Comédie romantique, coécrite et réalisée par Woody Allen, Annie Hall est un film appréciable. L'histoire nous fait suivre Alvy Singer, un humoriste new-yorkais à la carrière éclatante qui, en pleine crise de la quarantaine et après deux mariages ratés et quinze ans d'analyse, fait la rencontre d'Annie Hall, une femme assez délurée avec qui il développe une relation marquée par de nombreux moments de bonheur jusqu'à ce que surgissent des tensions notamment liées à leurs vies professionnelles respectives. Ce scénario s'avère plaisant à visionner pendant toute sa durée d'une heure et demie. On assiste pendant tout ce temps à une relation amoureuse tumultueuse faite de hauts et de bas, de remises en questions et de doutes. Ce récit est particulièrement bien écrit et traite de nombreux sujets comme le sexe, la mort, la religion, la névrose ou encore la psychanalyse. Toutes ces thématiques sont évoquées via des scènes de vie quotidienne hautement sympathiques, d'autant plus qu'elles ne sont pas toujours linéaires. Le ton se veut léger et particulièrement amusant à la faveur de ces rapports. Car oui, tout le sel du métrage repose sur les rapports entretenus par les deux tourtereaux, ainsi que les gens qui les entourent. Des personnages agréables interprétés par Woody Allen en personne et Diane Keaton. À leurs côtés, la distribution comporte également Tony Roberts, Carol Kane, Paul Simon, Shelley Duvall, Janet Margolin, Colleen Dewhurst, Christopher Walken ou encore Donald Symington. Tous ces individus entretiennent des relations tourmentées donnant lieu à beaucoup de drôlerie à la faveur des pensées et des réflexions sortant de ces esprits farfelus. Des échanges soutenus par d'innombrables dialogues marrants produits par des bouches particulièrement volubiles. Sur la forme, la réalisation du cinéaste américain s'avère qualitative, bien que sobre. Toutefois, sa mise en scène comporte lors de certains passages quelques idées originales et créatives. De plus, elle évolue dans deux environnements urbains très différents entre le ciel gris de Manhattan et un Hollywood plus brillant. Cependant, le visuel manque tout de même d'une esthétique marquée et se veut au final plutôt terne et sans identité particulière. Ces images sont accompagnées par une b.o. assez peu présente et donc plutôt anecdotique. Cette romance tracassée s'achève sur une fin franchement satisfaisante venant mettre un terme à Annie Hall, qui, en conclusion, est un long-métrage méritant d'être découvert.