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EricDebarnot
204 abonnés
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4,0
Publiée le 7 août 2013
En 1977, Woody Allen, jusque là considéré comme un amuseur un peu loufoque, franchissait avec "Annie Hall" un nouveau cap, et atteignait, sans pour autant nous faire moins rire qu'auparavant ("Bananas", "Guerre et Amour"...), une émotion et une vérité nouvelles : "Annie Hall" marquait le véritable début de la carrière "d'auteur" (au sens "français" du terme) d'Allen, et aussi d'une longue et profonde histoire d'amour entre lui et le public... parisien. Il y aurait, un peu plus tard, d'autres tentatives - souvent moins réussies d'ailleurs - de changer de registre (Bergmanien avec "Interiors", etc.), mais "Annie Hall" resterait une des pierres de touche de la filmo de ce cinéaste stakhanoviste. Ce qui nous intéresse aujourd'hui, c'est l'impact que le film continue d'avoir sur nous : est-ce le charme de la craquante Diane Keaton (Mon dieu, quels vêtements !), la virulence des dialogues et des vannes aussi subtiles qu'explosives, l'honnêteté totale de la démarche amoureuse du couple qui immortalisait ici - sans voyeurisme - son histoire, comme une histoire singulière (les personnages névrosés sont évidemment "typiques") mais également totalement universelle ? Un peu de tout cela , sans doute, avec en plus, une sorte de magic touch (qu'on retrouvera d'ailleurs dans la plupart des - nombreux - chefs d'oeuvre à venir de Woody) du réalisateur qui sait être léger au plus profond des scènes dramatiques, et complexe même lorsqu'il nous décrit des moments fantaisistes. Oui, "Annie Hall" est quelque part encore plus fort, plus saisissant aujourd'hui, sans doute parce que nulle véritable relève n'est apparue dans ce genre pourtant très moderne de l'introspection amoureuse.
Très original dans la façon de raconter l'histoire dans le scénario. Woody Allen en acteur parle au spectateur comme s'il parlait à sa conscience. Technique excellente de narration mais l'intrigue aurait dû être mieux choisie.
Dans cette comédie de moeurs, Woody Allen analyse le couple que son personnage Alvy forme avec Annie (Diane Keaton), qu'il dissèque intellectuellement sans que jamais le film prenne l'apparence du pensum. Car le cinéaste sait mieux que personne exprimer ses angoisses et ses questionnements avec le détachement de l'humour. Ce narcissique pratique l'autodérision et n'hésite pas à faire porter à son personnage les ridicules de son propre désarroi. On s'amuse beaucoup des bons mots et de l'esprit d'Allen, de son personnage geignard et chétif intellectualisant chaque désir et chaque frustration jusqu'à l'absurde. En cela, et ce n'est pas nouveau, il est son propre analyste. Malgré la forme ludique du propos, son contenu est d'une rare intelligence et peut ramener chacun d'entre nous à ses doutes ou questions existentiels personnels. Devant la mort, devant la sexualité, devant le sens de la vie en général. Plus particulièrement, Woody Allen apparait dans la comédie constamment décontenancé par les problèmes du couple et les fluctuations du sentiment amoureux. Ses railleries, et notamment sur ses origines juives, ne le font jamais dévier du sens profond de sa réflexion.
Décisif dans la future filmographie de Woody Allen, "Annie Hall" n'est certainement pas son meilleur film mais contient tout ce qui fait la saveur de son cinéma. On sent l'héritage de ce qui précède (influence Marx Brothers et comique burlesque) et les prémices de tout ce qui suivra, avec un style d'écriture inimitable, un humour incisif et des dialogues percutants! Un film fondateur!
1er film de Woody Allen. On reconnait son style des les premières minutes du film. C'est un film avec beaucoup de dialogues et de bon sens ! Bon film , et impressionnant pour son 1er
"Annie Hall" est un bijou au niveau des dialogues. Woody A. est incroyable; son côté hyperactif m'énerve toujours un peu, mais contrairement à sa prestation dans "Scoop" (parmi d'autres), il est vraiment drôle. Il incarne un personnage pathétiquement attachant et désespérément direct dans ses répliques faites aux femmes (et à ses fans); certaines sorties sont vraiment mythiques: "Ma mémé ne m'a jamais rien offert; elle était bien trop occupée à se faire violer par les Cosacks..." ou en parlant des basketteurs: "des dérangés de l'hypophyse qui prennent leur pied en jetant leur gros machin dans un panier" ou encore "me masturber, c'est faire l'amour avec quelqu'un que j'aime",... etc etc... d'ailleurs, ce film comporte une des scènes de cinéma que j'aime le plus: le premier dialogue entre Woody Allen et Diane Keaton, lorsqu'ils sortent du tennis. Excellent! Un franc moment de rigolade, grâce au talent des deux acteurs. Bref! J'ajouterais donc que le comique est l'ingrédient qui manque dans les films récents du réalisateur (du moins depuis "Match Point"). Par contre, si l'humour y est, "Annie Hall" manque sérieusement de piment dans son scénario beaucoup trop mielleux à mon goût. On m'a toujours dit que Woody A. est un réalisateur qui ne plait qu'aux femmes. Ce film prouve que ce n'est pas tout à fait faux!
Enfin un Woody Allen que j'ai adoré ! "Annie Hall" est un chef-d'œuvre qui fait réfléchir sur les couples et même sur notre vie en général. Les acteurs sont formidables, les dialogues brillants et l'ensemble du film est franchement hilarant.
Drôle, innovant et quelque peu déconcertant. A la fois simple et compliqué, long malgré ses 89 minutes, Woody Allen nous fait découvrir ses névroses et son regard plutôt étrange et incisif sur l'amour. Diane Keaton charmante et une fin très agréable.
Dans ce film majeur dans la carrière de Woody Allen – pour lequel il remporta quatre Oscars en 1978 (meilleur film, meilleur réalisateur, meilleur scénario, meilleur actrice pour Diane Keaton) – le cinéaste new-yorkais déroule tous les aspects de ses obsessions, s'éloignant du comique pur de ses premiers long-métrages. Il y développe ainsi son goût pour les questionnements existentiels, son angoisse du temps qui passe, et surtout ses contrariétés liées à ses aventures amoureuses personnelles, se créant un double très loquace et d'une drôlerie infinie. Chaque séquence est délicieuse, souvent à hurler de rire, et rend un bel hommage à sa ville de New-York. Un bonheur de tous les instants.
Mon tout premier Woody Allen, et je dois dire que je ne m'attendais pas du tout à cela. Ce fut une réelle surprise! Au delà de ce que je croyais aller voir, tout ceci est d'une extrême intelligence. Ça fuse, ça pétille, j'irais même jusqu'à dire que ça swingue. Superbement mis en scène, Annie Hall est une magnifique fable, sur ce qu'il y a de plus terrible, l'amour. Woody prend tout ça exactement comme il le faut, ajoutant maintes et maintes idées géniales et anecdotes enrichissantes. Le ton esthétique est si juste qu'on reste absorbé, on en redemande. Apparemment aussi bon acteur que réalisateur, il nous montre une petite mine maussade collant parfaitement à son personnage, mais cela sonne tellement vrai que c'en est foudroyant. Il protège ses personnages du ridicule, quelque soit la situation, et s'adresse à nous en tant que conciliateur mais également à la recherche d'une quelconque aide, qui s'avérerait précieuse à son personnage. Après avoir découvert un pareil talent, je n'ai pas l'intention d'en rester là. Garçon? La suite je vous prie!
Quel film merveilleux ... Les dialogues sont brillants, souvent tellement drôles qu'on en serait presque coupable de prendre autant de plaisir. Allen et Keaton sont fabuleux, lui dans le névrosé juif new yorkais satyre et elle en fille de la campagne farfelue qui se trouve une deuxième terre d'accueil en Californie. Toutes les obsessions comiques et psychologiques du cinéaste sont là, de la Shoah à la nourriture végétarienne. Une grande dissection burlesque du couple dans toute sa beauté et dans toute sa nostalgie. Le regard d'Allen peut parfois surprendre techniquement (ces longs plans fixes où l'on entend distinctement les personnages qui sont pourtant très éloignés), mais visuellement, ce film relève à la fois de l'ode à New York et du drame sophistiqué. Des trouvailles géniales de mise en scène : corps qui se dédoublent, personnages qui s'autocontredisent, pensées révélées, prononcées, apartés... Bref, une totale réussite de la réinvention du théâtre filmé, par celui qui cite pourtant un des maîtres du genre, Renoir et sa Grande illusion.
Chef-d'œuvre absolu, Woody Allen réalise là sans doute son plus beau film avec une Diane Keaton épatante qui prouve qu'elle sait aussi bien chanter que jouer.
«Annie Hall», film plein d'humour bien loufoque et de mélancolie est aussi le film qui contribua à la célébrité internationale de Woody Allen. Ce film, adoptant un ton à la fois doux et amer nous raconte l'histoire d'un couple de sa rencontre à sa séparation tout en conservant un schéma narratif assez éclaté. Allen, à travers ce film autobiographique se livre et tourne en dérision sa propre vie privée. On peut également remarquer le ton libre employé. Le spectateur s'imisce facilement dans cette histoire à l'aide d'apartés, de sous tires indiquant les pensées les plus profondes des personnages, les retours dans le passé et même des personnages de dessins animés. Allen en profite aussi pour brosser un portrait très flatteur de la ville de son coeur: New York dans laquelle le couple qu'il forme avec Diane Keaton s'aime, se déteste mais qui reste uni malgré tous les problèmes. Avec «Annie Hall», Allen franchit un nouveau cap en nous proposant une comédie certes, mais beaucoup plus introspective que ses réalisations précédentes. Les idées sont là, les qualités aussi mais l'ensemble est beaucoup trop bavard pour moi.