"Annie Hall", sans doute le film qui illustre le mieux de style allenien. Une excellente comédie romantique quelque peu auto-biographique et un hommage à sa muse, Diane Keaton. Un film donc excellent pour s'initier à l'Oeuvre de Woody Allen. Dès le début on est tout de suite mis "dans le bain" avec un aparté d'Alvy qui nous explique qu'il ne supporte pas sa séparation d'avec Annie. Et de là en découle une introspection atypique, philosophique et très divertissante. Evidemment on retrouve ce personnage récurrent de l'éternel petit bonhomme névrosé, parano, pessimiste, intelligent, suffisant, mais incroyablement sympathique et irrésistible. En face d'une Diane Keaton/Annie naïve, simple, sincère; sublime. Tout cela avec en toile de fond New York dont Woody fait l'éternel ode et éloge. Le scénario est très bien écrit, sous forme de "tranches de vie", de scénettes un peu théâtrales qui donnent un rythme inépuisable. Les dialogues sont fameux et finalement, comme toujours chez Allen, il y a derrière cette apparente banalité du couple une réflexion philosophique sur l'Amour et son éphémérité, sur les relations homme/femme. D'autres thèmes sont survolés au passage; le sexe, la mort, la condition humaine, la suffisance intellectuelle, l'antisémitisme, ... Le tout teinté d'auto-dérision et enrobé dans le registre comique mais cachant malgré tout une certaine sensibilité et une mélancolie. Techniquement le film est brillant, entre aparté, flashback, split screen, séquence d'animation ... c'est très riche visuellement. Et puis niveau casting c'est excellent, on retrouve même (en petites apparitions) Paul Simon, Janet Margolin, Shelley Duvall, Christopher Walken et Jeff Goldblum. Bref, "Annie Hall" est donc LE film qui encra définitivement le "style" du cinéaste, à ne pas rater et même à conseiller en guise d'initiation. Excellent.