yorkais (dont je ne suis pas un des plus fervents adeptes, je dois avouer) me fait un peut penser à cette phrase : "je suis très humble". Il y a quelque chose qui me dérange la dedans. Quelque chose de presque trop facile. Car Woody Allen aime à se moquer de lui-même mais on est finalement en pleins dedans. Il se moque de ceux qui croient être intellectuellement supérieur tout en reprenant, peut-être consciemment, cette attitude. Il se moque de lui-même pour nous faire croire que c'est un faible ; tout en prenant une posture, un peu schizophrène, haute de lui-même ; donc il nous dit qu'il est intelligent de se savoir assez faible, culturellement faible. Vision assez désagréable. En fait Annie Hall c'est l'occasion de découvrir le personnage Woody Allen, de rire un coup, mais surtout de découvrir ses défauts, ce qui en fait un film au sujet assez mineur, et un film assez prétentieux (et ceux justement parce que Woody Allen annonce dès le début qu'il va réaliser un film anti-prétention).